The Scam

The Scam doit sûrement être le premier film coréen qui flirte avec le blockbuster sur l’univers des marchés économiques et des options tout en remplissant correctement les salles de Corée du Sud. Après deux cas de figure, soit on se retrouve sur un titre qui va attirer un petit cercle d’amateur des chiffres et variables (c’est l’exemple de Pi de Darren Aronofsky) ou on prend la direction du grand public et on se retrouve avec The Scam de Lee Ho Jae. Ici, inutile d’être connaisseur de ce monde de l’économie, pour comprendre l’œuvre.

Comme je vous le disais en introduction, The Scam est un film sur la bourse coréenne. Évidemment, si vous n’avez pas un petit background au sujet de ce milieu, il ne sera pas aussi évident de bien suivre ce long-métrage qu’une personne connaissant un minimum ce vocabulaire.

Le film de la bourse coréenne ?

Mais en réalité, The Scam n’est pas un film pointu dans son domaine. Ce n’est ni plus ni moins qu’un film de « hold-up ». Ici, au lieu de retrouver les éléments-clés d’un braquage de banque, c’est tout un univers nouveau que l’on découvre. La bourse, les hommes en costumes, les voitures de luxe, les clics de souris qui font transiter d’énormes sommes d’argent…

Un film qui manque de tension

Comme ça, on pourrait penser que The Scam a tout pour plaire. Malheureusement, la tension du film n’arrive pas à rester stable et on décroche facilement. Malgré le fait que l’on suit toute une équipe en train d’orchestrer un braquage nouvelle génération, c’est tout un tas de cliché bien lourd que l’on retrouve au cours de ce long-métrage.

Mise en scène

Si on regarde du coté de la mise en scène de The Scam, on se rend compte qu’il y a des problèmes. Et quand le film dure près de deux heures, les erreurs deviennent de plus en plus apparentes, le montage semble être fait sans grande réflexion. C’est comme si ce dernier avait été automatiquement scripté pour nous proposer des images flashs qui ne durent pas très longtemps à l’écran. Comme si aléatoirement, certains passages et séquences étaient issus de rush découpées aléatoirement et placées sur le logiciel de montage vidéo pour créer le dynamisme qui lui manque au final.

Un simple thriller

The Scam est donc un thriller boursier et rien de plus. Le réalisateur aurait pu s’attacher à changer de registre, mais en même temps, l’idée n’aurait pas été très bonne. Certes, on nous parle tout de même de moralité, mais les personnages que le réalisateur nous dévoile tout au long de The Scam fait tache par rapport à son message de fond.

Des personnages en pleine ébauche

De plus, les personnages que l’on découvre sont finalement assez insipides. Il n’y a pas un seul personnage auquel on peut s’attacher ou défendre. La majorité des protagonistes ne sont pas assez travaillés. Le script d’ailleurs souffre de cette ribambelle de personnages qui n’ont au final que très peu d’intérêts.

Quand on regarde le casting, on se dit que c’est dommage d’avoir autant d’acteurs expérimentés et de nouveaux arrivants prometteurs, loin de soutenir un film correctement réalisé. Pourtant, le réalisateur a pris deux ans pour interviewer des professionnels du monde des marchés des options coréennes pour écrire son scénario. Mais la recherche ne fait pas tout !

Un scénario avec des faiblesses

Le scénario en lui-même comporte également des faiblesses. C’est notamment le cas sur sa compréhension. Encore une fois, il faut comprendre un minimum le fonctionnement de la Bourse pour saisir les subtilités de cette dernière. On comprend dans l’ensemble, mais on peut perdre en détail.

Au final, un film moyen

Alors oui, le film n’est pas non plus un mauvais titre, il a ses qualités, mais je n’ai rien ressenti de particulier. C’était convenu, la trame déjà aperçue dans de nombreux films même si le sujet différait de ce dernier. Mais voilà, The Scam n’est pas non plus une franche réussite. Il reste dans un certain niveau médian en matière de qualité alors qu’il aurait pu être bien plus intéressant. Peut-être le réalisateur aurait dû uniquement s’occuper de la réalisation ou du scénario, mais pas les deux en même temps. Une collaboration aurait peut-être mieux fonctionné.

Le gros souci du film, c’est le fait de garder le spectateur sous tension continue. Ici, il y a trop de décalage au niveau des scènes. Parfois c’est prenant, parfois c’est juste chiant. Dans l’ensemble, The Scam est donc un film moyen, qui pourra plaire à un certain public, sans pour autant en attendre beaucoup. Disons que le film n’est pas mauvais, mais il n’est pas non plus assez bon pour vous le recommander.