Le Sabre

Le Sabre Cover

Titre original : Ken
Réalisé par : Kenji Misumi
Année : 1964
Pays : Japon
Genre : Drame
Durée : 94 mins

Interprété par

Ichikawa Raizo
Kawazu Yusuke
Morishige Hisaya
Sengoku Noriko
Kobayashi Keiju

Histoire originale : Mishima Yukio

Scénario : Le capitaine Kokubu, maître du club de Kendô à l’université de Tôwa, pratique cette discipline comme un sacerdoce. Mibu, un nouveau membre du club, est en admiration devant Kokubu, et pousse le fétichisme jusqu’à l’imiter dans sa manière de vivre, austère et décalée. Opposé à cette conception, Kagawa ne voit dans le Kendô rien d’autre qu’un sport, et mène une vie sociale active. Il tente de faire succomber Kokubu, dont la dévotion malsaine pour le sabre le répugne, au charme d’une belle étudiante. Rien n’y fait, et au cours d’un entraînement intensif, la rivalité entre Kagawa et Kokubu va prendre une tournure dramatique.

Critique

Entre Mushuku Mono en 1964 et Nemuri Kyoshiro 5 : Enjo-ken en 1965, Misumi Kenji signe une oeuvre emprunte du roman de Mishima Yukio, intitulé Le Sabre, faisant partie du coffret de sa trilogie du sabre.

Misumi nous livre ici une œuvre réputée sur le thème de la soumission et l’insoumission, le respect et l’effort physique.

Ces valeurs sont ici représentées sous la forme d’un sport de combat, le Kendo, dans lequel Misumi ne fait preuve d’aucune hésitation dans sa réalisation et dénonce fermement les anciennes valeurs japonaises.

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Kenji Misumi déploie un talent fou pour incorporer des idées formelles et narratives faisant équilibre avec l’oeuvre de Mishima Yukio, respectant au mieux l’atmosphère de l’œuvre littéraire.

Le Sabre est assez particulier parmi les œuvres composant le coffret de la trilogie du sabre, ce n’est pas un chambara classique, mais bel et bien un drame psychologique, sous les traits de jeunes hommes, passionnés de Kendo, vivant leur art de manières différentes, dont l’un, Kokubu, choisit la voie traditionnelle, drastique et ne vit que pour le Kendo, et le second, ancrée dans la société de son époque, suivant l’influence occidentale et le changement des mœurs.

Deux élèves opposés l’un à l’autre qui deviendront le symbole de la confrontation des vieilles valeurs traditionnelles du Japon et la modernisation de ce dernier.

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Les techniques de mise en scène utilisées dans ce film sont reflet du thème abordé, un conformisme froid et une rigueur absolue, filmés dans un magnifique contraste de noir et de blanc, qui alternent des cadrages serrés, des jeux de champs dans un même plan et quelques travellings qui montrent avec force les paysages naturels.

Cette mise en scène et le travail sur le son font tout à fait écho à la discipline mis en place par Kokubu.
Et c’est d’ailleurs le personnage emblématique du film.

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Raizo Ichikawa interprète parfaitement son rôle, entre emblème de la droiture et froideur, hermétique à tout plaisir de la vie, il est ici en parfaite harmonie avec son physique si particulier.
Certes, d’un point de vue formel, Le Sabre est moins constant que Tuer, autre film de la trilogie du sabre et sa narration perd parfois de son intensité, mais lorsque celle-ci est présente, elle tire réellement le film vers le haut.

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Au final, Le Sabre offre aux spectateurs une œuvre fondamentalement et formellement réussie, dans un noir et blanc magnifique, maitrisée du début à la fin, grâce à une alternance de lenteur dans le montage et d’intensité de l’interprétation qui font du film Le Sabre, une grande réussite du cinéma japonais.

Ma note pour ce film : 8/10

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Le Sabre de Kenji Misumi
Note
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