The Christian Revolt également connu sous le nom “The Rebel” est un long-métrage de Nagisa Oshima, le réalisateur de Furyo et À propos des chansons paillardes au Japon. Oshima est un réalisateur que j’apprécie, mais je ne sais jamais sur quoi je vais tomber. Parfois j’aime, parfois je déteste. Il est donc temps pour moi de vous proposer ma critique de son film The Christian Revolt !
Scénario de The Christian Revolt
Au 17ème siècle le Shogunat Tokugawa instaure des lois afin que le Christianisme cesse de se propager. La population de Shimabara et Amakusa composée essentiellement de paysans et de chrétiens continue d’endurer souffrance et répression jusqu’à la révolte…
Critique de The Christian Revolt
Avec The Christian Revolt, Nagisa Oshima nous propose son premier film de Chambara au travers d’un scénario un peu particulier. Ici, le réalisateur nous amène à une époque où les paysans commencent à se révolter et forme une armée pour lutter contre le pouvoir en place. En effet, ce nouveau pouvoir cherche à supprimer l’ensemble des libertés des chrétiens. Pour y parvenir, un choix a été fait. Radical, la religion chrétienne est à présent interdite, que ce soit dans la pratique ou sa propagation au japon.
La lutte des classes
On retrouve donc un élément-clé des œuvres de Nagisa Oshima, la lutte et la révolte des opprimés contre le pouvoir. Ici, on dirait presque une transposition de son long-métrage, Contes cruels de la jeunesse, mais dans un cadre complètement différent. Ici, ce ne sont pas les jeunes qui luttent, mais des croyants, des paysans opprimés qui n’ont plus que la religion pour les aider.
Conflit intérieur
Parmi cette rébellion, on trouve un certain Shiro, le meneur du groupe. Même si la situation n’est pas favorable, il doit défendre et protéger ses âmes les plus faibles. Les choses sont alors compliquées car le christianisme l’empêche d’user de la violence, quel qu’en soit la raison. Il va devoir faire face à des choix difficiles pour mener à bien sa mission.
Une œuvre mature d’Oshima
Avec The Christian Revolt, Nagisa Oshima est incroyablement mature dans le traitement du sujet qu’il a choisi. Pourtant, il s’agit ici des premières œuvres du réalisateur à cette période. Malgré tout, le réalisateur arrive à nous montrer du beau spectacle. Entre les combats en plan large et les difficultés des hommes à garder leurs conditions de vie déjà difficiles, c’est un long-métrage assez saisissant.
Une œuvre esthétiquement soignée
Sur le plan visuel, Oshima réussit déjà à nous proposer une œuvre esthétiquement travaillée et intéressante. Notamment, le jeu de lumière et d’ombre avec des contrastes qui donnent une grande puissance à son métrage.
La mise en scène est également soignée avec un grand nombre de détails. Oshima ne cherche pas à faire du montage, mais à nous montrer ce qu’il souhaite, la vie avec ses détails. L’introduction est également intelligente et casse les codes.
Revisite des genres
D’ailleurs, Oshima s’amuse à jouer avec les genres. On sent un certain effet dramatique dans la façon dont il nous conte son scénario. C’est davantage un jeu dramatique, où il tente de rester sur un fil, sans tomber dans le drame ou pire, le mélodrame.
Clairement, The Christian Revolt marque l’antagonisme entre la révolte et le respect de non-violence de la religion dans un pays qui interdit la pratique de celle-ci.
Une bande son très noire
La bande-son souligne parfaitement le métrage et donne une profondeur obscure dans le genre du Chambara. C’est inquiétant, le suspense est à son comble et cela fonctionne très bien.
Pour ma part, j’ai vraiment apprécié ce film. Tout comme la finalité de ce dernier qui suggère plutôt que de nous imposer celle-ci. Un long-métrage très intéressant dans la filmographie de Nagisa Oshima !
Informations sur The Christian Revolt
Aka : Amakusa shiro tokisada | 1962 | Japon | 100 mins | Chambara | Un film de Nagisa Oshima | Avec Sato Kei, Okawa Hashizo, Sasaki Takamaru, Mori Kikue, Mitobe Sue, Kawarazaki Choichiro, Kato Yoshi, Mikuni Rentaro et Chiaki Minoru | Producteur : Okawa Hiroshi | Compositeur : Manabe Riichiro | Scénaristes : Oshima Nagisa & Ishido Toshiro | Directeur Artistique : Kon Yasutaro | Monteur : Miyamoto Shintaro | Directeur Photo : Kawasaki Shintaro