Rampo noir

Rampo Noir
Aka : Rampo jigoku | 2005 | Japon | 134 mins | Multigenre | Un film de Jissoji Akio, Kaneko Atsushi, Sato Hisayasu et Takeuchi Suguru | Avec Asano Tadanobu, Ichikawa Mikako, Narimiya Hiroki, Terada Minori, Matsuda Ryuhei, Kan Hanae, Terajima Susumu et Omori Nao

Histoire originale : Rampo Edogawa

Scénario : 4 sketches tous adaptés de Rampo Edogawa, Mars Canal de Takeuchi Suguru, L’enfer des mirois de Jissoji Akio, La Chenille de Sato Hisayasu et Vermine de Kaneko Atsushi…

Critique

Edogawa Rampo, un maître de l’écriture japonaise, avec ces histoires toujours emprunte de mystère, d’érotisme et parfois même d’éléments sadique, lire un de ses ouvrages est tout un concept, alors imaginez-vous un film réalisé par quatre cinéastes, s’inspirant des écrits de Rampo pour en faire une œuvre cinématographique particulièrement étrange avec un budget conséquent et bien évidemment un segment réalisé par participant, c’est également tout un concept.Bien évidemment, pour les connaisseurs, c’est toujours un événement de voir l’une des œuvres littéraires de Rampo Edogawa être adapté sur le grand écran, qui plus est, par quatre réalisateurs au style bien différent, mais malheureusement, certains segments ne sont pas à la hauteur de certains autres et l’œuvre complète en devient quelque peu bancal, nous allons donc voir chaque segment séparément, cependant, sachez que je ne connais pas tous les ouvrages de Edogawa Ranpo et je ne pourrais donc faire forcément le parallèle entre l’univers littéraire et cinématographique. Tout d’abord, on débute Rampo Noir avec le segment Mars Canal de Takeuchi Suguru qui est selon moi, le moins intéressant, tout simplement parce qu’on ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe, hormis le fait qu’on se situe dans une sorte de trip auditif et visuel, avec des sons assez stridents dans lequel Asano Tadanobu semble être la proie du meurtre de sa femme qui finalement semble être lui-même, un étrange segment que je qualifierai de mystique.

Le second segment de Rampo Noir lui, s’intitule, L’enfer des miroirs de Jissoji Akio et celui-ci rentre dans les carcans de la réalisation cinématographique classique à l’opposé du premier segment. Avec L’enfer des miroirs, Jissoji Akio, réussit à mêler plusieurs genres typiques de l’écrivain, qui fera sans aucun doute plaisir au fan, l’histoire tient bien la route, le mystère est bien mené et Asano Tadanobu remplit correctement le rôle impressionnant qu’on lui confie. Le troisième segment de Rampo Noir est selon moi le plus perturbant, il s’intitule La Chenille et parle d’un homme revenu de la guerre qui se retrouve être un homme-tronc, ce qui signifie, un homme sans bras ni jambes qui vit au coté de sa femme, un segment typiquement grotesque et à la fois érotique et c’est ici, Sato Hisayasu qui s’attache à tenter de retranscrire l’ambiance de la nouvelle sur grand écran, malheureusement, lorsque l’on connait cette nouvelle, on est tristement déçu du résultat,car le réalisateur prend des libertés sur l’œuvre d’origine, voir même y mélanger des éléments d’une autre œuvre d’Edogawa Rampo, L’ile Panorama et même en terminant son segment sur une fin proche de l’œuvre, La bête aveugle.

Le dernier segment de Rampo Noir, à mon avis, le plus intéressant avec celui de Jissoji Akio, celui de Atsushi Kaneko, intitulé Vermine, qui parle d’un homme dégouté par l’espèce humaine jusqu’à avoir développé une allergie qui lui fait penser que les humains sont infectés jusqu’à la moelle d’insectes grouillants sous la peau.Son seul remède, sa patronne dont il est le chauffeur, qui le calme et le rassure lorsqu’il est avec elle.Je ne préfère pas trop en dire sur ce segment qui garde quelques surprises, mais qui est vraiment sympa à voir, même si le réalisateur s’échappe vers la fin de l’univers de Rampo. Au final, Rampo Noir est correct, mais inégal, cependant, il nous montre les différentes facettes de l’écrivain, qui vous donnera surement l’envie d’aller vous chercher un de ses ouvrages pour le lire ou le relire, car avant tout, si Edogawa Rampo n’était pas le scénariste d’origine de ces histoires, Rampo Noir n’aurait pas été aussi intéressant que cela.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Rampo Noir de Jissoji Akio
Note
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