Zift
Critique
Il y a des films dont on n’attend quasiment rien et qui vous apportent tellement de choses. Vous savez, ces films inconnus, que personne ne semble se donner la peine d’y jeter un œil, car ces derniers semblent se situer en dehors du carcan du cinéma grand public ou tout simplement parce qu’il s’agit de films d’un pays qu’on ne connait que trop peu. C’est le cas de Zift, un film Bulgare qui me fait dire que ces derniers sont bien loin d’être la moitié d’un con, car quand on voit la qualité d’un tel film, on ne peut que regretter de ne pas avoir tenter l’expérience du cinéma bulgare avant. Réalisé par Javor Gardev, ce dernier semble convaincu que le cinéma de ce genre devrait évoluer en Bulgarie, ces films en noir et blanc, à l’ambiance noire et un peu malsaine. Malgré que Zift soit un film à petit budget et de ce fait, souffre des habituelles caractéristiques du genre, il nous propose une œuvre noire, intrigante et moderne
Le titre Zift fait référence à une substance de gomme noire que l’on mâche en Bulgarie. La substance qui s’en rapprocherait le plus serait le tabac à chiquer. « La Mite » est inculpé d’un meurtre qu’il n’a pas commis et purge sa peine en prison. Quelques années plus tard, il est relâché avec seulement sur lui, ses habits, quelques billets et sa boule de Zift qu’il mâche immédiatement pour se rappeler le bon vieux temps. Dès sa sortie de prison, il est récupéré par deux soldats bulgares qui l’emmènent dans les sous-sols des bains publics où il est mis à nu, au premier sens du terme. Torturé par son ancien partenaire avec lequel il avait monté un braquage pour voler un diamant de haute valeur pour lequel il a été inculpé. Refusant de dévoiler son secret, son partenaire, aujourd’hui devenu un commissaire, lui annonce qu’il l’a empoisonné et que sa seule chance de vivre est de lui indiquer l’emplacement du diamant.
Zift aurait pu tomber dans le stéréotype du film noir, mais Javor Gardev réussit à gérer cela en nous proposant un intéressant casting avec certaines scènes galvanisantes accompagné d’une trame sonore très bien utilisée. De plus, l’histoire et donc le scénario est très bien mené, faisant appel à des flashbacks entremêlés de scènes du présent, le réalisateur arrive à nous plonger dans la vie bulgare des années 1960. À travers le compagnon borgne de cellule de « La Mite », sa compagne « La mante « , son ex-partenaire « La limace » ou ces poireaux d’un bar bulgare, le monde de Zift est quasi surréaliste.
Zift m’a laissé une impression excellente, je dois dire que j’ai rarement été aussi conquis par un film dont je n’attendais rien. Disponible prochainement chez Emylia dans un coffret DVD/Blu-Ray, il serait vraiment dommage de passer à côté de cette merveille du cinéma. Autant vous dire que Zift m’a conquis et que je suis à présent
httpv://www.youtube.com/watch?v=3mimnhbz2Qk
des insectes et des hommes à la sauce bulgare ;realisateur à suivre ,ne serait ce que pour son inquiètante etrangeté