Evasion du Japon
Compositeur : Yagi Masao & Takemitsu Toru | Scénariste : Yoshida Kiju
Critique
Entre son film 18 Jeunes gens à l’appel de l’orage en 1963 et Histoire écrite par l’eau en 1965, Kiju Yoshida était concentré sur le film Evasion du Japon, film en couleur et en cinémascope à la même période que les Jeux olympiques de Tokyo débutant par un générique plutôt étrange, dans lequel un homme s’exerce à la peinture sauvage accompagné d’une bande sonore stressante, indiquant de suite aux spectateurs, que l’œuvre qu’il s’apprête à voir, n’est pas rose, mais bel et bien, une œuvre noire, quoi que, la bande-son change, un doux jazz se fait entendre, un homme au pull rouge fait surface, il chante en pensant être une star de la musique, finalement, dans quel genre d’œuvre sommes-nous ?
Que cherche ce jeune homme ? Partir aux États-Unis pour faire carrière ? Mais finalement, il finira sous l’aile d’un certain Takashi Asakawa, qui lui propose d’aller cambrioler un établissement de bains publics où sa maitresse travaille, en somme un coup monté, mais qui finira par le meurtre d’un policier, le cauchemar commence, la cavale débute, le gouffre sans fond s’avance de plus en plus en direction de notre groupe de choc.
Eux, cherche la fuite, la liberté, qu’ils pensent trouver aux États-Unis, la United Freedom, mais ils se rendront compte assez vite, qu’ils se leurrent eux-mêmes, et finiront là où ils ont commencés, dans l’impasse de leur vie, où l’évasion n’est nullement possible.
Le rêve américain leur échappe rapidement, au moment où l’alarme se déclenche, un policier mort, Takashi se mortifie sur place en manque d’héroïne, un second tente de violer la fille du groupe, reste Tatsuo, le chanteur rêveur, il descend ses deux collègues et tente de partir avec Yasue vers la liberté américaine, en vain, la réalité le rattrape plus rapidement qu’il ne le croit.
Yoshida réalise avec Evasion du Japon, un film sombre, que ce soit d’un point de vue formel ou fondamental, on se retrouve dans une suite d’endroits mal éclairés puis dans le monde sombre du japon, entre la prostitution et les yakuza, la drogue et la corruption, le doute et les faux semblants.
Evasion du Japon se résume finalement à une évasion des responsabilités, une évasion d’un pays qui souffre ou devrais-je dire, qui fait souffrir ceux qui n’ont pas leur place dans cette stricte société, dans laquelle ces derniers n’ont plus qu’une seule solution, transgresser les règles pour tenter de survivre, en somme échapper à son pays et à ses règles, mais malheureusement, on ne s’échappe pas du Japon.
Et c’est surement la conclusion que tente de donner Yoshida à travers Evasion du Japon, pessimiste, mais réaliste.
Au final, Yoshida semble vouloir contre balancer l’idée pré-faite du Japon de cette année, en mettant en parallèle son film où la jeunesse ne semble plus être acceptée dans cette société et les Jeux olympiques, symbole d’un pays en pleine activité, en pleine croissance.
Finalement, Evasion du Japon, porte bien son nom, un Alcatraz moderne ou la métaphore d’une jeunesse désabusée et livrée à elle-même en quête de liberté.
juste une remarque, toutes les intro des chroniques commencent par ‘entre xx et xx’ … c’est vraiment une ‘lourd’ à force, sans compter que la citation de ces deux titres n’apporte souvent pas grand chose à la dite chronique, faute de mise en // thématique ou stylistique relatives à l’auteur.
Merci de cette remarque, effectivement, j’avais déjà réfléchi aux introductions utilisées dans mes articles et je n’ai jamais réussi à en trouver une intéressante.
Je pense effectivement remettre à jour celles-ci avec une introduction plus en adéquation avec le film en question, d’un coté cela me rassure que je ne suis pas le seul à me poser la question sur ces dernières.
Merci donc d’avoir confirmé un doute que j’avais depuis un petit moment à propos des introductions de critique.
Les introductions sont toujours assez délicates à faire, moi même j’ai tendance à re-utiliser tjs le même canevas (ancrage historique dans la filmo du réal) … une introduction ‘thématique’ est un bon moyen de varier l’approche d’un film (et de croiser avec d’autres oeuvres – du même réal ou non, ce qui facilite la conclusion/elargissement en fin de texte). N’hésite pas à etudier les intro/conclusion (et le corps du texte!) de Dimitri Ianni sur Sancho… c’est un modèle de redaction précise et fluide.
Merci de ces conseils fort intéressants, cela va me permettre d’étudier un peu plus la manière d’introduire mes critiques et de les conclure.