Avec Les Larmes du Tigre noir, on se demande ce que l’on va avoir à l’écran. Surtout, lorsqu’il s’agit de Sartsanatieng aux commandes. Humour, dérision, comédie et critique de la société ? C’est ce qu’on va voir dans cette critique du film Les Larmes du Tigre Noir !
Scénario de Les Larmes du Tigre Noir
La première rencontre de Rumpoey, impétueuse citadine et Dum, timide villageois date de leur enfance, dans le petit village où la famille de Rumpoey s’est réfugiée pendant la guerre du Pacifique. Il la sauve des griffes des voyous du coin mais ne se reverront plus pendant de nombreuses années, jusqu’au jour où…ils se rencontrent à nouveau.
Critique de Les Larmes du Tigre Noir
Avant Citizen Dog en 2004 et The Unseeable en 2006, deux excellentes œuvres cinématographiques du réalisateur Sartsanatieng Wisit, ce dernier avait déjà réalisé à l’époque, une comédie très particulière ayant fait sa renommée, Les Larmes du Tigre Noir.
Mélange de tradition et de modernité
Il s’agit d’une œuvre singulièrement différente du reste de la production thaïlandaise. Un objet pratiquement non identifiable dans le paysage assez large du cinéma du pays, il est cependant l’un des rares films à mener simultanément le mélange de la tradition et de la modernité de manière fort convaincante, tout en apportant une grande claque visuelle aux spectateurs, peu habitué à ce genre, cette explosion de couleurs artistiques et ses nombreuses idées rafraîchissantes.
Le western à la sauce comique ?
Et quand on sait que Les Larmes du Tigre Noir, mélange la comédie et le western thaïlandais, on se demande vraiment à quoi on peut s’attendre et au final, on ne regrette pas ce voyage, saisissant, coloré et jovial, en somme, une œuvre réussie.Le point central du film, c’est ce mélange entre la tradition et la modernité, à l’image de la Thaïlande, qui cherche peu à peu à entrer dans ce monde nouveau tout en gardant l’image d’une époque révolue.
Ne pleurs pas petit tigre, l’amour est là
Les Larmes du Tigre Noir suit cette voie en mélangeant une histoire d’amour à l’eau de rose entre un jeune garçon de la campagne et une jeune fille chic de la ville, un amour impossible qui défie véritablement les rangs sociaux dans une époque proche des années 50-60 que de nos jours, une ambiance à la fois dépouillée, épurée et surchargée, surréaliste, traditionnellement flamboyante et musicalement plaisante, un tout qui donne un grand charme à cette œuvre cinématographique.On se retrouve ainsi à la croisée d’un western spaghetti et d’un mélodrame qui donne à l’œuvre son côté décalé et hors du temps .
Autodérision et pastiche
Les Larmes du Tigre Noir cherche d’un côté à se moquer de lui-même et aux références qu’il emprunte et en même temps, respectueux des traditions du pays de sa réalisation, entre scènes mélodramatiques classiques, plans-séquences et travellings postmodernes, soulignant la technicité de la Thaïlande en matière de réalisation cinématographique, au final, aucun doute, la Thaïlande n’a rien à envier aux autres cinémas du monde.En réalité, Les Larmes du Tigre Noir est très classique dans son fond, mais très moderne dans sa forme et c’est bien là le point fort du film.
Une mise en scène soignée
La mise en scène est donc maîtrisée du début à la fin avec une certaine structure académique, mais malheureusement, parfois le rythme du film est cassé par le mélo-dramatisme trop statique, dommage, pourtant le film n’en souffre pas autant que cela. Coté interprétation, c’est clean, les acteurs surjouent fortement leur rôle et c’est ce qui donne au film tout son sens, son dixième degré, son hypertrophie caricaturale, son pastiche ambiant, c’est original et c’est intense et rien que çà vaut le coup d’œil.
Œuvre à voir, bien entendu
Au final, Les Larmes du Tigre Noir et sûrement le film à voir en provenance de la Thaïlande aux cotés de Citizen Dog, sa fraîcheur lui donne un grand capital sympathie. Son excentricité lui permet de se faire remarquer, sa technicité d’imposer le respect, en somme, c’est réellement le film à ne pas louper de la Thaïlande.
Informations sur Les Larmes du Tigre Noir
Aka : Tears of the Black Tiger | Thaïlande | 2000 | Comédie/Aventure | Durée : 110 mins | Un film de Sartsanatieng Wisit | Avec : Ngamsan Chartchai, Stella Malucchi, Panjamawat Suwinit, Kitsuwon Supakorn, Metanee Sombat et Ruangvuth Arawat