Le Vase de Sable

Le vase de sable

Titre anglais : The Castle of Sand
Titre original : Suna no utsuwa
Réalisé par : Nomura Yoshitaro
Année : 1974
Pays : Japon
Genre : Drame/Policier
Durée : 137 mins

Interprété par

Ogata Ken
Tamba Tetsuro
Saburi Shin
Natsu Junko
Ryu Chishu
Kato Yoshi
Yamaguchi Karin
Morita Kensaku
Atsumi Kiyoshi
Kato Go
Shimada Yoko

Producteur : Hashimoto Shinobu
Compositeur : Akutagawa Yasushi
Scénaristes : Hashimoto Shinobu & Yamada Yoji
Histoire originale : Matsumoto Seicho
Directeur photo : Kawamata Takashi

Scénario : Au début des années 70, deux détectives enquêtent sur le meurtre d’un vieux policier de 60 ans. Ce dernier, réputé pour sa bonté, est retrouvé le long de la voix de chemin de fer près de la gare de Tokyo. Les policiers vont devoir fouiller le passé de cet homme pour découvrir une vérité inattendue et bouleversante…

Critique

Nomura Yoshitaro, ancien réalisateur assistant de Akira Kurosawa revient derrière la caméra en 1974 pour son film Le vase de sable, après avoir réalisé Dancing Girls of Izu en 1954, emprunt de l’œuvre littéraire du même nom et Zero Focus en 1961, et avant de réaliser Village of Eight Gravestones en 1977, toujours emprunt de l’œuvre littéraire du même nom, au passage très prenante et Writhing Tongue en 1980.

C’est donc avec Le vase de sable que Nomura Yoshitaro tente de conquérir le spectateur de l’époque et selon de nombreuses critiques japonaises, Le vase de sable est l’une des œuvres ayant le mieux réussit au japon, d’un point de vue économique, mais également artistique, alors qu’en est-il réellement ? Le vase de sable mérite-t-il tous ces éloges ?

Pour ma part, je serais amené à dire oui, mais surtout pour les dernières quarante minutes du film qui font partie selon moi, une fois de plus, des plus belles dernières minutes d’un film japonais, aux cotés de celle du film de l’intendant Sansho du réalisateur Kenji Mizoguchi, qui en feront, croyez-moi, craquez plus d’un, même les plus endurcis.

Nomura Yoshitaro ne lésine pas sur la durée de son film, pour raconter une belle histoire, il faut la développer et pour cela, parfois, le temps devient nécessaire, c’est ainsi que Le vase de sable dure plus de 137 minutes, rien que çà, mais je dois dire que parfois, la durée d’un film ne signifie rien, on peut s’ennuyer fermement sur un film d’une durée de 85 minutes et trouver le temps court sur un film de plus de deux heures.

Pour être franc, je ne connaissais absolument pas ce réalisateur, pourtant, je n’ai pas hésite à acheter Le Vase de sable et L’été du démon, dès leurs parutions chez l’éditeur Wild Side Vidéo, car je me disais au fond de moi-même, que si ces films sortent dans la collection « Les introuvables« , ils ne pouvaient que mériter mon attention.

L’histoire est centrée sur la découverte d’un cadavre à Tokyo, un ancien policier retraité, vivant dans une lointaine région. Deux enquêteurs vont alors parcourir de nombreux kilomètres et paysages pour reconstituer le puzzle de la vie de cet homme et découvrir l’origine du crime, le tout par une narration à la troisième personne.

Nomura Yoshitaro montre son film, Le Vase de Sable, dans une mise en scène d’une sobriété exemplaire, comme pour souligner la véracité des faits et du contexte de l’histoire, pour nous montrer une enquête qui semblerait être d’une banalité déconcertante et qui finalement réussira à devenir de plus en plus intéressante, au fur et à mesure que les éléments importants de celles-ci se dévoilent.

Ici, le but n’est pas de masquer l’identité du meurtrier, mais plutôt de le dévoiler assez rapidement pour mieux lui donner un côté dramatique et d’offrir une finalité exemplaire du film sans pour autant effacer l’aspect policier de l’œuvre.

Car autant être clair, la dernière partie du film vaut à elle seule, toutes les louanges de l’œuvre, d’une puissance émotionnelle incroyable, mettant en scène la découverte de la vérité de cette affaire sous une magnifique création musicale au piano et orchestre magistral, d’une humanité déconcertante, Nomura Yoshitaro réussit un coup de maître.

Nomura réussit à revisiter le polar classique japonais en y incorporant une dimension dramatique incroyable par le biais d’images fortes et d’une musicalité débordante. Coté acteurs, rien à dire, les personnages sont très crédibles, Tamba Tetsuro interprète de manière très efficace le personnage de l’inspecteur en chef, chargé d’élucider ce meurtre et l’ensemble des protagonistes sont criants de vérité.

Au final, Le vase de sable mérite amplement ses éloges, bien plus qu’un simple polar, cette œuvre réussie à nous recentrer sur la condition humaine, un cinéma authentique et très profond, où l’homme ne doit en aucun cas douter.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Le vase de sable de Nomura Yoshitaro
Note
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