Après nous avoir emmenés dans une trilogie de la vengeance, Park Chan-Wook revient derrière la caméra pour une comédie des plus loufoques avec I’m a Cyborg but that’s ok. Cette fois-ci, il s’agit d’un film qui laisse tout de suite présager de quelque chose de bien marrant. Voici ma critique de I’m a Cyborg but that’s ok !

Scénario de I’m a Cyborg but that’s ok

Internée, Young-goon est persuadée d’être un cyborg, elle refuse donc de s’alimenter, préférant sucer des piles… Un garçon va tomber fou amoureux d’elle et tenter de la ramener vers le réel…

Critique de I’m a Cyborg but that’s ok

On commence l’histoire de I’m a Cyborg but that’s ok par des images d’une sorte d’usine à la chaîne où plusieurs femmes appliquent des gestes répétitifs afin de tester et réparer si besoin les produits qui défilent. Et on s’aperçoit qu’une des filles (Lim Soo Jung) ne travaille pas et rêvasse, entendant une voix dans un haut-parleur qu’elle seule est capable d’entendre.

Bienvenue chez les fous

Elle va donc suivre les indications de cette voix et finir donc par se tailler les veines, y insérer des fils électriques dans le but de se recharger les batteries d’énergie en branchant l’autre bout à la prise de courant. Et c’est ainsi qu’on se retrouve dans un asile de fous, un asile que Park Chan-Wook montre parfaitement.

Mr Park Chan-Wook aux commandes

Park Chan-Wook est, il ne faut pas l’oublier, le réalisateur de la fabuleuse série sur la vengeance, comportant Sympathy for Mr. Vengeance, Oldboy et Sympathy for Lady Vengeance, et chacun connaît son talent. Mais il est vrai qu’au premier abord, un effet bizarre se produit chez le spectateur en regardant les premières dizaines de minutes du film.

Une toute autre ambiance

En effet, on est loin de l’ambiance vengeresse de ces principaux films et des scènes violentes, teintées de sang. Ici dans I’m a Cyborg but that’s ok, on est entouré de couleurs flashy et d’un certain aspect graphique dans le décor. En effet, tout est pensé pour être un asile sans en être un. Le but étant de faire en sorte que les patients se sentent bien. Et d’ailleurs, Park Chan-wook met facilement en avant la photographie du film qui a été pour l’occasion très bien travaillée. C’est d’ailleurs un gros point fort de I’m a Cyborg but that’s ok, car le décor en met plein la vue.

La touche comique

Reste ensuite la partie comédie du film. N’oublions pas que Park Chan-Wook n’est pas vraiment, au vu de sa filmographie, un réalisateur de film comique. Pourtant, I’m a Cyborg, But it’s Ok contient de multitudes de petites choses complètement folles, mais tellement bien intégrées à la personnalité de chaque personnage. Chaque patient est tout à fait unique.

Des patients uniques

On retrouve un homme qui marche tous le temps à l’envers, un autre qui se gratte souvent le derrière. Mais aussi une fille qui se regarde jour et nuit dans un miroir, obnubilé par sa beauté et le timbre de sa voix, chantant jour après jour des chansons de Tyroliens. Il y a aussi une autre femme qui cherche désespérément à manger tout sur son passage possédant une paire de chaussettes rouges et bleues lui permettant de s’envoler, une mythomane professionnelle.

Et bien sur, le rôle interprété par Rain, qui est très particulier, car il semblerait qu’elle soit atteinte de la cleptomanie aiguë, tout en se prenant parfois pour une sorte de lapin mélangé à un crabe…. Nul besoin d’en dire plus, je pense que vous l’aurez compris, I’m a Cyborg but it’s ok est complètement délirant.

Symboles et détails du scénario

D’ailleurs, pour les connaisseurs de Park Chan-Wook, une petite allusion au personnage d’Odesu du film OldBoy y est mentionnée de façon masquée en utilisant un nom similaire au début du film. Pour revenir sur le scénario, il s’agit dans son ensemble d’une comédie romantique. En effet, on va suivre en même temps que les tribulations des différents patients, une histoire d’amour entre Rain, le cleptomane lapin ambulant, et la jeune patiente fraîchement arrivée qui se prend pour un cyborg.

Cette dernière ne mange plus de nourriture classique, mais se nourrit exclusivement de piles électriques, cherchent à discuter avec toutes les machines qu’elles rencontrent grâce au dentier de sa grand-mère, tout en évitant sa mère qui elle se prend pour une souris et ne mange que des radis. Je pense que vous l’avez compris par vous-même, I’m a cyborg but it’s ok, penche énormément vers le délire japonais, mais cette fois-ci transposé dans un film coréen.

L’interprétation dans I’m a Cyborg but that’s ok

Les acteurs font un travail remarquable sur l’interprétation de leur problème mental. Même si Rain et la fameuse fille cyborg interprétée par Lim Soo Jung sont tout de même les personnages principaux du film, chaque patient reste intéressant et ne sont pas laissés de coté. Il y a tellement de choses à dire sur I’m a Cyborg but that’s ok, comme le délire du vol du jour « Jeudi » par le cleptomane lapin, des réunions hebdomadaires des patients, et de la course-poursuite dans les jardins de l’asile, tout est fait pour que pendant toute la durée de I’m a Cyborg but that’s ok, le spectateur ne soit pas laissé sur place. On peut même parfois penser qu’on est soi-même dans cet asile.

Un pari réussi

Pour conclure, Park Chan-Wook a tenté un pari risqué en se lançant dans la comédie et en faisant jouer des acteurs pas forcement les plus adaptés au cinéma, mais il a pourtant réussi à nous offrir un film tellement différent de sa filmographie, mais également différent par rapport aux autres films coréens, qu’il mérite d’être remercié pas tous les fans, et de lui vouer encore plus d’intérêt.

Informations sur I’m a Cyborg but that’s ok

Titre Français : Je suis un cyborg | 2006 | Corée du Sud | 105 mins | Comédie multigenre | Un film de Park Chan-Wook | Avec Rain, Lim Soo Jung, Kim Do-Yeon et Oh Dal-Su | Producteur : Park Chan-Wook | Compositeur : Jo Yeong-Wuk | Scénariste : Park Chan-Wook & Jeong Seo-Gyeong | Monteur : Kim Sang-Beom & Kim Jae-Beom

I'm a Cyborg but that's ok - cover
I'm a Cyborg but that's ok - 1
I'm a Cyborg but that's ok - 2
I'm a Cyborg but that's ok - 3
I'm a Cyborg but that's ok - 4
Résumé
Date de la critique
Titre du film
I'm a Cyborg but that's ok de Park Chan-Wook
Note
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