Beautiful est le premier film de Jeon Jae-Hong, l’assistant de Kim Ki-Duk qui est ici l’auteur et le producteur du film. Kim Ki-Duk est connu pour ses films basés sur les sombres replis de la condition de l’être humain tel que Time et Breath. On sait donc généralement à quoi s’attendre avec ce réalisateur. Voici ma critique du film Beautiful !

Scénario de Beautiful

Eun-young est une femme d’une extraordinaire beauté. Quand elle marche dans la rue, tous les hommes se retournent sur elle et les femmes pâlissent d’envie. Un jour, elle se fait violer par un homme qui la suivait depuis longtemps. Elle pense que sa beauté est responsable du méfait et se met à haïr son apparence au point de vouloir la détruire…

Critique de Beautiful

Un film de Kim Ki-Duk sans celui-ci, c’est Beautiful. Cependant, même si le film est réalisé par quelqu’un d’autre (Jeon Jae Hong) surnommé, « Le Petit Kim Ki-Duk« , il aborde des thèmes et un contenu similaires, comme pour montrer que lui aussi est capable de réaliser des drames profonds à la manière de l’homme qu’il assiste régulièrement sur ses œuvres.

L’histoire de Beautiful

L’histoire est celle d’Eun Young, interprété par l’actrice Cha Soo-Yeon, une très séduisante jeune femme dont sa beauté ne lui apporte que des ennuis, la plupart du temps, de l’attirance de la part de tous les hommes qu’elle croise. Un jour, un voyeur, interprété par Kim Min-Soo, la suit jusqu’à ses appartements et l’assouvit par un brutal assaut sexuel.

Quelques jours plus tard, celui-ci se livre à la police prétextant que ce n’est pas lui qui l’a violé, mais plutôt la beauté de cette femme qui l’a violé, lui. La pauvre Eun Young se retrouve complètement choquée, détériorée de l’intérieur et décide alors de blâmer son apparence en choisissant de la détruire, passant de la boulimie à l’anorexie.

Mais en même temps qu’elle se détériore jour après jour, un policier, Eun Cheol, interprété par Lee Cheon Hee, cherche à la protéger tout en étant lui-même assouvi à la beauté de cette jeune femme, tournant peu à peu à l’obsession sexuelle.

Des critiques sévères à son égard

À vrai dire, j’ai lu plusieurs critiques de Beautiful après l’avoir vu, afin de connaître les divers avis sur celui-ci et je dois dire que j’ai été surpris par la grande vague de sévères critiques à son égard. Certains y voient un film sérieux et raté, d’autres, un film au second degré et un peu plus réussi. Mais au final, je n’ai vu que des mauvaises critiques.

Des défauts, mais également une réussite

Alors oui, certes, il y a des défauts, mais pour ma part et semblerait-il, je suis le seul à le penser, Beautiful est un film sérieux et réussi. Alors oui, j’entends déjà venir les cris et hurlements des fervents admirateurs de Kim Ki-Duk, mais dois-je le rappeler que le film est réalisé par Jeon Jae-Hong ?

Pour un premier film, je pense que celui-ci a su mettre en place de manière crédible certains éléments bien pensés avec une justesse de la caméra pour la plupart de ses scènes. En tant que spectateur, Beautiful a rempli son rôle, m’emmener loin de mon siège de spectateur et me plonger dans la terreur d’un viol et de ses effets post-traumatiques.

Je ne suis pas d’accord

J’ai lu que les personnages n’étaient pas convaincants, qu’ils faisaient clichés, que les effets narratifs étaient lourds et mal menés, que le film faisait même rire, autant dire que je ne comprends absolument pas autant de haine envers ce premier film de Jeon Jae-Hong.

Je pense que beaucoup ont pensé au gâchis relatif du film et à sa comparaison avec un soi-disant prétendu film réalisé par Kim Ki-Duk et c’est bien là le problème.

Ce n’est pas un Kim Ki-Duk

Il ne faut pas considérer Beautiful comme étant le vilain petit canard que Kim Ki-Duk a refilé à son assistant. Difficile à regarder, mettant le spectateur dans une position souvent inconfortable, le film est sexuellement chargé sans être graphique, sans pourtant autant négliger certaines scènes de violence sexuelles, nécessaires pour ce type de film.

Coup de chapeau pour l’interprétation

Du côté de l’interprétation, coup de chapeau pour Cha Soo Yeon, qui nous offre une performance incroyable dans le rôle de cette femme torturée physiquement et mentalement, réussissant à contrôler ses émotions et à nous offrir une profondeur dans son personnage, qui selon moi, vaut bien un awards mérité.

Le spectateur ou tout du moins, votre fidèle spectateur se sent impliqué dans la souffrance de Eun Young tout en étant également voyeur des scènes du film, jusqu’à parfois se sentir lui-même, l’un des hommes qui regardnte Eun-Young traversé la rue et imaginant ce qui pour elle, constitue sa souffrance.

Une critique sociale réussite

Fort heureusement, le film coupe court à son nihilisme et à sa cruauté avec une certaine pointe d’humour noire et certains auront tout de même du mal à ne pas sourire à certaines scènes. Cependant, le réalisateur réussit une critique sociale où le spectateur se sent lui-même coupable de cette finalité si noire, cynique et inévitable. En tout cas, comme vous l’aurez sans doute compris, Beautiful est un film que j’ai apprécié.

Informations sur Beautiful

2008 | Corée du Sud | 90 mins | Drame | Un film de Jeon Jae-Hong | Avec Cha Su-Yeon, Choi Myeong-Soo, Kim Min-Soo et Lee Cheon-Hee | Producteur : Kim Ki-Duk | Scénariste : Jeon Jae-Hong | Auteur : Kim Ki-Duk

Beautiful - Cover
Beautiful - 1
Beautiful - 2
Beautiful - 3
Beautiful - 4
Résumé
Date de la critique
Titre du film
Beautiful de Jeon Jae-Hong
Note
31star1star1stargraygray