Paprika
Réalisé par : Satoshi Kon
Pays : Japon
Année : 2006
Genre : Animation
Durée : 90min env.
Compositeur : Hirasawa Susumu
Scénariste : Minakami Seishi
Character Designer : Ando Masashi
Histoire originale : Tsutsui Yasutaka
Producteur Exécutif : Maruta Jungo
Studio : Mad House
Scénario : Une nouvelle technologie permettant de pénétrer dans les rêves vient d’être mise au point par un laboratoire privé. Après la disparition d’un des scientifiques travaillant sur le projet ainsi que le vol de l’invention, des phénomènes étranges commencent à se produire. A Paprika, l’alter-ego onirique de la femme en charge du projet, de mener l’enquête…
Critique
Voici un film d’animation qui fût grandement attendu par les fans de Satoshi Kon, mais également un plus large public.
Satoshi Kon est déjà l’auteur de plusieurs films et d’une série.
Les titres Perfect Blue, Millenium Actress et Tokyo Godfather sont l’œuvre de son génie, y compris Paranoia Agent, une série de 13 épisodes.
Paprika est difficile à décrire.
Il va sans dire, qu’une critique sur son aspect uniquement visuel serait bien trop plate.
Mais il est vrai que Paprika semble être le film du « Showtime » pour Satoshi Kon.
En effet, Parprika brille par son graphisme coloré, son animation travaillée et son univers incroyable.
Satoshi Kon reste assez inconnu pour moi, n’ayant pas vu ses autres oeuvres, la comparaison entre Parika et ses autres films me font défaut.
Néanmoins, je pense que Satoshi Kon a tout du génie de l’animation.
Il reste tout de même un poil en dessous de Miyazaki, mais en même temps, il ne travaille pas réellement sur les mêmes bases.
Contrairement à son habitude, Satoshi Kon va mettre le paquet sur le visuel de son œuvre au détriment parfois de la narration.
Car si Satoshi Kon est connu pour ses talents de narration, dans Paprika, ces derniers sont happés par l’ambiance onirique du film et par sa perpétuelle continuité dans le mouvement et l’action.
Le visuel prenant parfois le pas sur l’intrigue affirme des concessions visibles, des bifurcations scénaristiques prévisibles, pour un film d’animation assez porté sur le registre du Thriller, n’aident pas au développement d’un scénario construit.
Ce n’est pas seulement le scénario qui souffre, mais également la profondeur des personnages.
L’implication émotionnelle est bien moins forte que les autres œuvres pour lesquelles il a travaillé.
Malgré cela, on ne peut pas dire que Paprika manque d’intérêt, au contraire.
Si quelques petites choses sont à redire sur la profondeur scénaristique, le visuel quant à lui est incroyable.
Satoshi Kon nous plonge réellement dans un univers onirique inimaginable.
Paprika, c’est un univers de fusion, le mélange des corps et des idées, le mix d’un rêve et d’un autre, mené par des solutions visuelles assez époustouflantes, sous des airs de séquences métaphoriques.
Paprika mène le spectateur vers un rêve éveillé sous émulsion de couleurs acidulées aux rythmes endiablés de techno.
La scène d’intro reste d’ailleurs surprenante par ses choix visuels et musicaux.
Paprika reste tout de même difficile à décrire, il ne se raconte pas, il se vit.
L’imbrication des divers univers et rêves des personnages offre réellement un univers onirique unique, Satoshi Kon est bel et bien un génie de l’animation.
Pour conclure, Paprika reste une œuvre à part dans la filmographie de Satoshi Kon.
Son univers incroyable vous mènera pendant une heure et demie à travers des scènes époustouflantes, des illusions aux métaphores parfois complexes, dans un univers onirique restant à la limite de l’expérience offre aux spectateurs.
On peut rester un peu déçu à la fin, mais c’est une bonne déception, celle d’être triste de savoir que le film ne dure pas assez longtemps, tout comme Mon voisin Totoro, qui selon moi était bien trop court.