Tokyo!

Tokyo
2008 | Japon-Corée-France | 90 mins | Social | Un film de Bong Joon-Ho, Leos Carax et Michel Gondry | Avec Naoto Takenaka, Teruyuki Kagawa, Arakawa Yoshiyoshi, Matsushige Yutaka, Ishibashi Renji, Aoi Yu et Kase Ryo
Scénario : Trois films composés par trois réalisateurs différents, chacun d’entres eux, inspirés par la ville de Tokyo, Interior Design de Gondry, Merde de Leos Carax et Shaking Tokyo de Bong Joon-ho…

Critique

Cela faisait un certain moment que j’attendais Tokyo! , film réalisé par trois pointures du cinéma sur un sujet qui m’intéresse beaucoup, j’étais prêt à le découvrir et j’ai été surpris et en même temps un peu déçu. La plupart du temps, dans ce genre de film construit à partir de trois visions des choses, on est rarement satisfait dans la globalité de l’œuvre. Pourtant Tokyo! est tout de même à voir car les trois segments qui le composent sont tout de même de bonne facture et il serait finalement dommage d’y passer à coté. Le but est de démontrer en un sens, les difficultés qu’ont les japonais mais je dirais même les expatriés, à se loger dans cette ville qui fourmille de gens. Pour certains, ces des répercussions sur leur vie de couple, pour d’autres, c’est la difficulté à trouver leur place dans la société, pour d’autres c’est l’envie de s’isoler à tout prix de toute forme humaine.

Le film commence sur le premier segment, celui de Michel Gondry, dans lequel, un jeune couple tente de s’installer à Tokyo. Le jeune homme du couple cherche à devenir réalisateur, sa compagne elle, n’arrive pas à trouver ce qu’elle souhaite et semble surtout indécise sur ses choix de vie. Sans aucun repère, Tokyo les engloutie dans son omniprésence. Leurs rêves perdent peu à peu pieds, la réalité les rattrapent, jusqu’à ce que la femme du couple devienne un objet étrange. Un objet finalement banal, qui n’a aucun sens, tout comme sa vie.

Puis on passe au segment de Leos Carax dans lequel, une créature sème la panique et la mort dans les rues de Tokyo. Ce personnage est surnommé « La créature des égouts ». Finalement après avoir fait nombre de dégâts, il est arrêté par l’armée et jugé. Son procès est suivit par tous, cet homme se fait appeler « Merde« . Ce segment est réellement le plus déjanté des trois et par conséquent mon préféré. Interprété par Denis Lavant, dans un rôle complétement hystérique, il provoque la civilisation japonaise qui l’a sans doute rejeté par sa différence, l’obligeant ainsi à vivre dans les égouts de la ville, en lui jetant des grenades en pleine journée.

Pour terminer, c’est au tour de Bong Joon-Ho avec Shaking Tokyo, dans lequel il nous présente un Hikikomori, qui depuis 10 ans est enfermé dans son appartement, se réduisant au strict minimum sur les contacts qu’il peut avoir avec le monde extérieur. Un jour, lors de sa quotidienne commande de livraison de pizza à domicile, la livreuse s’évanouit chez lui suite à un tremblement de terre. Il en tombe amoureux. Quelques jours plus tard, il apprend que cette dernière est devenue à son tour, Hikikomori. Comment va t-il agir ? Ce segment est particulièrement intéressant et lourd de sens, lorsque l’on sait qu’un homme souhaite rester seul chez lui et éviter tout contact avec les autres et que lorsqu’il décide de sortir pour rejoindre la livreuse, c’est l’effet inverse, dehors, il ne croise plus une seule personne. L’ensemble de la population est devenue Hikikomori à leur tour.

Finalement, Tokyo! est tout de même un métrage intéressant, trois visions d’un Japon qui intrigue, qui interpelle et qui dérange, une bonne découverte qui a réussit à être vu par un public plus large, ce qui n’est pas un mal selon moi.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Tokyo! de Bong-Joon Ho, Michel Gondry et Leos Carax
Note
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