Les Oiseaux

Magnifique, c’est le premier mot qui me vient à l’esprit pour définir ce film de Hitchcock, je ne sais plus quel qualificatif je pourrai utiliser pour vous décrire l’admiration que j’ai pour ce monsieur du cinéma, car une fois de plus, il réussit à me faire passer un fabuleux moment en compagnie de ses oiseaux, terrifiants et fascinants. Cette fois-ci, on y découvre une jeune femme, Melanie Daniels, qui semble faire partie de la bourgeoisie, dans un magasin d’oiseau pour récupérer un perroquet. Vient alors, Mitch Brenner, un avocat qui souhaite acheter un couple d’inséparable, Melanie décide alors de se faire passer pour une employée du magasin, mais se fait finalement démasquer. Séduite, elle décide de commander les oiseaux et de rejoindre Mitch à Bodega Bay, un petit village en bord de mer lors de son week-end. Cependant, lors de sa tentative de rejoindre la maison de Mitch, Mélanie se fait attaquer par une mouette. Quelques heures après, c’est tout un groupe d’enfant qui se fait attaquer à son tour par des corbeaux, le doute prend ainsi place parmi les habitants.

Pour les connaisseurs, il est clair que beaucoup d’entre eux seront déçus de la fin de Les Oiseaux, car aucune explication n’est indiquée pour nous apporter une raison sur l’agressivité des oiseaux, même si pour ma part, j’ai ma théorie. Pour certains, c’est le début du règne des oiseaux, pour ma part, je pense qu’il s’agit d’une manière de montrer aux hommes la condition de l’oiseau, forçant ces derniers à s’enfermer et de ce fait à se priver de leur liberté, alors que les oiseaux deviennent à leur tour libres. Concernant le film à proprement dit, il est réellement novateur pour l’époque, d’une part pour sa bande-son uniquement composée de cris d’oiseaux, par ses effets spéciaux réalisés par des spécialistes du dessin animé et par ses acteurs, très peu connus, avec Tippi Hedren, actrice de publicité et Rod Taylor et son physique de campagnard. Comme toujours chez Hitchcock, Les Oiseaux démarre sur une tonalité légère et amusante pour nous présenter deux personnages qui vont devenir les points centraux du film. D’ailleurs, le passage où les oiseaux tournent de droit à gauche en même temps que les virages que la voiture suit est assez amusant. C’est lors de la première attaque d’oiseau, que le film va devenir inquiétant.

Ce qui reste incroyable, c’est que Les Oiseaux n’est pas remporté le succès qu’il méritait à l’époque de sa sortie, sans doute par la crise du cinéma qui a vu son concurrent direct arriver dans les foyers, la télévision. Pourtant, Les Oiseaux est un film d’angoisse haletant à n’en pas douter. La présence constante d’oiseaux dans le ciel, sur une branche d’arbre ou sur les barres de fer d’un parc pour enfants, ils sont omniprésents et scrutent les êtres humains pour mieux les attaquer. Car outre la mise en scène quasi parfaite et l’ambiance sonore oppressante ainsi que tous ces autres éléments déjà cités, c’est le fait d’avoir réussit à angoisser le spectateur par des volatiles aux apparences classiques, que l’on croise chaque jour et qui pourtant sont ici, une terrible menace pour l’homme. Au début, c’est une simple mouette qui semble embêtée notre héroïne, puis une attaque en règle contre des enfants, une constante surveillance et finalement un véritable assaut qui nous effraie, le tout dans un réalisme terrifiant.

Finalement, Les Oiseaux va ouvrir la voie vers un genre cinématographique à part, dans lequel une panoplie de film sur la revanche des animaux sur l’homme verra le jour. Aujourd’hui, Les Oiseaux est devenu un véritable chef-d’œuvre, visuellement remarquable, il arrivera à vous inquiéter encore aujourd’hui malgré ses plus de quarante ans d’existence. Cela confirme donc une fois de plus, que Alfred Hitchcock était un réalisateur hors-norme.