Un an, cela faisait un an que je n’avais pas pris soin de me poser devant un film asiatique et commencer par un film de Kim Ki-duk, avec ici, Pieta, n’était pas forcément la meilleur chose à faire. Même si je suis un très grand fan du réalisateur, je me suis dit que je pourrais être déçu et me dégoûter du cinéma asiatique. Au final, j’ai vu six films dans la semaine.
Scénario de Pieta
Kang-do, usurier, n’hésite pas à mutiler sans états d’âme ses clients, afin que l’indemnisation de l’assurance rembourse les taux d’intérêts exorbitants qu’il impose. Un jour, une femme prétendant être sa mère frappe à sa porte. Se sentant coupable d’avoir abandonné son enfant et de l’avoir laissé grandir sans amour, elle observe, voire se rend complice des exactions de son fils.
Critique de Pieta
Pieta, c’est l’histoire d’un usurier qui récupère de l’argent auprès de ferrailleurs incapables de rembourser leurs dettes. Il doit, ainsi estropier ses créanciers pour récupérer l’argent de l’indemnité de leur assurances-vie souscrites de force. Mais Kang-Do n’est qu’une petite main. Il ne fait qu’exécuter sa tâche sans pour autant y croire lui-même. Il exécute, mais réfléchi tout de même à la situation, malgré une dévotion sans failles dans ses exécutions.
Des inspirations bien visibles
Dimension religieuse certaine, Pieta ne se cache pas de ses inspirations. De plus, on retrouve des thèmes chers au réalisateur comme la relation enfant-parant, la vengeance, le pardon. C’est également le Complexe d’œdipe qui est mis en avant, le symbole de la vierge, de la piété (tiens, ne serait-ce pas un lien avec le titre du film ?).
Une société absurde
Bref, toute une description d’une société absurde. De la brutalité du quotidien et bien sur de la torture. Car c’est bien là que le film marque son spectateur. Tout se négocie à la torture et au sacrifice de soi. On pourrait même à travers Pieta retrouver tout ce surréalisme que l’on pouvait déjà voir chez Takashi Miike et son film Visitor Q qui trouve écho dans Pieta.
Un petit Kim Ki-Duk, mais un grand film
Certes, nous ne sommes pas chez un grand Kim Ki-Duk ! Certains diront même qu’il s’est à nouveau égaré dans ses réalisations, mais moi, j’ai apprécié Pieta. Pourquoi ? Peut-être parce que j’avais lâché le cinéma asiatique depuis quelque temps. Peut-être parce que je n’étais plus aussi en attente de Kim Ki-Duk et de ses prochains films que je ne l’ai été à une certaine époque. Ok, Pieta n’est pas un chef-d’œuvre, mais il a réussi à accomplir son rôle. Me divertir par le drame, me torturer par son histoire et son côté malsain et me donner envie de m’y remettre plus sérieusement.
C’est dur, c’est brutal, c’est du Kim Ki-Duk ! Pieta marque son chemin sur la trace de sa propre rédemption, tout comme Kang-Do, l’usurier du titre.
Informations sur Pieta
Aka: Hangeul | 2012 | Drame | 104 mins | Corée du Sud | Un film de Kim Ki-duk | Avec Jo Min-soo, Lee Jeong-jin, Woo Gi-hong, Kang Eun-jin, Jo Jae-ryong et Lee Myeong-ja