Rivière Noire (ou Black River) dans son titre anglais est un film de Masaki Kobayashi, avec l’excellent Tatsuya Nakadai ! Pour ma part, il m’en faut pas plus pour me satisfaire. Voici ma critique du film Rivière Noire !

Scénario de Rivière Noire

Nishida, étudiant sans le sou, emménage dans une misérable pension de famille de banlieue, près d’une base militaire américaine. Prostitution et marché noir rythment la vie du quartier où le yakuza Jo fait régner la terreur. Un jour, la propriétaire décide de revendre son terrain à un investisseur pressé. Elle charge le terrible Jo et sa bande d’expulser ses locataires. Nishida refuse de quitter les lieux, moins par solidarité avec les malheureux pensionnaires que par défi envers Jo : il veut lui reprendre Shizuko, violée par le yakuza et devenue esclave de ses sentiments ambigus

Critique de Rivière Noire

Rivière Noire nous propose donc un long-métrage avec l’excellent Tatsuya Nakadai (Harakiri, Kill!) dans un univers sombre, entre militaire américain et prostitution dans les rues.

L’histoire se déroule dans un Japon d’après-guerre qui est en pleine reconstruction, que ce soit sociale ou matérielle. Masaki Kobayashi va emprunter la même manière de dépeindre qu’un certain Akira Kurosawa dans son film “L’ange Ivre”, pour nous présenter le Japon de cette époque, qui est littéralement en ruine.

Un Japon en train de sombrer

Dans Rivière Noire, cette ville se retrouve aux mains de petits voyous de comptoir. Cette équipe, mené par un certain Jo, contrôle le marché du sexe pour faire de l’argent sale. Kobayashi réussit ici, à nous présenter ce Japon en parlant plus du fond que de la forme. C’est d’ailleurs un style propre au réalisateur qu’il utilisera pendant les années 60.

Le fond avant la forme

La forme est ici moins mise en avant, pour que Kobayashi laisse place à une tonalité critique en nous montrant un pays qui arrive difficilement à se relever et toujours sous le joug de l’armée Américaine. D’ailleurs, dans Rivière Noire, on voit clairement que Kobayashi Masaki nous montre les Américains comme étant des profiteurs de la vie, de la chair et des plaisirs faciles.

Aucun parti pris  

Le réalisateur, malgré un portait peu flatteur sur les États-Unis, n’oublie pas de montrer l’écho créer au Japon par cette guerre passée. Jo, dans le personnage qu’interprète Tatsuya Nakadai, à tout pour lui. Il attire les femmes mais ne peut s’empêcher de pratiquer le viol. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, car aucun des personnages de Rivière Noire tente d’améliorer sa situation ou celle de son pays.

L’argent au centre du pouvoir

C’est l’argent qui prend le pouvoir et contrôle cette population affaiblie. Les hommes sont à présent corrompus. Toute action permettant de gagner de l’argent est étudiée. C’est un sombre portrait du Japon que nous propose le réalisateur, même si le personnage de Nishida relève un peu le pessimisme ambiant.

L’interprétation de Tatsuya Nakadai

Tatsuya Nakadai, comme pour un bon nombre de ses films à venir et passés, affiche un regard inhumain et un jeu d’acteur incroyable. Il arrive à faire passer ses émotions et devient le reflet de ce pays qui part à l’abandon.

Une fin tragique

Kobayashi Masaki emprunte d’ailleurs une fin tragique pour la fin de son métrage, avec une conclusion brute et nous laissant de nombreuses questions. On se retrouve à douter. C’est un savant travail de mise en scène qui laisse le spectateur dans l’inconnu et dans l’abandon. Un excellent long-métrage que je ne peux que vous recommander.

Informations sur Rivière Noire

Aka : Kuroi kawa | 1957 | Japon | Polar | 115 mins | Un film de Kobayashi Masaki | Avec Nakadai Tatsuya, Watanabe Fumio, Sano Asao, Miyaguchi Seiji, Tono Eijiro, Awaji Keiko, Nagai Tomoo, Yamada Isuzu et Arima Ineko | Producteur : Kuwata Ryotaro | Compositeur : Kinoshita Tadashi | Scénariste : Matsuyama Zenzo | Histoire Originale : Tomishima Takeo | Directeur Photo : Atsuya Yuharu | Réalisateur Assistant : Oshima Nagisa

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Résumé
Date de la critique
Titre du film
Rivière Noire de Masaki Kobayashi
Note
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