Triple Tap

Triple Tap n’est pas le nouveau jeu des créateurs de Dance Dance Revolution ou une sorte de jeu musical, mais le dernier film de Derek Yee et successeur de Double Tap, dans lequel on apprenait que la signification du titre symbolisait l’acte de faire feu avec deux balles très rapidement au même point d’impact, agissant ainsi sur l’augmentation de la probabilité que notre cible décède sur le coup. Il est donc logique qu’en prenant le titre Triple Tap, l’action se résume à la même chose, hormis le fait qu’il s’agit cette fois-ci, de trois coups de feu au même point d’impact. Triple Tap fait donc, non pas suite directe de son prédécesseur, mais s’inspire du même concept, avec les mêmes acteurs, mais dans un contexte différent. Derek Yee n’a pas choisi la voie d’en faire plus, avec plus d’explosions ou plus de style, mais plutôt de raconter une autre histoire. Cependant, elle est moins réussite selon moi que l’opus de Law Chi-Leung, qui était bien plus entrainant. Avec son scénario assez moyen, des personnages bien moins travaillés et un manque très flagrant d’éléments à suspense, ce Triple Tap est une déception. Et dire que le film a été considéré comme étant l’un des meilleurs films de l’été dernier à Hong-Kong.

Dans cet épisode, Louis Koo interprète le rôle de Ken Kwan, un boursicoteur. Il est de nature tendue par un certain penchant caché. On le retrouve dès le début du film, lorsqu’il bat le policier Jerry Chong, interprété par Daniel Wu, lors d’une compétition de tir, qu’il remporte grâce à un triple tap sur la cible finale. Sur le trajet de retour, Ken tombe sur un braquage d’un fourgon blindé. Il décide d’intervenir avec son arme de compétition, protège le fourgon ainsi qu’un policier sur les lieux, mais un des cambrioleurs s’échappe. Ken se retrouve donc être l’auteur de la mort des autres cambrioleurs, il devra prouver son innocence. Derek Yee semble vouloir orienter son film sur une combinaison d’un thriller policier avec un côté drame social. L’exploration du thème de la justice de la société est plutôt bonne et le fait de tuer quelqu’un peut en séduire plus d’un, même pour agir pour la bonne cause. Le réalisateur arrive a instaurer l’esprit torturé de Louis Koo et à l’opposé le professionnalisme de Daniel Wu dans un duel évident. Cependant, le film ne compense pas par ses personnages féminins. Li Bing-Bing est présente pour contrôler Ken dans le rôle d’amante et de patron et Charlene Choi est gâchée par son rôle de la petite copine de Ken. Leur rôle n’est pas mis en avant et est quasiment dispensable.

L’action quant à elle est confinée seulement au début et à la fin du film, la majeure partie ne fait que montrer l’enquête effectuée sur l’incident du début et même le combat final entre les deux principaux protagonistes est évident et laisse franchement à désirer. Finalement, Triple Tap est surement moins bon que son prédécesseur. Les personnages sont à vrai dire peu intéressants, la tension n’est quasiment pas présente et Derek Yee semble avoir oublié son thème de prédilection. Ici, place à la narration plutôt qu’à l’action et au suspense. Dommage, ce Triple Tap aurait pu faire honneur à son ainée.