Time, c’est un drame romantique de Kim Ki-Duk, un réalisateur que j’apprécie beaucoup, comme un bon nombre d’amateurs du cinéma coréen. Est-ce que Time est aussi bon que ses autres films comme The Bow ou Dream ? Voici la critique du film Time !

Scénario de Time

Après une dispute avec son copain, une fille veut mettre son amour à l’épreuve. Elle disparaît pour se faire refaire entièrement le visage, réapparaît 6 mois plus tard et tente de le séduire à nouveau…

Critique de Time

Juste avant de réaliser Breath en 2007 et Dream en 2008, Kim Ki-Duk s’essaye à nouveau avec Time, un drame qui tourne autour de deux êtres. C’est ce que fait souvent Kim Ki-Duk avec cependant quelques exceptions comme Locataires, qui n’est pas franchement réussi, mais qui ne manque pas d’une certaine saveur à quelques moments du film. On est tout de même bien loin de ses œuvres où l’amour était mêlé à la vengeance à fortes doses.

Histoire de couples

Ici avec Time, le réalisateur nous offre une vision plus complaisante d’un problème de couple et des dérives que peut engendrer la chirurgie esthétique en surconsommation, tout en se reposant trop sur ses lauriers. Car, si Kim Ki-Duk avait encore tout à prouver il y a quelques années, à l’époque de ses premiers films, aujourd’hui, depuis son film L’arc, ses efforts se font moindres.

Petit coup de mou

Il réalise des films tout juste passables pour le talent qu’il possède, même si je dois dire, que je ne peux pas critiquer ses œuvres, celles-ci se trouvant tout de même, pour la plupart, au-dessus des drames habituels. Cependant, la déception parfois se fait sentir, en repensant à ses premières œuvres.

La chirurgie esthétique au centre du film

Dès les premières images de Time, Kim Ki-Duk met tout de suite l’accent sur la chirurgie esthétique. Notamment avec une table d’opération sur laquelle une femme est en train de se refaire complètement la tête. Et à vrai dire en voyant ces premières images, on a tout de suite mal pour la patiente au vu des pratiques mises en place pour arriver aux résultats escomptés. Certains spectateurs auront même tendance à tourner la tête pendant ces premières minutes et en peu de temps, Kim Ki-Duk arrive à montrer la réalité des opérations de chirurgie esthétique. Une réalité qui au final n’est pas aussi belle qu’on ne le pense ou tout du moins, qu’on cherche à nous le faire croire.

Débordement de cette pratique

Ici dans Time, le réalisateur ne dénigre pas la chirurgie esthétique en elle-même, simplement ses débordements, que la Corée du Sud actuelle est en train de suivre. En effet, la Corée suit la tendance de chercher à gagner quelques petits atouts de charmes supplémentaires, sur des filles déjà très jolies. Simplement pour tenter d’être la plus belle des plus belles, jusqu’à omettre leur propre visage et à complètement changer leur apparence première. Au final, s’effacer esthétiquement pour se reconstituer dans un autre être.

Un scénario qui fonctionne

Côté scénario, Kim Ki-Duk met en scène une femme, plutôt jolie, mais qui suite à des problèmes de couple avec son copain, va utiliser la chirurgie esthétique pour le mettre à l’épreuve. En effet, elle disparaît pendant 6 mois, suite au changement complet de son visage et tente de le séduire à nouveau sans que celui-ci ne s’aperçoive que celle à qui il s’attache est en réalité son ancienne copine complètement refaite. Cette femme tente de jouer à un double jeu et de faire « revivre » la femme qu’elle était dans le passé.

Notamment en envoyant des petits mots à son copain pour lui indiquer qu’elle était toujours amoureuse de lui. Au final, le jeune homme se pose des questions. Retrouver la femme qu’il aimait il y a 6 mois ou cette nouvelle femme, qui en réalité est la même après opération.

Un résultat mitigé

Pour animer le scénario de Time, Kim Ki-Duk joue la carte de la complaisance et oublie presque complètement ses premières tendances. Ici on se regarde soi-même et on se satisfait d’un résultat mitigé, alors que Time aurait pu être bien mieux que cela. Il faut croire que Kim Ki-Duk se satisfait d’un minimum syndical ces derniers temps.

Trop d’invraisemblances

Le souci de Time réside également dans ses invraisemblances. Notamment ceux des protagonistes pour qui, la chirurgie esthétique est devenue un simple acte chirurgical sans conséquence, que l’on peut demander tous les jours, pour des raisons futiles. Mais aussi, le comportement du médecin complètement inconscient des actes qu’il applique sur ses patients, simplement parce qu’ils le souhaitent. Certes on dit que le client est roi, mais de là à lui conseiller et accepter tout et n’importe quoi, il faut savoir faire dans la demi-mesure dans ce genre de cas. Un peu comme aurait dû le faire Kim Ki-Duk.

Ce n’est pas le meilleur Kim Ki-Duk

Au final, Time n’est pas mauvais, mais n’est pas digne des grands films de Kim Ki-Duk à l’époque où il devait encore prouver de son talent. Surtout que le film n’a pas rencontré un grand succès en Corée du Sud et que le réalisateur n’a pas forcément apprécié cela. Il semblerait même, aux dires des médias du pays, qu’il a plutôt mal agi.

Mais ici, en Europe, notre regard est sûrement moins sévère et le film trouvera succès pour les amateurs du cinéma asiatique. Peut-être un peu moins pour les fans du réalisateur, qui seront sûrement un peu déçus de la qualité globale de l’œuvre. Cependant, n’oubliez pas qu’on parle ici de Kim Ki-Duk et qu’un film moyen de sa part, n’est pas un film moyen de n’importe quel réalisateur du coin.

Informations sur Time

Corée du Sud | 2006 | Drame/Romance | 98 mins | Un film de Kim Ki-Duk | Avec Seong Hyeon-ah, Ha Jeong-Wu, Seo Yeong-Hwa, Oh Yu-Jin et Kim Seong-Min

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Résumé
Date de la critique
Titre du film
Time de Kim Ki-Duk
Note
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