Brothers and Sisters of the Toda Family

Brothers and Sisters of the Toda Family
Aka : Les Frères et sœurs Toda | Japon | 1941 | Drame | Durée : 105 mins | Un film de Ozu Yasujiro | Avec : Saburi Shin, Saito Tatsuo, Tsubouchi Yoshiko, Hayama Masao, Yoshikawa Mitsuko, Takamine Mieko, Iida Choko, Miyake Kuniko, Tani Reiko, Sakamoto Takeshi et Ryu Chishu

Scénariste : Ozu Yasujiro

Scénario : Après la mort de son époux, une femme et sa fille sont accueillies avec froideur dans le foyer du fils marié.

Critique

Après son très plaisant What Did the Lady Forget? que j’ai vu récemment, je me suis orienté vers le métrage Brothers and Sisters of the Toda Family, prémisse de ses futurs chefs d’œuvre, qui servira de base à l’ouvrage tel que Voyage à Tokyo, ce film est bien moins emprunt d’influences américaines que son dernier.

Chronique familiale, Brothers and Sisters of the Toda Family nous livre dès les premières minutes, des plans très distincts sur le décor et déjà on comprend par ces premières séquences, qu’il s’agira à nouveau, d’un sujet sur les relations inter-générationnelles, par la présence de deux plantes, l’une plus petite que l’autre.

Suite à cela, on entame une découverte des personnages, de cette grande famille joyeuse qui fête l’anniversaire de mariage des plus anciens, mais qui au fond d’elle-même cache une hypocrisie ambiante, légèrement masquée, qui finira par éclater au grand jour.

Et c’est cette soudaine mort du grand-père en tout début de métrage, qui apporte le déclencheur de l’heure des quatre vérités, une mort soudaine, qui casse complètement l’enthousiasme des premiers instants, tout en laissant apparaitre l’idée de ne pas abandonner suite à ce type de destin, c’est finalement le fils soi-disant indigne de ne pas être présent pour les funérailles de son père (suite à une partie de pêche à Osaka) qui s’occupera le plus de sa mère et de sa fille.

Partant pour la Chine, il demande à son frère ainé d’héberger pendant 1 an, leur mère et sa fille en attendant son retour, sauf que pour les membres de la famille, leur mère n’est plus l’image maternelle qu’elle donnait avant, mais celle d’un poids dérangeant pour une famille décomposée.C’est donc avec plaisir que l’on suit les changeantes conditions de la mère et de sa fille, passant d’une maison à l’autre, où elles ne sont jamais les biens venus (on leur demande par exemple de sortir faire un tour, lorsqu’une réunion bourgeoise a lieu), résultant ainsi d’une ambiance tendue et délétère, presque maladive.

Elles finiront leur chemin dans la maison d’origine, celle qui soi-disant ne vaut plus rien et même devient dangereuse à y habiter, reclus telle de la mauvaise graine, c’est finalement le retour du plus jeune frère de la famille qui provoquera un retournement de situation, une réunion familiale haute en couleur dans laquelle tout le monde en prendra pour son grade et finalement, c’est lui-même qui proposera à sa mère et sa fille de venir vivre avec lui en Chine.

Brothers and Sisters of the Toda Family est un bizarre mélange entre la chronique familiale et la comédie, notamment avec les scènes finales, de la timidité maladive du jeune frère Saburi Shin, nous montrant des personnages finalement humains, du bon et du moins bon, au final, la structure narrative ressemble à Histoires d’herbes flottantes, sans pour autant être un haut mélodrame, simplement un Ozu à forte personnalité, délié des influences occidentales.

Précis dans sa mise en scène, Ozu découpe son œuvre de manière juste, maitrisant la direction de ses acteurs, Brothers and Sisters of the Toda Family est une œuvre importante dans la filmographie d’Ozu, l’une de ses dernières chroniques de sa période en noir et blanc, une oeuvre très intéressante pour les amateurs du réalisateur.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Brothers and Sisters of the Toda Family de Ozu Yasujiro
Note
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