Undo

Undo

Réalisé par : Iwai Shunji
Année : 1994
Pays : Japon
Genre : Drame
Durée : 47 mins

Interprété par

Yamaguchi Tomoko
Toyokawa Etsushi
Taguchi Tomoro

Compositeur : Remedios
Scénariste : Iwai Shunji
Directeur photo : Shinoda Noboru

Scénario : Moemi est atteinte d’un syndrome obsessionnel qui la conduit à nouer tout ce qui lui tombe sous la main. Son compagnon Yukio décide alors de l’emmener voir un spécialiste.

Critique

Entre Fried Dragon Fish en 1993 et Love Letter en 1995, Shunji Iwai continuait son chemin dans le moyen-métrage avant de se lancer dans la grande réalisation et son premier grand succès que l’on connait tous et cette fois-ci, c’est sur 47 minutes qu’il tente de nous faire rêver et voyager dans Undo, œuvre mi-fétichiste mi-psychologique, qui ne fera que diviser les spectateurs, car, Undo n’est pas tellement polémique, mais c’est qu’il relève parfois d’un univers assez clos et méconnu, qu’il peut arriver à rebuter plus d’un amateur de cinéma asiatique.

Le scénario de Undo est le suivant, Moemi et Yukio vivent ensemble dans un petit appartement dans lequel ils mènent une paisible vie, jusqu’au jour où Moemi arrive au terme de son obligation à porter un appareil dentaire, seul soucis, son petit ami, ne retrouve plus les mêmes sensations qu’avant en l’embrassant. Finalement, elle contracte un syndrome rare, celui d’être obsédé par l’envie de serrer et nouer tout ce qui lui passe sous la main, signe d’un amour inconditionnel et prisonnier pour Yukio.

Quarante minutes, ça passe très vite, mais à vrai dire, Iwai Shunji maitrise bien la durée de son œuvre et y incorpore suffisamment de choses pour la rendre crédible, sauf que la finalité de l’œuvre est brute, laissant à peine le temps aux spectateurs de la voir arriver.

D’un clin d’œil, Iwai nous offre une folie sur un plateau, les conséquences de celle-ci et la terrible finalité de cette dernière, dans un visuel soigné, comme on en a l’habitude avec Iwai, accompagné par Shinoda Naboru pour le travail de photographie, toujours en train de chercher à capter les moindres détails du décor qu’il pose, à la manière d’une toile tissé par un artiste torturé.

En effet, contrairement à son habitude, Iwai rentre dans les méandres de l’âme humaine, dans le désespoir le plus total, d’un couple courant à sa perte, d’un amour qui plonge dans l’obscurité et dans le quasi-fétichisme de la corde à nœuds, à la limite du bondage, univers si particulièrement rattaché au peuple japonais.

Ici dans Undo, cette pratique fétichiste se transforme en métaphore sur la nature du couple et non en un film érotique, loin de là, ce n’est absolument par le genre de Shunji Iwai, de tomber dans le graveleux. Avec Undo, Iwai arrive à nous faire ressentir à travers son personnage principal masculin, la détresse d’une telle situation, incontrôlable, inchangeable, presque fataliste, où les issues ne sont plus visibles.

Finalité onirique, Iwai parvient tout de même en peu de temps, à nous faire ressentir son œuvre et de ce point de vue, c’est gagné pour lui, après reste aux spectateurs de savoir se satisfaire de ces petites 47 minutes et d’en apprécier leurs essences, car il faut l’avouer l’exercice d’un moyen métrage est une chose délicate, que se soit pour le réalisateur ou pour le spectateur.

Au final, Undo démontre à nouveau le talent de ce jeune réalisateur en pleine ascension à cette époque, novateur dans le fond et la forme, Iwai est un réalisateur à suivre pour ceux qui n’auraient pas encore eu l’occasion de voir ces autres films comme Picnic ou Swallowtail Butterfly, ou pour les amateurs de drame entouré de romance, Love Letter qu’il réalisera l’année suivante ou bien encore Hana & Alice quelques années plus tard.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Undo de Shunji Iwai
Note
31star1star1stargraygray