Harakiri, c’est un chef-d’œuvre de Masaki Kobayashi, l’homme derrière le film La Rivière Noire, mais aussi d’autres ! Vous voulez savoir pourquoi Harakiri est un chef-d’œuvre ? Voici ma critique pour le découvrir !

Scénario d’Harakiri

Japon, 17ème siècle, début de l’ère Edo. Après des siècles de guerres incessantes, la paix nouvelle et les profonds remaniements de la société féodale japonaise imposés par le gouvernement centralisé du shogun Tokugawa jettent sur les routes de nombreux samurais sans emploi, des rônins sombrant peu à peu dans la misère.

Critique d’Harakiri

Attention, chef-d’œuvre! Quel plaisir de revoir à nouveau ce magnifique film de Masaki Kobayashi dans une version faisant honneur à l’œuvre, en Blu-ray, que l’on peut retrouver chez Carlotta. Œuvre fascinante et toujours aussi captivante, même après un second visionnage, le réalisateur nous sculpte un film à l’image de la condition de l’homme, jusqu’à jouer avec le spectateur jusqu’aux derniers instants.

Une parfaite mise en scène

Sur la mise en scène de Harakiri, c’est tout simplement parfait. On commence par une ouverture classieuse, où un rônin en perte de confiance dans une période où sa fonction perd fortement de sa valeur, se présente dans un clan pour demander séance auprès du seigneur afin de se plonger une lame bien affûtée dans le ventre et mettre un terme à sa vie tombante en décrépitude.

La fin des samouraïs

Il faut dire qu’il était monnaie courant qu’un rônin vienne devant un seigneur pour se faire hara-kiri, dans le simple but de prouver sa valeur et sa détermination dans l’espoir caché d’obtenir une grâce de ce dernier et mieux, un emploi à la clé. Le samurai est ici démystifié, sa stature est réévaluée, tout le monde du Bushido est revue par le cinéma de l’époque. Kurosawa l’avait déjà fait, Kobayashi le fait également à sa manière.

Une narration par flashback

Ici, c’est l’immense Tatsuya Nakadai qui interprète avec brio ce rônin suicidaire dans une narration marquante, celle du flashbacks. Si aujourd’hui, cette technique est utilisée à tort et à travers, en 1962, c’est une utilisation plus que parfaite qui en est faite. Et ce n’est pas la seule fois que l’on verra cela, en effet, dans Citizen Kane ou encore Rashomon, ce procédé fut déjà utilisé.

Dans HaraKiri, le flashback prend tout son sens. D’une part, il permet de voir un récit raconté par le seigneur, dans lequel le spectateur se rend compte de la cruauté du peuple bourgeois dans laquelle le samurai n’est qu’un être profiteur du système en place. Dans un second temps, le flashback est utilisé par Tatsuya Nakadai, pour nous compter son histoire et ainsi jouer avec le temps. Avant l’acte fatal, le suspense se créer et pour finir, ces flashbacks sont également le lien entre les récits.

L’immobilité prime

Sur la mise en scène elle-même, Masaki Kobayashi joue sur l’immobilité. La caméra reste quasi statique, le rythme se veut le plus lent possible, ce qui dégage une œuvre aux apparences simples, mais qui cache un véritable travail de maîtrise. Cependant, le style change littéralement, lorsqu’on aperçoit les scènes de combat, où la dramatisation rentre en scène, reprenant les codes du genre du cinéma de chambara des années 60. C’est une valeur sûre, qu’importe la période durant laquelle vous le regardez.

Une œuvre intemporelle

HaraKiri est une œuvre intemporelle, authentique et finalement très nihiliste. Et Tatsuya Nakadai est fortement bien choisi pour ce rôle, figure emblématique du samouraï déchu, au contraire d’un certain Toshiro Mifune, représentant bien plus l’héroïsme dans ses différents rôles.

Film d’une grande qualité, chef-d’œuvre du cinéma, véritable perle artistique, HaraKiri est un incontournable, un indispensable, un film qui marque sur plusieurs années. Si vous voulez commencer dans le cinéma japonais des années 60 dans l’univers des samouraïs, HaraKiri est sans aucun doute, l’une des plus belles œuvres de ce domaine.

Informations sur Harakiri

aka : Seppuku | 1962 | Japon | 135 mins | Chambara | Un film de Masaki Kobayashi | Avec Nakadai Tatsuya, Mikuni Rentaro, Ishihama Akira, Sato Kei, Nakaya Ichiro, Kobayashi Akiji, Iwashita Shima, Igawa Hisashi, Mishima Masao et Tetsuro Tamba

Harakiri
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Résumé
Date de la critique
Titre du film
Harakiri de Masaki Kobayashi
Note
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