Sleepy Eyes of Death : The Chinese Jade

Sleepy Eyes of Death
Aka : Nemuri Kyoshiro 1 : Sappocho | Chambara | Japon | 1963 | 82 mins | Un film de Tanaka Tokuzo | Avec Ichikawa Raizo, Nakamura Tamao, Araki Shinobu, Date Saburo, Kimura Gen, Maki Chitose et Tomisaburo Wakayama
Scénario : Le fier et talentueux rônin Nemuri Kyoshiro est chargé par le chef du clan des KAGA d’assassiner le vil expert en arts martiaux NOBUNAGA. Il s’agit en fait d’une ruse pour se débarrasser du dernier témoin d’un trafic de marchandises, qui pourrait dénoncer ces activités illégales au shogun. Découvrant la vérité, Nemuri tente de retrouver une mystérieuse statuette de jade contenant un document inculpant le chef des KAGA. En même temps, le rônin tombe amoureux de Chisa, censée l’espionner…

Critique

« Une fois que j’ai sorti mon épée, vous êtes tous des hommes morts« , voilà une phrase qui donne tous de suite l’ambiance du film et le caractère du personnage principal, car avec le premier épisode de la série Sleepy Eyes of Death, on sait tout de suite à quoi s’attendre, surtout lorsque l’on sait que le réalisateur qui se cache derrière se premier opus, n’est autre que Tanaka Tokuzo, responsable du film The Betrayal en 1966 et le premier numéro de Shinobi No Mono en 1965, c’est donc avec une bonne connaissance du milieu que Tokuzo s’empare du personnage de Kyoshiro, sous les traits de Raizo Ichikawa pour nous conter ses aventures dans une ambiance très noire, puisque la série Sleepy Eyes of Death s’est fortement inspirée du succès des chambaras pessimistes de l’époque, notamment dans ceux où Ichikawa réalisait des prouesses dans l’interprétation des ronins qu’on lui confiait.C’est toujours regrettable que cet acteur si talentueux nous quitta bien trop tôt, à cause d’un cancer à l’âge de 37 ans, car son rôle dans ce premier opus de Sleepy Eyes of Death restera l’un de ses rôles mémorables.

Sleepy Eyes of Death est donc une série noire du genre du chambara, avec son personnage principal nihiliste souligné par ses confessions telles que « Sans quelques nouveautés excitantes chaque jour, je commence à me sentir comme mort » et la plupart du temps, lorsqu’il décide de faire quelque chose, ce n’est pas par cruauté ou par élan chevaleresque, mais bel et bien parce qu’il s’ennuie et non pas parce qu’il pense que ses décisions sont bonnes ou mauvaises, c’est un ninja qui coupe les hommes comme des radis, comme il dit souvent.Bien qu’au début, son personnage soit plutôt orienté vers des actions héroïques, peu à peu, il plonge dans un état nihiliste qui fait que le spectateur à tout de même du mal à s’attacher à ce personnage, qui bien des fois, reste difficile à cerner. Il déteste l’honneur bien plus qu’il déteste les péchés et n’a aucun penchant pour le code des samouraïs.Ses motivations ne sont pas très louables et n’hésite pas à tuer pour y parvenir.A vrai dire, son personnage fût originalement conçu par une série de roman de Renzaburo Shibata, qui a notamment crée d’autres personnes célèbres telles que Zatoichi, le masseur aveugle.

Ce premier épisode sous titré Sleepy Eyes of Death : The Chinese Jade nous parle de Chisa, interprété par Tamao Nakamura, qui cherche désespérément à obtenir la protection de Kyoshiro contre Chen Sun, un dangereux moine et leader de la technique de la boxe chinoise au Japon, interprété par Tomisaburo Wakayama, bien connu pour son rôle de Ogami Itto dans la série Baby Cart. En réalité, Chisa est un agent du clan Kaga, pour lequel Chen Sun à un règlement de compte en attente.Lorsque Chisa apprend qu’elle est une bâtarde du seigneur Kaga, elle cherchera à le faire chanter.The Chinese Jade possède de curieux moment de cinéma, notamment lors de scène sur la rivière où Kyoshiro met sa tête contre l’acier de son épée comme si celle-ci était son amante, à croire que sa sexualité et sa violence sont proches l’une de l’autre, voir même liée. D’ailleurs, Kyoshiro utilise se propre sexualité pour détruire les femmes avec le même vide de sentiment qu’il a lorsque qu’il tue avec son épée. Sleepy Eyes of Death : The Chinese Jade est également le premier opus introduisant la technique spéciale de Kyoshiro, la technique de l’épée de la lune pleine (Full Moon Sword Technique), une beauté qui prend la vie aux hommes.

Au final, ce premier opus de Sleepy Eyes of Death introduit le personnage de Kyoshiro mais malheureusement le scénario est trop hésitant et la réalisation n’apporte aucune invention au genre, la chorégraphie manque cruellement de travail et les scènes d’actions ne sont pas franchement au top, dommage, car avec un casting aussi intéressant que celui-ci, on aurait pu faire beaucoup mieux, cependant, ce n’est que l’épisode d’introduction de cette mythique série qui offrira toute sa puissance dans les épisodes à venir.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Sleepy Eyes of Death : The Chinese Jade de Tanaka Tokuzo
Note
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