Mega Piranha

Aujourd’hui, j’ai la délicate tâche de vous parler d’un film qui ne sera pas du goût de tous, il est vrai. C’est donc à moi de vous indiquer si ce film est pour vous ou pas, car même si je peux vous parler d’un film en toute objectivité et ne le juger que sur ses aspects techniques et scénaristiques, certains spectateurs chercheront autre chose. Ouvrez bien les yeux et lisez attentivement ce qui va suivre afin de vous convaincre ou pas de vous procurer ce Mega Piranha. Tout d’abord, si l’on doit qualifier ce film de Eric Forsberg, ça serait surement « débile« . Mais on peut comprendre ce débile de deux manières, d’une part de mon point de vue qui considère le film comme étant sans aucun sens et de l’autre, un débile affectueux d’un film qui s’assume, faisant partie du nanar du cinéma. Car il faut l’avouer, dans son domaine, Mega Piranha d’Asylum est fabuleusement débile.

Avec cette histoire de piranhas mutants avec leurs têtes de poissons déformés, résultat d’une expérience génétique ayant altéré l’écosystème pour devenir plus productif afin de nourrir les êtres humains d’un pays assez pauvre est tout de même impensable. De savoir que si ces piranhas ne sont pas exterminés rapidement, ils pourront se propager partout, étant donné que leur code génétique leur permet de doubler de volume de manière exponentielle toutes les 12 heures. Ça peut faire froid dans le dos à tous ceux prêts à considérer cette hypothèse hilarante. En imaginant qu’ils continuent de grandir encore et encore, serait-il possible qu’ils deviennent de véritable godzilla des mers ?

L’histoire de Mega Piranha est la suivante, un diplomate des États-Unis, interprété par le réalisateur lui-même, est tué dans un fleuve du Venezuela par des piranhas mutants qui ont croqué son bateau. Initialement suspecté de meurtre, Bob Grady du département des renseignements des États-Unis fait appel à l’agent spécial Jason Fitch pour se diriger vers le Venezuela et découvrir ce qu’il s’est réellement déroulé. Une sorte de scénario entre G.I Joe et Rambo à la sauce nanar. Fitch se retrouve rapidement pris aux pièges entre les scientifiques déterminés à stopper l’invasion des rivières par les piranhas mutants et le chef militaire corrompu du Venezuela qui pense préférable de faire un raid aérien à l’hélicoptère pour tuer ces derniers. Bref, que du bon pour nous faire rire.

Pour parler un peu du studio de production Asylum, responsable de Titanic 2, Transmorphers, Snakes on a Train et Paranormal Entity, il atteint ici, un niveau assez élevé de déviance cinématographique tout en assumant leur choix. Ce n’est donc pas un simple nanar non souhaité, mais bel et bien, une œuvre maitrisée dans sa négligence travaillée a garder cet aspect nanardesque du début à la fin. Et ce coté nanar se retrouve à tous les sauces, on fait péter les poissons à coup de bombes atomiques, on se bat à coup de couteau contre une armée de super piranha ou encore on se retrouve a admirer des piranhas devenus énormes sauter hors de l’eau pour attraper au vol des hélicoptères ou encore se projeter complètement hors du rivage dans les hôtels voisins. Pourquoi défendre un tel film finalement ? Parce que Mega Piranha n’hésite pas à en faire des caisses, mais vraiment des tonnes, là où certains se seraient contenté d’en faire qu’une ou deux. Car il faut le souligner, Mega Piranha n’a le budget que d’un simple téléfilm qui cherche à en faire plus que les grosses productions américaines. Si je devais être objectif, le film est lamentable sur sa technique : la direction des acteurs est catastrophiques, les dialogues sont ridicules, la mise en scène est à l’ouest, le montage est digne d’un amateur (notamment les montages à coup de stock-shots répétés), des effets visuels des années 80, mais voilà, le film nous en assène à tout va et finalement, on en rigole de cette surenchère de mauvais goût. C’est moche, mais c’est pourtant devant nos yeux qui s’amusent à voir ce défilé d’erreurs improbable. Aucun doute, Mega Piranha n’a pas honte et n’a pas froid aux yeux. Mega Piranha est un bon petit film de série Z qu’il serait dommage de rater pour peu que vous soyez amateur de ce genre du cinéma.