Our Town

Critique de Our Town

Davantage psychologique que procédurier, Our Town se penche sur la question du pourquoi et non du qui. Ce premier film du réalisateur à l’ambiance émotionnelle et claustrophobe a reçu une pauvre sortie en Corée, mais mérite tout de même d’être vu par les amateurs de cinéma asiatique.

L’histoire de Our Town

Le film s’ouvre sur une magnifique scène morbide, avec la découverte d’une jeune femme lacérée, son corps pendu par les bras en forme de croix sur le terrain de jeu de l’école, on apprend qu’il s’agit du quatrième meurtre en quelques mois et la police n’a toujours pas de piste…

Du coté de la police, on retrouve Jae-shin, interprété par Lee Seon-gyun, ami d’enfance d’un homme sans argent, gros buveur et écrivain, Gyeong-ju, interprété par Oh Man-seok, qui travaille sur un roman basé sur cette série de crimes.

Entre fiction et réalité

Le réalisateur va s’amuser avec la limite du fictionnel et de la réalité, avec les fantaisies de Gyeong-ju (réelles ou imaginaires), jouant avec la perception du spectateur, le plaçant en tête de liste des suspects. Surtout lorsque celui-ci étrangle sa propriétaire suite à un excès de rage après l’avoir attaché dans un parc de la ville à la manière des crimes en série, mais Jae-shin suppose que cette dernière abomination est un simple copieur et n’est donc pas l’œuvre du réel serial killer.

Le scénario se développe peu à peu et introduit un second personnage mystérieux, avec sa tête de poupon, mais des expressions sanguinaires, jusqu’à ce que celui-ci décide un jour de tuer son chien en le transformant en véritable tapis et que celui-ci est relié à Gyeong-ju.

Un scénario bien mené

Le réalisateur arrive à tenir le suspense durant une très grosse partie du film, on ne sait pas qui réalise vraiment ces meurtres jusqu’à ce que l’explication fasse surface ainsi que la liaison qui les rapproche, le spectateur doit se concentrer sur le scénario pour déceler ses subtilités, la complexité de celui-ci augmente au fur et à mesure jusqu’à offrir un final plutôt correct quand on le compare aux autres finalités du genre, même si cela reste assez classique dans son ensemble.

L’interprétation du film

Du côté de l’interprétation, le scénario se concentrant principalement sur les protagonistes, le jeu d’acteur devient important et celui-ci reste tout à fait convenable et permet de s’imprégner de leurs caractères et même presque de leurs pensées avec une technicité tout à fait correcte.

Certes, on peut trouver à dire sur la difficulté qu’auront certains à s’imprégner de cet univers par son côté arrogant et parfois prétentieux qui ne permet pas à tout le monde de s’accrocher aux personnages, notamment à Gyeong-ju, car la violence est parfois gratuite et le scénario est quelquefois décousu jusqu’au dénouement un peu trop classique.

Prometteur dans l’ensemble

Mais au final, Our Town est plutôt prometteur, puisque n’oublions pas, il s’agit du premier film de Jeong Gil-yeong et il faut le reconnaître, on passe un moment tout à fait correct durant ces 114 minutes. Our Town est un thriller sympathique, qui a certes, quelques défauts, mais aussi de nombreuses qualités, qui lui permettent de rester au-dessus de la moyenne des autres productions du genre.