Making-Off

Il y a parfois des œuvres qu’on ne penserait jamais voir, le genre de titre qui nous fait dire que la matière grise existe encore, surtout lorsque l’on sait qu’il s’agit d’un réalisateur français qui en est à l’origine. Une fierté en somme de se rendre compte que le cinéma français a encore de belles idées pour un tout petit budget. Faire un film d’horreur à la française, on peut s’attendre à tout. A du très bon, comme avec Martyr ou avec du moins bon. Et c’est Emylia qui s’y colle avec la distribution d’une micro-production, intitulé sobrement Making-Off de Cédric Dupuis, un gars assez déjanté et aux idées très ingénieuses qui nous pond ici, une œuvre complétement décomplexée, en allant jouer avec les codes du cinéma.

Il faut savoir qu’on se situe dans du cinéma de genre, dans une œuvre qui s’assume complétement, qui parodie un genre tout en se moquant de celui-ci, jusqu’à quasiment le détruire pour le remanier, le re-sculter. C’est donc face à une œuvre mélangeant le gore avec des effets spéciaux, certes visibles, mais franchement bien menés, ne nous faisant aucunement oublier la violence que l’on peut y voir, entre des coups de marteau secs, des scènes de sexes difficilement soutenables et un humour complétement absurde omniprésent dans l’œuvre. Attention, âmes sensibles s’abstenir, car il faut tout de même avoir l’estomac bien accroché et l’esprit prêt à accepter des choses impensables pour tenter d’apprécier Making-Off.

Dès son intro, Cédric Dupuis pose les bases de son œuvre Making-Off. L’auto-dérision directement visible dans le générique dans une idée de concept que je n’avais jamais vu. En somme, Cédric Depuis, le réalisateur, interprété par Olivier Bureau, se présente à la caméra pour nous annoncer qu’il a tenter de faire un film d’horreur, le plus grand jamais fait, pour finir par faire le making-of de son propre film d’horreur, lui-même, adapté au cinéma, pour le rendre dynamique et accrocheur. Et l’on va donc suivre, ce réalisateur, tenter de faire son film d’horreur, pour finalement faire son making-of de ce dernier, suite à son pétage de plomb, qui était déja prévu dans le scénario de son propre film. Si vous n’avez pas tout suivi, c’est bien normal, mais rassurez vous, c’est beaucoup plus clair en image.

Making-off pourrait sembler lourd et pourtant Cédric Dupuis marque ici une œuvre aux dialogues bien menés en usant d’une mise en scène complétement pensée au second degrés. C’est humoristique, satirique, critique de la société de consommation et de la censure. Mais c’est doute sur le personnage principal du film que le spectateur marquera son attachement et son dégout. Il est donc à savoir que ce film ou making-of, n’est pas à mettre dans toute les mains, mais ceux qui arriveront à passer ce cap, se retrouveront face à une excellent idée et comme le dit si bien, le réalisateur-acteur, vous êtes en face d’une petite merveille du cinéma. D’ailleurs, je vous recommande chaudement de revoir une second fois le film avec les commentaires du réalisateur et acteur principal pour saisir toute l’essence d’un tel film.