13 Beloved, c’est le genre de film Thaïlandais qui semble bien fonctionner sur le papier par rapport à son scénario, mais est-il aussi bien construit qu’il le souhaiterait ? Voyons cela dans ma critique de 13 Beloved !
Scénario de 13 Beloved
Au bout du rouleau après avoir perdu sa petite amie, son job et ses ressources, un jeune homme accepte de participer à un curieux jeu. Contacté par téléphone, il doit exécuter une série de treize épreuves dictées par téléphone. Il n’a le droit de mettre personne au courant de sa participation.
Critique de 13 Beloved
Seriez-vous prêt à tuer une mouche pour gagner de l’argent ? Et maintenant, seriez-vous prêt à la manger pour en gagner davantage ? C’est tout le concept du film de Sakweerakun Chukiak, un réalisateur que je ne connaissais absolument pas et que j’ai fatalement appris à connaître par l’intermédiaire d’Élysées Éditions qui m’a gracieusement offert un exemplaire de son dernier film, 13 Beloved encore connu sous le nom « 13 Jeux de mort » pour sa sortie française, un thriller haletant, assez frais, plutôt bon.
Le nouveau Thriller de Thaïlande
13 Beloved, c’est donc bel et bien un thriller tout droit sorti de Thaïlande, qui aime souvent faire dans l’excès et qui ici, se décomplexe de son habituelle naïveté pour nous offrir un film assez noir, qui ne mâche pas ses images, un film relativement incroyable quand on l’on considère le cinéma thaïlandais et sa fâcheuse tendance à contrôler ses œuvres de manière très conservatrice et qui plus est, 13 Beloved est déjà sur les rails d’un remake américain, une belle performance pour ce film Thaïlandais.
Une montée de la violence
Du coté de 13 Beloved à proprement dit, celui-ci s’exerce à dépeindre une montée par pallier de la violence où l’homme se retrouve à devoir choisir entre l’argent et sa conscience humaine, image d’un pays en pleine mutation, dans lequel la société de consommation va toujours plus loin et où l’individu perd peu à peu ses facultés de communication et devient un véritable produit d’une société capitaliste, prêt à tous pour survivre.
Un scénario qui colle à l’action
Pour revenir sur le scénario du film, on suit Puchit, un jeune vendeur de matériel musical qui perd en une journée de travail, sa voiture, ses économies et apprend qu’il s’est fait piquer un gros client par un de ses collègues et au final, son poste de vendeur. Au bout du rouleau, il reçoit un mystérieux appel sur son téléphone portable durant lequel son interlocuteur lui promet une somme de 100 millions de baths s’il participe au jeu-concours dans lequel il devra remplir 13 épreuves.
Retissant au début, celui-ci se rend compte que l’organisateur du concours en connaît beaucoup sur lui et suite à sa première épreuve consistant à tuer une mouche avec le journal qu’il tient dans la main, il comprend qu’il s’agit bien d’un réel jeu, en recevant une somme d’argent conséquente sur son compte en banque.
Des épreuves toujours plus violentes
Évidemment, plus les épreuves s’enchaînent, plus la récompense est importante et plus les challenges deviennent immoraux jusqu’à être recherché par la police et s’abandonner à la noirceur de son âme, je dirais même, la corruption de celle-ci et découvrir ce qui se déroule derrière ce mystérieux concours. Du coté du déroulement de l’intrigue, on n’a pas vraiment le temps de s’endormir, le film tient une dynamique jusqu’aux dernières minutes avec cet enchaînement d’épreuves.
Un métrage à petit budget
Par contre, il faut tout de même être conscient que 13 Beloved n’est pas en mesure de concurrencer des productions américaines dans le même genre où des œuvres profondément et psychologiquement plus abouties, le réalisateur étant très jeune et le budget plutôt restreint, la comparaison ne serait pas bonne à faire. On sait en plus que 13 Beloved provient de la suite de son court-métrage 12 Begin et j’ai même entendu dire, qu’une suite serait prévue, intitulée 14 Beyond.
Un fin qui laisse à désirer
Graphiquement violent sous une thématique difficile, 13 Beloved ne s’achève finalement que durant son ultime épreuve, qui ne sera pas du goût de tous, mais qui a le mérite de ne pas être complètement à côté de la plaque. Impossible d’en dire plus sans spoiler le scénario, il faudra vous contenter de cela pour profiter du film par la suite.
Il serait vraiment dommage de passer à côté de ce 13 Beloved qui au final, reste une belle surprise de la Thaïlande, un pays qui réussit depuis les années 2000 à nous offrir des films de grande qualité. Certains réalisateurs se démarquent de plus en plus de la masse, notamment avec Pen Ek Ratanaruang (Last Life in Universe, Ploy), Wisit Sartsanatieng (Citizen Dog) et Apichatpong Weerasethalkul et maintenant Sakweerakun Chukiak qui risque de nous surprendre encore dans les années à venir.
Informations sur 13 Beloved
Aka : 13 Game Sayong | Thaïlande | Thriller | 2006 | Un film de Sakweerakun Chukiak | Avec : Terrence Krissada, Wuthinnounsurasit Achita, Alexander Rendel, Wongkrachang Sarunyu et Sirikul Penpak
Intéressant mais la fin m’est resté en travers, décevante. A ce que j’en sais, l’acteur principal est un membre d’un boys band local !! Y a qu’en asie qu’on peut voir ce genre de chose, il joue bien en plus le bougre.
Mon Dieu que ce film est mauvais.
Tout ce dont souffre le cinéma thaïlandais est concentré dans cette réalisation.
Festival scato, sanguinolant où la surenchère est aussi inconvenue que la vision de Bangkok (je n’ai jamais vu de rues aussi vides et propres toute la capitale thaïlandaise).
Ce goût pour le pathos sans aucune structure si ce n’est des poncifs éculés (les méchants occidentaux qui sont la cause de tant de souffrances ..). Et comble de la bêtise, le réalisateur tente hypocritement de dénoncer ce qui motive son film : l’argent !
Néanmoins, il reste une, à mon sens, une photographie réaliste de la culture thaïlandaise qui fonctionne beaucoup dans la projection du malheur (toujours la faute de l’autre), qui voit en ce qui est matériel la source du bonheur (voir l’échange pathétique entre le héros et son ex copine pour la reconquérir ..) et qui a du mal avec l’introspection. Et ce n’est pas le personnage féminin (si peu travaillé) de la collègue de bureau qui joue celui de la bonne conscience collective qui viendra me contredire.
Quant au gamin qui orchestre ce jeu de snuff movie, si vous n’avez pas eu envie de rire à l’entendre pontifier « voilà ce qu’est le monde », vous êtes très tolérants :-)
Quand donc les thaïlandais vont-ils enfin créer par eux mêmes en puisant dans leur patrimoine au lieu de donner à voir ce qu’ils pensent que l’on attend d’eux, à l’image de l’industrie touristique et mimer, répéter encore et toujours les mêmes « unrated » ??
Il n’y a donc que Pen-ek Ratanaruang qui travaille à témoigner et mettre en relief avec fierté ce qu’est son pays et son peuple ? C’est ce cinéma là que j’aimerais tant voir plus souvent réalisé par ce pays qui a tant de choses à donner à voir, si et seulement si il acceptait de se prendre en main et de cesser de suivre des chemins balisés et stériles.