Mother, c’est un film de Bong Joon-Ho ! En plus, il s’agit d’un drame. Pour moi, il m’en faut pas plus pour me satisfaire. Mais est-ce que le film Mother m’a convaincu ? Voici ma critique de Mother !

Scénario de Mother

Une vieille veuve vit avec son seul fils, un homme simplet de 28 ans. Lorsqu’un meurtre survient dans les environs, le jeune homme est directement suspecté par la police. Il n’a aucune preuve pour prouver son innocence. Sa mère va tout faire pour prouver que son fils n’a rien à voir avec cette sombre histoire…

Critique de Mother

Jusqu’où une mère peut aller pour protéger son enfant ? C’est la question à laquelle Bong Joon-Ho tente de donner une réponse à travers son film Mother qui marque un point dans le drame coréen actuel. C’est à l’occasion de l’opération Cinetrafic « Un DVD pour une critique » que j’ai eu l’occasion de voir Mother dans sa version éditée par Diaphana et que je remercie donc pour cet exemplaire.

Un réalisateur talentueux

La dernière fois que j’ai vu Bong Joon-Ho derrière la caméra, c’était dans son segment Shaking Tokyo de Tokyo! pour lequel il a participé. Un moyen-métrage sur un Hitokiri plutôt sympa, mais loin de son film à gros budget The Host et son magnifique drame/polar sombre, Memories of Murder. C’est donc sans cacher ma joie que je retrouve Bong Joon-Ho dans un nouveau drame également sombre malgré quelques inquiétudes. Mais j’étais sûr d’une chose, c’est que le réalisateur n’a jamais fait de films légers.

Une nouvelle critique de la société ?

Dans Mémories of Murder, c’est une critique du système en place sous couverture d’un polar inquiétant et dans The Host, c’était une satire très bien masquée de la Corée, mais également de sa relation aux États-Unis. Fatalement, avec Mother, on s’attend à retrouver la même poigne et c’est le cas. On pourrait même y voir un Memories of Murder nouvelle génération, sans pour autant être un remake. C’est simplement un noyau commun qui compose ses deux films. Car si d’un côté, les flics sont tenus de faire respecter la loi, mais également de la respecter, une mère peut parfois ne plus faire preuve de logique et agir par amour quitte à braver les interdits.

Pour l’amour de son enfant

Car lorsque son fils, un peu simplet, n’a pas vraiment la vie rose et vient un jour à être suspecté d’un meurtre, elle ne peut s’imaginer une telle vérité. Pourtant, les faits semblent être là, on nous montre une lycéenne en jupe en train de rentrer chez elle à une heure plus tôt tardive alors que Do-Joon, le fils simplet, à moitié saoul après quelques verres au bar du coin, la suit quelques pas plus loin. Cependant, nous n’aurons pas connaissance de la suite des événements. Est-elle arrivée saine et sauve ? Une chose est sure, elle a été retrouvée morte le lendemain.

Do-Joon est-il coupable ?

Et le film va jouer de cette corde en nous dévoilant petit à petit certains éléments permettant de reconsidérer la situation. Certaines cartes viennent s’abattre sur la culpabilité de Do-Joon, d’autres viennent le disculper. Difficile alors d’y voir clair, on doute à chaque instant de sa vraie nature. Rapidement, on se rend compte que Bong Joon-Ho joue de la critique.

La police, incapable de faire son boulot

En effet, les policiers sur place sont des incapables, des représentants de l’autorité qui semble n’avoir qu’une simple préoccupation, finir au plus vite cette enquête pour rentrer tranquillement chez eux. Fatalement, c’est à l’évidence qu’il cherche un coupable tout désigné en la personne de Do-Joon. En plus par chance tout colle, sa balle de golf qu’il aime tant près de la scène du crime, on joue de sa crédulité pour lui faire signer un papier attestant de sa culpabilité et l’affaire est réglée.

Combattante du désespoir

Mais c’est sans compter sur sa mère, véritable combattante du désespoir, qui sacrifie ses économies pour louer les services d’un avocat qui préfère abandonner l’affaire. De là, elle décide de faire face à la situation, avec tout l’amour qu’une mère peut porter à son fils, jusqu’à agir de manière déraisonnable.

Pourtant, n’allez pas vous méprendre, Mother n’est pas un mélodrame, oh non, loin de là, c’est bel et bien une critique acerbe de la justice et de l’autorité par les traits d’un combat improbable d’une mère pour son fils. Bong Joon-Ho cherche alors à s’amuser en début de métrage pour mieux nous retourner par la suite.

Le scénario est bien ficelé

Le scénario de Mother est d’ailleurs bien mené avec quelques surprises qui viennent surélever ce dernier, d’une narration implacable avec une subtilité des indices dévoilés jouant d’un malin plaisir à nous emmener sur une piste puis une autre. Car si l’on en vient au début à trouver étrange cette famille pas comme les autres, on finit par faire preuve d’un grand respect pour le courage dont elle fait acte. Cherchant à trouver chaque indice lui permettant de venir en aide à son fils, elle ne fait que porter l’amour pour son fils dans des actions plus qu’impensable pour le tirer d’affaire.

Une claque cinématographique

Évidemment, Mother est une claque du cinéma coréen et un film que je ne saurais trop vous recommander surtout qu’il est disponible depuis peu en DVD chez Diaphana avec en bonus les coulisses du film et un commentaire sur le film de Jean-François Rauger.

Informations sur Mother

2009 | Corée du Sud | 130 mins | Drame | Un film de Bong Joon-Ho | Avec Kim Hye-Ja, Jin Gu et Won Bin | Producteur : Seo Woo-Sik & Choi Jae-Won | Compositeur : Lee Byeong-Wu | Scénariste : Park Eun-Kyo & Bong Joon-Ho | Directeur artistique : Ryu Seong-Hee | Monteur : Moon Se-gyeong | Directeur photo : Hong Gyeong-Pyo

Mother
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Résumé
Date de la critique
Titre du film
Mother de Bong Joon-Ho
Note
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