Away with Words
Aka : Kujaku | 1999 | Hong-Kong/Japon | 90 mins | Drame | Un film de Christopher Doyle | Avec Asano Tadanobu et Kevin Sherlock
Scénariste : Christopher Doyle | Directeur Photo : Christopher Doyle
Scénario de Away with Words
Cherchant à échapper à certains souvenirs, Asano se retrouve à Okinawa. Ses errances le conduisent au Dive Bar où il rencontre un personnage atypique, du nom de Kevin….
Critique de Away with Words
En voici un film que j’ai bien apprécié et j’étais même certain de l’apprécier avant même de le voir. En effet, en m’apercevant qu’il s’agissait de Christopher Doyle à la réalisation, au scénario et à la direction photographique, je ne pouvais qu’être aux anges. Son travail sur Last Life in the Universe et Vagues Invisbles reste encore en moi aujourd’hui, d’incroyables souvenirs. Le voir ici à l’œuvre dans un film qu’il réalise ne pouvait que me satisfaire. Christopher Doyle est connu pour être le directeur photo de plusieurs grands réalisateurs, notamment de Wong Kar-Wai et à vrai dire, je ne cite pas ce cinéaste pour rien, car Christopher Doyle emprunte les voies scénaristiques de ce dernier pour réaliser Away With Words.
En effet, on y retrouve le même contenu, de petites scènes du quotidien urbain, visuellement intelligent et mis en relief par différents effets que Christopher Doyle a l’habitude d’employer. Mais contrairement à Wong Kar-Wai, son film est bien plus emprunt par la culture occidentale, chose forcément obligatoire compte tenu des origines du monsieur. Dans Away With Words, Christopher Doyle nous livre sa vision de Hong-Kong, diversifiée et assez underground, où les différentes populations se mélangent le temps d’une phrase, les mots d’ailleurs perdent leur sens entre ces diverses cultures qui tentent de se comprendre. Traité de manière bien plus humoristique que dans les films de Wong Kar-Wai, Christopher Doyle s’amuse à traiter des relations entre individus de pays différent à travers des saynètes aux interactions multiples dont le tout forme un casse-tête prenant. De ce fait, c’est à travers diverses ambiances que l’on vit cette histoire, les mots, les phrases et l’alcool semblent s’imbriquer les uns aux autres, mais la structure complète du film est assez fragile.
Graphiquement, Christopher Doyle nous montre son talent, à travers une réalisation quasi documentaire, quelques effets chromatiques et effets de lenteurs et d’accélérations. Il nous offre un film finalement cohérent malgré ce qu’on peut en dire. L’interprétation de Away With Words est satisfaisante et c’est toujours un plaisir de retrouver Asano Tadanobu dans son rôle de mutisme aigu. L’ensemble est correct malgré quelques segments moins réussis, mais pour un premier film, le résultat est concret et depuis, il est vrai qu’on n’a pas vu d’autres essais de Mr Doyle, dommage, j’aurais bien aimé recommencer cette loufoque aventure.