The Triple Cross
Titre original : Itsuka giragirasuruhi
Autre titre : Double Cross
Réalisé par : Kinji Fukasaku
Année : 1992
Pays : Japon
Genre : Polar
Durée : 1h48
Interprété par
Hagiwara Kenichi
Kimura Kazuya
Sonny Chiba
Oginome Keiko
Ishibashi Renji
Harada Yoshio
Kiki Kirin
Tagikawa Yumi
Scénario : Quand trois gangsters vieillissants se réunissent pour un casse, chacun a ses raisons: Imura croule sous les dettes, Shiba a une jeune maitresse, Kanizaki est le chef de gang. Mais un chassé croisé entre eux commence quand le casse réunit moins d’argent que prévu…
Critique
Réalisé par Kinji Fukasaku, le maître du film de Yakuza, il réalise entre Rage of Love en 1988 et Crest of Betrayal en 1994, le film The Triple Cross en 1992, un film de gangsters sous un air Rock’n Roll, un film qui arrive 4 ans après Rage of Love et qui marque son retour dans le domaine du Polar, mais surtout dans le domaine du grand public, loin de ses films de Yakuza de la première époque, loin des thèmes abordés autrefois, tel que l’économie japonaise, les liens des yakuza et du monde politique, le respect, ici, dans The Triple Cross, Fukasaku met simplement son savoir-faire en action pour réaliser un polar pas comme les autres.
Dès le début du film, on se retrouve face à un générique très Rock’n Roll avec des cadres penchés, des caméras qui virevoltent dans tous les sens et des téléobjectifs fukasien, qui n’ont pas changé d’un poil depuis ses premiers films de Yakuza, on retrouve l’audace et la modernité des films d’époque.
De plus, Fukasaku reste également bon dans la description de ses personnages, des hommes hauts en couleur dont un jeune à la coupe de Johnny à son époque très Rock’n Roll, blond platiné et au sang chaud, un groupe de musiciens de Heavy Métal, un gangster aux lunettes noires, un groupe de trois mercenaires d’un âge avancé (dont Sonny Chiba), un tueur à gages accroc à l’héroïne, mais surtout un personnage féminin qui tient une bonne partie la vedette du film, et qui est le cas dans les films de Fukasaku, une sorte de renaissance du réalisateur.
The Triple Cross mise sur l’aspect parodique, d’une part, par le trio de gangster qui n’est plus tout jeune, qui attaque un convoi de fond uniquement conduit par deux policiers, et finiront pas trouver une mallette contenant 50 Millions de Yens, et les autres valises, remplies d’écrous ou de papiers inutiles alors que l’opération devait rapporter 200 millions de Yens.
Ce coté parodique se retrouve également dans les tenus des personnages, comme les trois gangsters au début du film, tout habillés d’imperméables et d’un chapeau masquant leur visage, mais également de l’excentricité du personnage féminin que l’on retrouve tout au long du film.
Les personnages font penser à un cartoon tout en faisant attention de rester convaincants avec une mention spéciale au petit rôle de Yoshio Harada dans le rôle du tueur à gages accroc à l’héroïne.
Un des thèmes du film est la confrontation des générations, une sorte de combat entre ses anciens films et ses nouveaux, les anciens contre la jeunesse.
Il oppose ces deux générations par les thèmes musicaux, le jazz pour les anciens et le Hard-Rock pour les plus jeunes, la réflexion des actions pour les anciens, et la fougue pour la jeune génération, tout comme le réalisateur, qui montre, que même beaucoup plus vieux qu’à l’époque de sa grande série de films de Yakuza, on peut encore compter sur lui dans le monde du cinéma, une preuve de l’énergie que Fukasaku à encore à revendre, qui tout comme le film, est survitaminé et ne contient que très rarement des moments creux.
Le seul petit défaut qu’on peut trouver à The Triple Cross, c’est son côté téléfilm, mais même avec cette impression, on se retrouve plongé dans un film assez unique.
En Conclusion, Fukasaku réussit tout de même à montrer après plusieurs années, qu’il est toujours capable de mettre autant d’énergie dans un film, même s’il ne réussit qu’à surprendre son monde, avec son film Battle Royale.
Néanmoins, The Triple Cross est tout de même un film à voir dans la filmographie de Fukasaku.
Ah, ça fait plaisir de lire un texte sur un film de Fukasaku.
« The Triple Cross » n’est peut-être pas le meilleur, mais il est plaisant à voir !
Un livre sort très prochainement sur le cinéma de Kinji Fukasaku :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=30036
Merci de cette nouvelle.C’est un plaisir également de rencontrer quelqu’un qui connait Fukasaku également, autre que pour son film Battle Royale :)