Crazy Racer
Scénariste : Ning Hao
Critique
Décidément, j’ai du mal à être le premier sur une nouvelle sortie, Happy, connaissance du monde du cinéma asiatique en France me devance souvent. Pourtant, j’essaye de voir les films le plus rapidement possible, mais je suis forcé de l’avouer, ce dernier est bien plus rapide que moi. Ce n’est pas bien grave, car Crazy Racer est l’un des meilleurs films de cette fin d’année à n’en pas douter et c’est avec un plaisir non dissimulé, que j’ai retrouvé le réalisateur Ning Hao, une fois de plus impressionnant derrière la caméra, mais également sur le scénario. Pour vous rafraichir la mémoire, Ning Hao est le réalisateur qui se cache derrière Crazy Stone, sortie en 2006 qui avait provoqué un vif intérêt des spectateurs et raflé quelques prix. Le voir revenir avec un nouveau film, ancré dans le même délire artistique est un véritable bonheur pour moi, spectateur étant toujours à la recherche de films qui en valent la peine.
Pourtant, le premier film de Ning Hao était plutôt passé inaperçu, beaucoup l’ont ignoré, voir carrément pas être au courant de l’émulation qu’il a provoquée malgré un réel succès mesurable en terme de bénéfice. Pourtant Crazy Stone avait amené un nouveau genre dans le cinéma chinois. Bien évidemment, lorsqu’un film remporte un gros succès, beaucoup cherche à surfer sur la vague de son succès, cependant aucun n’était arrivé à sa cheville jusqu’à la sortie de Crazy Racer du même réalisateur. Dès les premières minutes, le réalisateur affiche clairement qu’il a toujours autant de talent pour faire rire, même si certains gags ne sont pas franchement drôles, leurs imbrications les uns aux autres est d’une grande qualité. On note également un rythme mieux maitrisé, une continuité dans la gestion de l’action permettant ainsi de corriger certaines faiblesses faisant défaut à son premier film.
Comparé à Crazy Stone, Crazy Racer garde toujours le même concept, d’une part des montages clairement identiques, mais également au niveau du scénario, tout du moins, de sa construction. On a toujours affaire à un personnage presque inimaginable qui se fait embarqué malgré lui dans une suite d’aventure qu’il ne maitrise pas, nous laissant découvrir au passage, un nombre important de personnages secondaires qui ne manquent aucunement d’intérêt. Les scènes de Crazy Racer se suivent sans aucun souci, aucune lenteur et nous offre des scènes de quiproquo plutôt bien pensées. Autant dire que je vous conseille fortement le dernier film de Ning Hao, mieux maitrisée et plus mature que son Crazy Stone, Crazy Racer ne fera que vous réjouir sans aucun doute. Le cinéma Chinois a encore de quoi nous surprendre.
Il est normal qu’Happy vous devance systématiquement, dans la mesure où ce dernier est présent sur de nombreux festivals internationnaux. Mais est-ce que pour vous, finalement, regarder les films asiatiques les plus récents avant tout le monde est une forme de compétition?
Bonjour Xavier,
A vrai dire, pas du tout. Je connais bien Happy, tout du moins, j’ai discuté souvent avec lui par e-mail, c’est son métier. Aucune comparaison ne peut être faite et je ne joue pas la compétition loin de là. Preuve à l’appui, je viens seulement de voir Tetsuo : The ironman, il y à quelques semaines en publiant une critique ce week-end. Mon introduction était plutôt un clin d’œil qu’autre chose, car je consulte régulièrement les autres critiques faites sur un film avant de publier la mienne. Ça me permet ainsi de voir les différents courants, argumenter ma critique par rapports aux autres, etc…
Donc pour répondre clairement à la question, je regarde un film asiatique quand j’ai envie de le voir non pas le plus rapidement possible. (Sauf si il s’agit d’un film que j’attends depuis longtemps, j’essaye de le voir au plus vite, mais ce n’est que par impatience et non pas par compétition).
Merci d’avoir soulevé cette question permettant de justifier de mon introduction qui peut prêter à confusion.
Je vous taquinais. Il faut bien ça, entre passionnés. Ce serait si triste, sinon.
Je m’en doutais bien. Il faut largement çà, voir davantage dans cet univers parfois trop austère.