L’Impératrice Yang-Kwei-Fei

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Titre original : Yôkihi
Réalisé par : Kenji Mizoguchi
Année : 1955
Pays : Japon
Durée : 1h30

Interprété par

Kyo Machiko
Mori Masayuki
Yamamura So
Yamagata Isao

Producteur : Run Run Shaw
Compositeur : Hayasaka Fumio
Scénariste : Yoda Yoshikata

Scénario : Un général découvre une jeune femme, qu’il compte montrer à l’Empereur dont la femme est morte pour pouvoir atteindre son but, être promut ministre. Celle ci deviendra l’impératrice Yang Kwei Fei…

Critique

Réalisé entre Le Héros Sacrilège en 1955 et La Rue de la Honte en 1956, Mizoguchi met son talent à exécution dans un film en couleur, intitulé, L’impératrice Yang-Kwei-Fei, un film d’une grande finesse et hors du commun.

De plus, le film est interprété par la célèbre actrice Kyo Machiko, que Mizoguchi avait déjà utilisé pour son film Ugetsu Monogatari dans lequel elle excelle.

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Ici dans L’Impératrice Yang-Kwei-Fei, Mizoguchi dépeint l’histoire d’une jeune souillon de cuisine de l’empereur, qui suite à sa ressemblance avec la défunte épouse de ce dernier, sera habillée et coiffée comme cette dernière pour tenter d’accéder au cœur de celui-ci.

Mais bien évidemment, cette pirouette n’est pas effectuée pour rien, puisque des commanditaires utilisent cette jeune femme pour accéder aux rangs plus élevés de la politique du royaume.

Mizoguchi s’attelle donc à montrer la personnalité ambiguë de cette femme, qui du jour au lendemain, basculera socialement, d’un rang très bas à un rang très élevé, devenant l’ami de l’empereur.

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On connait Mizoguchi pour sa défense du rôle et de la condition de la femme, qui dans L’impératrice Yang-Kwei-Fei ne s’en cache pas.

Il dénonce une fois de plus cette condition à travers ce conte très connu en Chine et au Japon.
Ce qui donne au film toute sa splendeur, c’est la beauté des images, de la couleur et une mise en scène impeccable, plus enrichie que ce qu’on avait l’habitude de voir avec ses films en noir et blanc.
La mise en scène de L’Impératrice Yang-Kwei-Fei est très épurée, peut-être trop pour certain, et le jeu d’acteur est tout simplement incroyable.

Les interprètes ne sont plus interprétés, mais incarnent véritablement les personnages, Mori Masayuki est à la perfection l’Empereur et Machiko Kyo offre un spectacle hallucinant dans son rôle de la princesse Kwei-Fei.

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De plus, on notera la musique de Hayasaka, plus puissantes selon moi que dans d’autres films du réalisateur, une musique pratiquement omniprésente, notamment, incroyable dans la scène où la princesse Kwei-fei entraine l’empereur dans la fête du Nouvel An, l’une des plus belles scènes du film selon moi.
On notera également la scène finale de L’Impératrice Yang-Kwei-Fei, une séquence royale, où Mizoguchi filme uniquement le bas de la robe de l’impératrice, qui déchausse doucement ses chaussures, et fera tomber ses bijoux par terre, sans filmer le haut de son corps, ni son visage, signe de sa pendaison.

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En conclusion, L’Impératrice Yang-Kwei-Fei est un grand film de Mizoguchi, une œuvre à absolument voir, peut-être assez difficile d’accès par son coté épurée et sa mise en scène particulière, pourtant on ne peut nier que Mizoguchi réalise ici, une œuvre maitrisée en tout point.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
L'Impératrice Yang-Kwei-Fei de Kenji Mizoguchi
Note
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