Le week-end dernier, j’ai eu l’occasion de mettre la main sur le DVD de Jeonju Digital Project, édité chez Spectrum Films, qui sortira très prochainement et plus précisément le 26 Juin 2012. L’occasion pour moi de vous présenter un peu la chose avant de vous décider à acquérir cette curieuse affaire. Voici ma critique de Jeonju Digital Project !
Scénario de Jeonju Digital Project
Le Jeonju Digital Project est un film composé de trois films distincts mais autour du même thème. Influenza : la violence captée par les caméras de surveillance. Mirrored Mind : un voyage au cœur de l’âme humaine. Dance With Me to the end of Love : les conditions climatiques obligent les hommes à habiter sous terre.
Critique de Jeonju Digital Project
Jeonju Digital Project est le regroupement de trois courts-métrages dans un seul DVD à l’occasion de ce festival international Coréen annuel existant depuis les années 2000 à Jeonju en Corée du Sud, qui se concentre sur les films artistiques, digitaux et indépendants.
Un DVD à l’honneur
Ce DVD reprend donc l’année 2004 de ce festival, avec la présence de Bong Joon-ho avec Influenza, Mirrored Mind de Sogo Ishii et Dance with Me to the End of Love de Yu Lik-wai. Autant vous dire que le segment que j’attendais le plus était celui de Sogo Ishii, qui habituellement, est plutôt déjanté dans ses productions (Burst City) et en second, celui de Bong Joon-ho, capable parfois de surprendre son public (Mother) et finalement c’est celui de Yu Lik-wai qui m’a le plus surpris.
Influenza, premier court-métrage
Influenza, le premier court-métrage proposait dans Jeonju Digital Project est assez étrange. À vrai dire, je n’ai pas très bien saisi s’il s’agissait d’un docu-fiction ou d’un réel documentaire mis en scène par la capture des différentes sources de la ville de Séoul. Je m’explique. Au début de l’œuvre, on nous apprend que l’ensemble des images proposées sont tirées des caméras de surveillance de la ville de Séoul, de ce fait, s’agit-il d’un projet avec de véritables acteurs qui ont été filmés par ces caméras pour donner une véracité au récit ou s’agit-il réellement d’un fait divers ayant été repris et reconstitué par le réalisateur à l’aide des captures des caméras de la ville ?
Violence inhabituelle
À vrai dire, je pense qu’il s’agit plus de la première hypothèse, ce qui me parait le plus plausible compte tenu de la violence inouïe que l’on y découvre. En effet, Influenza nous présente la violence inhabituelle d’un homme qui semble péter les plombs et qui va se mettre à racketter jusqu’à même tuer ses victimes pour leur argent avant de se faire capturer par la police locale dans un final surprenant.
Dance With Me to the End of Love, le second
Second court-métrage de Jeonju Digital Project, Dance with Me to the End of Love de Yu Lik-wai, dans lequel on nous conte une histoire qui prend l’hypothèse que la surface de la Terre est devenue invivable et que les survivants sont obligés de vivre sous terre.
Je dois dire que ce court-métrage est très étrange, filmé de manière volontairement floue dans une ambiance très post-apocalyptique et mystérieuse. Les gens vivent sous terre en esquivant le froid de l’extérieur, seul élément de réconfort et de chaleur, la piste de danse où les gens se retrouvent pour partager un peu de bonheur.
Civilisation sous-terre
Dans cette civilisation, un peuple reclus tente de se faufiler dans la masse mais sera rapidement décelé et forcé de travailler gratuitement pour le tenancier de l’établissement. Surprenant, de par son ambiance et les envolés lyriques d’un guitariste chantant inlassablement la même réplique, Dance with Me to the End of Love est clairement le segment le plus énigmatique de ce Jeonju Digital Project.
Troisième segment, Mirrored Mind
Et pour finir, avec le dernier segment de Jeonju Digital Project lui aussi très énigmatique mais à la limite incompréhensible, Mirrored Mind de Sogo Ishii. Je dois l’avouer que j’ai eu du mal à tout saisir, compte tenu de la difficulté du sujet que l’on nous présente. Il s’agit d’une sorte d’introspection dans l’âme d’une actrice et scénariste, qui va voyager au cœur de sa propre âme humaine pour en sortir vivante mais non indemne. Si je dois l’avouer que les premières dix minutes de ce dernier segment sont difficiles à digérer, la suite prend davantage son essor pour conclure de manière convaincante.
Compilation de bonnes choses
Au final Jeonju Digital Project est intéressant à voir pour plusieurs raisons. D’une en tant qu’amateur de cinéma qui souhaite voir quelque chose de différent (en général, les courts-métrages sont fait pour cela) et de deux, pour les réalisateurs en herbe, qui peuvent se rendre compte qu’avec peu de budget et quelques effets de style, on peut mener à bien un projet.
Merci à Tony Skin pour la qualité de ses traductions sur ce projet. Sachez également qu’un quatrième court-métrage est présent dans ce DVD, certes moins intéressant, mais non pour le moins, à éviter, au sujet de quadruplet ayant décidé de mettre fin à leur jour d’une manière plus qu’amusante et à la fois déroutante. Une fois de plus, un grand merci à Tony Skin et à Spectrum Films pour m’avoir donné l’occasion de voir ce DVD.
Informations sur Jeonju Digital Project
2004 | Corée du Sud – Japon – HK | Un projet de Yu Lin-Wai, Sogo Ishii et Bong Joon-Ho













Tiens, ton histoire m’a fait tilt. Ce serait par le court de Kang Jin-a, « Suicide of the Quadruplets » ? Je l’ai vu lors du FFCF 2011.
http://made-in-asie.blogspot.fr/2011/10/kang-jin-cineaste-coreenne.html
J’avoue que cette cinéaste a aiguisé ma curiosité avec ces 4 courts présentés lors de ce festoche coréen. Je ne sais où en est son long par contre…
Salut I.D,
Oui c’est exact, c’est bien Suicide of the Quadruplets. Assez bizarre pour le coup. Merci pour l’article, je vais aller lire çà compte tenu de mon appréciation de ce court-métrage. Faut dire je connais absolument pas ce réalisateur. Merci.