18 Jeunes gens à l’appel de l’orage ! Avec un titre comme ça, on peut s’attendre à tous ! Pourtant, ce film est une petite merveille de Kiju Yoshida ! Voyons voir si 18 Jeunes gens à l’appel de l’orage est à la hauteur du réalisateur !

Scénario de 18 Jeunes gens à l’appel de l’orage

Le chantier naval Y, à Kure, ancien port militaire, face à la mer intérieure de Seto. Shimazaki y travaille pour une entreprise sous-traitante. On lui propose un jour de prendre la direction d’une pension, aménagée dans une ancienne caserne sous concession de l’armée américaine.

Critique de 18 Jeunes gens à l’appel de l’orage

Larguez les amarres et profitez du dernier film de Kiju Yoshida (Bon à rien, Amours dans la neige) que j’ai récemment vu. 18 Jeunes gens à l’appel de l’orage est une œuvre représentative d’une jeunesse japonaise durant les années 60. Une jeunesse mal-aimée, surexploitée, sans réelle compétences professionnelles et livrée à elle-même. Une jeunesse sans aucun espoir, ayant pour seule distraction, l’amusement que peut procurer le fait de former une communauté et de se sentir intégré.

Critique sociale au cœur d’un chantier

18 Jeunes gens à l’appel de l’orage est donc une critique sociale se déroulant dans le cadre des chantiers navals et de ses ouvriers non reconnus, une classe à part entière, comme oubliée de la société japonaise, qui s’efforce d’accumuler les richesses à la manière du mode de vie occidentale, mais qui en oubli certain sur la route.

Perte d’humanité

Esclavage moderne, c’est ainsi que pourrait se résumer la situation de ces jeunes travailleurs, dans une société où l’humanité disparaît peu à peu, laissant place à un individualisme grandissant sur fond de capitalisme, ici représenté au second plan par ses 18 jeunes travailleurs.

Le décor de 18 Jeunes gens à l’appel de l’orage, un chantier naval à Kure, dans lequel Shimazaki travaille, jusqu’au jour où on lui propose de prendre la direction d’un foyer de jeune travailleur, dans un soi-disant camp aménagé, avec un bon salaire, logé et blanchit, mais en réalité, il va vite déchanter et se retrouver dans un camp de fortune accompagné de 18 jeunes travailleurs, en réalité, anciens voyous de bas niveau…

Une œuvre moins visuelle

C’est dans une œuvre moins développée d’un point de vue formel que ces précédents ouvrages, que Yoshida tente de se libérer de son style cinématographique, pour tenter de devenir plus objectif, même si, il faut l’avouer, à du mal à se défaire des ses habituels jeux de contraste et de caméra.

Shimazaki au cœur de l’intrigue

Cherchant l’objectivité, Yoshida va finalement centrer son métrage sur le personnage de Shimazaki plutôt que le groupe de jeunes, qui finalement se retrouvera être très en arrière, un groupe de jeune n’ayant pas de noms individuels, vu comme un simple groupe, plutôt qu’un groupe formé d’individualité à l’opposé de ce personnage central, Shimazaki, individuel et tête de mule (ou de con).

Décadence, viol et agression

Par l’utilisation de plans larges dans 18 Jeunes gens à l’appel de l’orage, il capte le groupe entier de ces 18 jeunes, renforçant encore davantage cette idée de groupe unique, un groupe immature et presque animal, qui ne vit que pour manger et jouer et surtout draguer les filles, jusqu’à la scène de décadence, le viol et l’agression de la prétendante de Shimazaki, véritable bouleversement narratif, dans lequel cette fille est elle-même considérée comme marchandise, comme simple objet sexuel, déshumanisée à son tour, alors que le spectateur commençait à l’apprécier.

Entre pureté et décadence

18 Jeunes gens à l’appel de l’orage est l’œuvre avec laquelle Yoshida revient au noir et blanc, un choix très intéressant pour celui-ci, où la pureté et la décadence se chevauchent, une vision de l’esclavage moderne des entreprises dans une vision d’un Japon sans avenir ni espoir où la vie n’est que fatalité, ce qui donnera par la suite l’œuvre suivant celle-ci, Evasion du Japon, dans laquelle Yoshida montre la tentative de la jeunesse d’échapper à cette société japonaise en plein changement.

Informations sur 18 Jeunes gens à l’appel de l’orage

Aka : Arashi o yobu juhachi-nin | Japon | 1963 | Drame | Durée : 108 mins | Un film de Kiju Yoshida | Avec : Urabe Kumeko, Tonoyama Taiji, Negishi Akemi, Naniwa Chieko, Mihara Yoko et Hayakawa Tamotsu

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Résumé
Date de la critique
Titre du film
18 Jeunes gens à l’appel de l’orage de Kiju Yoshida
Note
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