Affamés
Critique
Affamés, un titre qui m’a ouvert l’appétit et qui va vite calmé en voyant de quoi il s’agissait. Œuvre du cinéma sans grandes prétentions, Hunger dans son titre original nous présente un film au scénario très simple. Cinq individus se réveillent dans le noir et comprennent rapidement qu’ils ont été kidnappés et seront séquestrés pendant un bon moment, dans un lieu complètement coupé du monde, composé de deux pièces. Au bout de quelques heures, la lumière fait son apparition et chacun est en mesure de voir l’autre. Ils prennent conscience de leur situation, celle d’être prisonnier d’un vieux puits laissé à l’abandon, dans lequel ils ont à disposition, des bidons d’eau potable pour tenir pendant 60 jours et quatre rouleaux de papier toilette. Et rien d’autre. Seule, une sorte d’horloge à compte à rebours semble montrer qu’ils doivent tenir pendant 30 jours. Cependant, sans nourriture, la lutte sera difficile, car le corps humain n’est fait que pour tenir, justement, 30 jours sans manger. Quelques jours plus tard, ils découvrent la présence d’un scalpel, un outil spécifiquement étudié pour la découpe des tissus humains.
Film à petit budget, Affamés ne tient qu’en peu de chose. Un scénario tenant sur un bout de papier, une unité de lieu, un puits à deux salles, une unité de temps, 30 jours, le tout avec 5 acteurs, personnages principaux. On peut le dire, il s’agit d’un projet minimaliste. Pourtant, j’ai déjà démontré dans certaines de mes critiques que « petit budget » ne rime pas forcément avec « mauvais film« . La plupart du temps, un manque de moyen est contre balancé par un intéressant concept, tournant autour de l’être humain, le plus souvent. Pour rappel, SAW est tiré du même point d’origine, un film à petit budget placé sous le signe de l’être humain. Revenons donc, à nos personnages de Affamés, qui se demandent la raison de leur présence. Pourquoi sont-ils là, qu’ont-ils en commun, comment vont-ils réussir à survivre ? Et finalement pour quelles raisons tenterait-ils de survivre s’ils n’ont aucun espoir de pouvoir s’échapper. Ce n’est pas la première fois que l’ont voit ça. Cependant, ici, le tortionnaire ne s’adresse jamais à ses victimes. Il ne fait que les observer et noter leurs réactions face à la situation, tel un scientifique en pleine étude. On comprend rapidement pour quelles raisons celui-ci effectue cette expérience, par l’intermédiaire de plusieurs séquences de flashbacks, par contre, les victimes elles seront dans l’incompréhension totale.
Eux ne chercheront qu’à survivre dans l’espoir de s’échapper. Au début, les questions tournent autour des raisons de leur présence dans ce cachot, puis c’est la fin qui les guide. Comment vont-ils survivent ? Quelles sont leurs réactions face à la peur d’y laisser leur peau ? Nous, dans la place où nous sommes, nous étudions également, à la manière du tortionnaire, ces victimes. Que vont-elles faire pour rester en vie ? Évidemment, à en voir le titre du film, on est dans l’attente de voir leur réaction face au cannibalisme. Que vont-ils faire contre cette douloureuse et lente mort par manque de nourriture et le choix de mettre fin à la vie d’un d’entre eux pour survivre en le dévorant ? Ce n’est pas non plus, la première fois que l’on voit cela et pourtant, c’est toujours intéressant, surtout lorsque l’ensemble est rendu réaliste et assez bien précis sur son aspect médical.
Affamés est-il recommandable ? Je pense que oui, Emylia, éditeur du film en France, propose une version DVD et Blu-Ray de ce dernier pour un prix vraiment intéressant. Le film, lui, ne fait pas dans le gore, il joue sur les plans suggestifs, de par son budget dans une optique première, mais également dans le but de faire travailler l’imagination du spectateur. L’ambiance est là, le malaise du spectateur aussi et Affamés en vaut bien la chandelle. Mine de rien, avec un petit budget, on peut faire un film digne d’intérêt.