L’été du Démon
Titre anglais : The Demon
Titre original : Kichiku
Réalisé par : Nomura Yoshitaro
Année : 1978
Pays : Japon
Genre : Drame
Durée : 110 mins
Interprété par
Ogata Ken
Iwashita Shima
Ogawa Mayumi
Otaki Hideji
Tanaka Kunie
Otake Shinobu
Histoire originale : Matsumoto Seicho
Scénario : Sokichi, un imprimeur, travaille dur et est marié à la très froide Oume. Les ennuis commencent pour lui lorsque sa maitresse de 7 ans se montre devant le pas de la porte accompagnée de ses 3 enfants et demande de l’argent. Alors qu’Oume est déjà affectée par la situation, cette dernière empire lorsque la maitresse s’en va au milieu de la nuit et laisse les enfants à Sokichi et sa femme…
Critique
Entre The Incident en 1978 et Writhing Tongue en 1980, Nomura Yoshitaro adapte à nouveau une œuvre policière de Matsumoto Seicho et en réalise un film dramatique d’une grande puissance émotionnelle, toujours sur la classe sociale modeste japonaise avec L’été du démon. Mais cette fois-ci sous les traits d’un homme, interprété magnifiquement par Ken Ogata, qui se voit confronter à un dilemme, suite à la visite de sa maitresse avec qui il a eu trois enfants qui cherche à subvenir aux besoins de ces derniers, tant bien que mal, en allant donc chercher de l’argent du coté de leur père.
Finalement, Sokichi (Ken Ogata) va se retrouver coincé avec les trois enfants sur le dos, suite à la disparition de sa maitresse en pleine nuit et va devoir faire face à ses responsabilités et notamment face aux pressions de sa femme, son épouse légitime qui va peu à peu le convaincre de se débarrasser de sa progéniture, de tomber dans la lâcheté jusqu’à devenir un être abominable.
L’été du démon nous offre un scénario réellement construit autour du personnage de Sokichi, partagé entre sa cruauté, son individualité et finalement son humanité bien présente, parfois même touchante et c’est bien là tout l’intérêt et la complexité du personnage, un individu rongé par le remord, mais à la fois conscient de ses actes, un véritable homme aux deux visages, qui reste difficile à cerner.
Le spectateur se retrouve donc entre le sentiment de malaise, souligné par une froideur complète du métrage, de manière formelle et fondamentale et par une bande-son de Yasushi Akutagawa teintée de sonorité enfantine inquiétante et le sentiment d’humanité qui se dégage de Sokichi à plusieurs reprises, tourmenté par la situation conflictuelle dans laquelle il tente d’avancer.
L’été du démon arrive à rester un film dramatique sans tomber dans l’œuvre mélo dramatique tout en arrivant à se détacher de son cadre japonais, en effet L’été du démon ne ressemble pas à un film japonais, même si celui-ci traite pourtant de la classe populaire de ce pays et de leurs difficultés face à la vie, son cadre et sa musique font penser à un film européen des années 70-80.
Coté mise en scène, Nomura Yoshitaro ne fait aucunement dans l’excès, un service minimum épuré, zooms sur les visages et sur les éléments de la nature, musique enfantine, en somme, un cadre très strict sans bavure, qui permet à l’œuvre de rester dans une véracité complète.
L’intérêt du film, L’été du démon, tient donc dans la confrontation du personnage de Sokichi et de ses enfants, entre l’amour qu’il leur porte et la lâcheté de ce dernier, qui fera naitre plusieurs scènes fascinantes de l’œuvre, notamment les scènes d’abandons de sa progéniture où le sentiment d’un père aimant et d’un bourreau sans cœur s’entremêle sans y dégager une réelle tendance.
Au final, L’été du démon retranscrit fidèlement l’œuvre originale de Matsumoto Seicho et reste une œuvre bouleversante même encore de nos jours, son ambiance pesante et le sujet qu’il traite mérite que l’on consacre deux heures de sa vie à la contempler, un réalisateur talentueux méritant, n’oublions pas assistant du maitre Kurosawa Akira.
Ken Ogata a été un très bon acteur au Japon.
I was pretty sad and shocked when I heard Ogata ken’s death on NHK news.
Oh, i wasn’t aware of his death. Of course, it’s a sad news.
I miss Japan between 1950~1990 ! I don’t like globalization and the world after 1999. So many good culture and history just gone!