Love Battlefield
Réalisé par : Soi Cheang
Année : 2004
Pays : Hong-Kong
Genre : Drame/Polar
Durée : 1h35
Interprété par
Niki Chow
Kenny Kwan
Eason Chan
Raymond Wong
Qin Hai-Lu
Wang Zhiwen
Producteur : Joe Ma
Compositeur : Lincoln Lo
Scénariste : Szeto Kam-Yuen
Monteur : Angie Lam
Scénario : Yiu et Ching décident de partir en vacance en Europe, mais le couple finit par se séparer sur le parking de l’immeuble après que leur voiture ait été volée. Chacun laisse échapper sa rancœur, et part de son côté. Yiu retrouve finalement sa voiture, mais aussi les voleurs.
Critique
Entre Death Curse en 2003 et Hidden Heroes en 2004, Soi Cheang réalise Love Battlefield, un polar dramatique, qui est en réalité, bien plus que cela, bien plus qu’une simple étiquette, qu’on pourrait lui affecter à tord.
Love Battlefield est à compter parmi les plus grands, comme A Better Tomorrow, ces films qui mélangent le drame et le polar de manière très habille sans jamais tomber dans le mélo dramatique facile.
Loin des polars habituels, Love Battlefield est à l’image de Dog Bite Dog, film qu’il réalisera quelques années après, une oeuvre noire, violente et sans concession.
C’est une aventure humaine où les protagonistes ne sont jamais caricaturés.
Il est vrai qu’au début du film, le coté « romantique » perce l’écran, à se demande ce qu’il a pu arriver à Soi Cheang, mais une dizaine de minutes plus tard, on retrouve des sensations bien particulière à ses œuvres.
Le réel point de départ du film, c’est cette dispute de ce couple formé par Eason et Niki, qui mènera à une séparation brutale, à l’image de la violence habituelle que Soi Cheang utilise dans ses films.
Love Battlefield joue la carte de l’émotion.
En effet, on retrouve celle-ci dans la relation entre les membres du groupe terroriste chinois, par l’entre aide qu’ils mettent en oeuvre, mais également, cette relation touchante, entre le chef terroriste et sa femme enceinte, qui malgré leur situation précaire, tente de rester proche l’un de l’autre.
Mais Love Battlefield joue surtout sur la relation entre Eason et Niki, une relation compliquée, mais profonde, qui ne manque pas de faire resurgir le côté dramatique du film.
Notamment la scène finale qui est tout simplement excellente, bourrée de sentiments, touchante et attachante, une maitrise de la mise en scène par le réalisateur.
La photographie de Love Battlefield est soignée et froide, offrant une réalisation solide avec des cadrages bien pensés, mais surtout assure du côté de l’interprétation.
En effet, avec la présence de Eason Chan en tant qu’acteur principal, il y avait de quoi se poser des questions, étant donné que celui-ci vient du monde de la chanson et qu’il est davantage connu pour ces rôles dans le monde de la comédie.
Pourtant, ce dernier est tout à fait capable de jouer un rôle dramatique.
De plus, Niki Chow est tout à fait à la hauteur de son rôle, quant aux autres acteurs, ils sont tous au niveau.
Mais ce qui fait la vraie force de Love Battlefield, c’est le drame humain qui se joue et qui va petit à petit se complexifier et amener une violence presque inhumaine.
En effet, celle-ci est loin d’être présentée à la manière des films d’action grand public, dans Love Battlefield, cette dernière est amenée progressivement, où les protagonistes ne sont plus maîtres de leurs propres actes et montrent parfois l’absurdité des situations rencontrées.
Suivant le titre du film, l’amour est également au centre de l’action, et permet de réaliser des scènes émotionnelles sublimées.
En conclusion, Soi Cheang réalise un polar noir et violent comme il sait le faire.
De plus, profitez de la sortie du premier numéro de Score Asia pour vous procurer le DVD à faible prix.
Même si la découpe du DVD a quelques ratés, (l’image est trop zoomé résultant à une perte de champ de vue), celui-ci est offert dans un magazine qui fait ses premiers pas, chose à ne pas dénigrer.
Je conseille donc ce polar plutôt deux fois qu’une.
Bizarrement, avec Soi Cheang j’ai du mal. J’ai beaucoup entedu parlé de ce film comme un renouveau du polar HK. Je trouve que le film à l’image du cinéaste est surfait. Finalement je trouve que c’est un film correct sans aller jusqu’à se pavoiser. Les longueurs sont nombreuses comme cette fin qui tire, qui tire s’en est fatiguant. Pour moi, Soi Cheang a encore beaucoup à montrer même après son Dog bite Dog.