Avec La rue de la honte (ou Street of shame), Kenji Mizoguchi continue sa série de films sur les femmes de la nuit. Que trouve t-on dans ce film ? C’est le moment de le découvrir dans ma critique du film La rue de la honte.
Scénario de La rue de la honte
Des prostituées officiant dans une maison close voient leur avenir terni par une décision gouvernementale visant à les mettre à la rue. La tension est palpable parmi elles…
Critique de La rue de la honte
La rue de la honte est le dernier film de Mizoguchi, célèbre réalisateur du Japon ayant fait un grand nombre de film dont la présence féminine tient un grand rôle. Mizoguchi utilise une fois de plus, l’un de ses thèmes favoris, les femmes et la prostitution. La rue de la honte est l’un des ses films les plus noirs, parsemés de désespoir et de destin inévitable, le tout saupoudré d’une bande son irritante reflétant bien le sombre trou dans lequel ses femmes s’enfoncent sans pouvoir en sortir réellement.
Une histoire de prostituées
À travers l’histoire de cinq prostituées comme a pu le faire Seijun Suzuki avec son film Gate of flesh, Mizoguchi les met en scène, non pas cette fois-ci dans un endroit ressemblant à une ruine d’anciennes maisons, mais dans un bordel appelé « Le pays des Rêve ».
Mizoguchi va dépeindre pendant 1h30, la vie de ces femmes et leurs conditions de vie, ne pouvant pas fuir ce métier car le système dans lequel elles sont ne leur permettent pas de subvenir à leurs besoins. Cherchant à quitter leur conditions de prostituées, chacune tente de s’en sortir. L’une tente de retrouver son mari, une autre tente de renouer des liens avec son fils, une autre tente d’escroquer un homme plus âgé, la quatrième survit et vend son corps pour aidé son mari malade et son bébé et la dernière dépense jusqu’à oublier sa condition. Seule celle ayant était la plus mesquine arrive à s’en sortir et on se demande si il faut conclure que l’escroquerie est la meilleure solution pour s’en sortir.
Prostitution et loi de l’époque
Le film tourne également autour d’une loi visant à interdire la prostitution. Tiraillé entre l’envie de quitter ce métier par la peur de cette loi, mais toujours espérant pouvoir s’extirper grâce à ce métier à leur condition, elles vont devoir y faire face plusieurs fois durant le film.
Le dernier plan du film nous laisse sans voix, spectateur de la pauvre condition d’une jeune fille terrorisée par l’impasse dans laquelle elle se retrouve, faire le trottoir si jeune… La rue de la honte est un très beau film, sur les prostituées, le japon compte un grand nombre de film sur le thème des geishas et des prostituées, celui-ci étant l’un des plus dur que j’ai pu voir.
Informations sur La rue de la honte
Aka: Akasen Chitai | 1956 | Drame | 87 mins | Japon | Un film de Mizoguchi Kenji | Avec Kyo Machiko, Kato Daisuke, Mimasu Aiko, Wakao Ayako, Urabe Kumeko et Shindo Eitaro