The Sun Also Rises
Titre original : Dang taiyang zai ci shengqi
Autre titre : The Sun Rises Again
Titre français : Le Soleil se lève aussi
Réalisé par : Jiang Wen
Année : 2007
Pays : Chine
Genre : Drame
Durée : 116 mins
Interprété par
Jaycee Chan
Anthony Wong
Jiang Wen
Joan Chen Chung
Zhou Yun
Cui Jian
Producteurs : Albert Lee Nga Bok & Jiang Wen
Compositeur : Hisaishi Joe
Scénariste : Jiang Wen
Monteur : Xu Jianshu
Directeur photo : Yang Tao & Mark Lee
Scénario : Le destin torturé d’une mère devenue folle suite à la perte d’une paire de chaussures et de son fils à la recherche de ses origines et en parallèle, un trio amoureux très particulier…
Critique
Après avoir réalisé Des Jours Eblouissants en 1994 et Les Démons à ma porte en 2000, Jiang Wen revient sept ans après avec The Sun Also Rises, suite à un petit problème de compréhension pourrait-on dire avec son cher pays natal, l’ayant censuré pour son film.
Ici, point de mesure drastique, compte tenu du changement de ton opéré et de sujet traité.
Le style est radicalement différent de son film Les Démons à ma porte, ici, on assume l’extravagance, la liberté, mais aussi parfois l’incompréhension, que ce soit d’un point de vue formel et fondamental, aucun doute, on est bien loin de la politique de sa dernière œuvre, pourtant, pour ma part, ce n’est pas pour me déplaire.
Pourtant, au vu des nombreuses critiques du film, la majorité trouve que The Sun Also Rises n’a aucun sens, qu’il s’agit d’une grande masquerade, d’une œuvre insupportable, d’une très haute déception, d’une incompréhension exaspérante, d’un tel bazar où se mêle incohérence de toutes sortes, qu’il en devient presque risible, un vide culturel.
Et bien, que cela se sache, moi, de mon côté, je trouve ce film très intéressant et puis c’est tout.
The Sun Also Rises se découpe en trois parties distinctes dans lesquels ont retrouve une mère et son fils dans une province de la Chine continentale, cette dernière suite à l’achat d’une paire de chaussures et à sa mystérieuse disparation, devient à moitié folle et cherche à les retrouver par tous les moyens possibles, surtout par des actes incompréhensibles de tous.
Puis on change d’époque et de protagonistes, où l’on retrouve Liang, interprété par Anthony Wong et Tang, interprété lui par Jiang Wen dans une histoire étrange de pervers et plus précisément d’une affaire dans laquelle une jeune infirmière, Lin, se serait fait tripoter le fessier par un inconnu durant la projection en plein air, d’un film musical.
Et finalement une dernière partie, dans laquelle on retrouve le « fils de la mère folle » de la première partie du film, au milieu d’un trio amoureux, composé de Tang (de la seconde partie du film) et de sa femme.
Autant vous dire que Jiang Wen s’amuse à détourner les codes du genre dans un grand n’importe quoi, qui finalement nous en met plein la vue, non pas pour ses effets spéciaux, ici complètement absent (ou presque), mais par son coté nature et sa magnifique photographie, qui permet aux spectateurs, une évasion évidente.
Ce qui choque dans The Sun Also Rises, c’est le fossé entre le cinéma populaire chinois, classique et conservateur, et le film de Jiang Wen, déstabilisant et réformateur, bousculant les fondations de ce cinéma par sa forme et sa manière.
Le problème, c’est que certains iront chercher des réponses aux éléments proposés par le réalisateur, à creuser pour comprendre le pourquoi du comment, et pour ces spectateurs-là, le film ne sera comme cité au début de cette critique, une vaste pièce de théâtre sans aucun sens, mais pour les spectateurs sachant oublier leur raison, The Sun Also Rises transporte.
Alors, je vois déjà arrivé certains amateurs puristes du cinéma asiatique me dire, comment aimer un tel film ?
De la même manière que j’aime profondément des films comme Last Life in Universe, ou Vagues Invisibles, Eli, Eli, Lema, Sabachtani ?, un univers hors du commun qui transporte complètement le spectateur dans une autre ambiance, un autre monde et qui vit littéralement ce qu’il se passe à l’écran et ce qui lui arrive dans les oreilles.
Je n’irai pas jusqu’à dire que The Sun Also Rises est un chef d’œuvre ou simplement un film remarquable, mais uniquement un film avec lequel je n’ai pas pensé une seconde à la raison valable de rester face à l’écran au lieu de partir faire autre chose.
Pour certains, le film fut un supplice, pour moi ce fut un délice et généralement dans le cinéma, on ne cherche pas plus que cela, passez un moment agréable dans lequel on peut s’évader sans soucis, même si je dois le dire, j’aime également me prendre la tête à comprendre un film dans les moindres détails, sauf qu’ici, inutile d’en chercher les raisons.
Au final, certes, je n’ai pas forcément tout compris, certes, le film contient un grand nombre d’incohérences, et alors ?
Pour moi, l’aventure est réussie, le voyage était satisfaisant, la découverte fabuleuse, le plaisir bien présent.
Parfois, il faut savoir rêver et ne pas chercher à comprendre la signification de celui-ci.
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