Pistol Opera ! Voilà un film de Seijun Suzuki que j’ai bien apprécié ! Univers loufoque japonais, Pistol Opera est un film à part ! Vous ne me croyez pas ? Suivez-moi !
Scénario de Pistol Opera
Miyuki Minazuki alais Stray Cat, classée Numéro 3 dans la guilde des tueurs, se retrouve embrigadée dans une guerre entre tueurs qui veulent devenir Numéro 1.
Critique de Pistol Opera
Seijun Suzuki est un vieux bonhomme, un réalisateur contestataire bien à part, et pourtant ce film est l’inverse de son apparence : un film kitch, coloré, et déjanté à mort. C’est ici, un vieux de la vieille qui fait un film « Art Déco » et branché et montre aux jeunes qu’on peut toujours compter sur lui et qu’il n’a rien perdu de son talent.
Un petit ou grand film de Suzuki Seijun ?
Pourtant Pistol Opera n’égale pas les grands films du réalisateur. Notamment comme Branded to Kill, Tokyo Drifter, Fighting Elegy, Detective Bureau 2-3 ou encore d’autres films tout aussi excellents. Je suis un très grand fan de Seijun Suzuki et j’apprécie la grande majorité de sa filmographie. Mais ici, Pistol Opera est réellement différent de ses autres films.
Il faut dire que Pistol Opera a été réalisé en 2001, contrairement à ses premières œuvres qui comme Gate of Flesh date de 1964. Un gouffre assez important sépare Pistol Opéra de sa longue filmographie. Il s’agit d’une époque bien différente, puisque presque 40 ans séparent Pistol Opera de ses premières œuvres.
Pistol Opera ou le surréalisme cinématographique
Ce film offre un mélange des 2 talents de Seijun Suzuki, la relecture surréaliste du cinéma du genre et la présence d’éléments japonais traditionnels. Pistol Opera est un remake de son propre film La Marque du tueur (aka : Branded to Kill), mais il ne s’agit pas d’un simple remake. En effet, ce dernier contient d’énormes différences. Premièrement, les personnages ici sont féminins contrairement à La marque du tueur qui était interprété par Jo Shishido au charisme inoubliable. Et on se rend compte très vite que, Pistol Opera met l’accent sur les personnages et garde une attention particulière sur l’apparence de ces derniers.
Des personnages haut-en-couleur
Le film est rempli d’artifices et amène celui-ci vers une théâtralisation du récit. Les tueurs du film sont très soignés, mais ne sombrent jamais dans le grotesque. Il y a un jeune frimeur à lunettes, un tueur ne ressentant pas la douleur ou le tueur en chaise roulante. Mais aussi la tueuse masquée… Un côté caricatural qui peut rappeler certains méchants d’anciens longs métrages des années 60.
Pistol Opera est donc un film quelque peu barré et très stylisé, construit de visions surréalistes, mais pourtant tout à fait maîtrisé par son réalisateur. On retrouve le coloris de Suzuki, le kitsch de ses films, la fantaisie de ses décors, l’âme de sa génération.
Un ovni du réalisateur
Par contre, il arrive parfois pendant le film, des moments où il devient compliqué de déceler toutes les petites idées de Seijun Suzuki. Le film peut-être considéré quelque peu comme un Ovni, une œuvre complètement surréaliste et même théâtralisée.
Suzuki n’est pas simplement un petit homme vieillissant, mais un grand réalisateur contestataire, qui a dû réaliser beaucoup de films avec peu de moyens, et il réalise ici, une sorte de film théâtral, stylisé à mort, bourré de référence sur le monde, les penseurs, l’art, la guerre, la mort et une multitude de petites choses de la vie.
L’un des films les plus étranges du réalisateur
Un film vraiment spécial, qui ne manque pas de faire partie de la collection des films de Suzuki et remporte un certain mérite. Pour ma part, j’ai pratiquement tous les films sous-titrés anglais ou français de Seijun Suzuki et je l’ai est pratiquement tous vus, et je dois dire que Pistol Opera est le film le plus bizarre du réalisateur, mais néanmoins tout aussi intéressant que le reste de sa filmographie.
Informations sur Pistol Opera
2001 | Polar | 112 mins | Japon | Un film de Seijun Suzuki | Avec Esumi Makiko, Yamaguchi Sayoko, Nagase Masatoshi, Hira Mikijiro, Sawada Kenji, Kiki Kirin, Watanabe Kensaku et Morishita Yoshiyuki