Le Tombeau des Lucioles
Producteur : Sato Ryoichi | Compositeur : Mamiya Yoshio | Scénariste : Takahata Isao | Histoire originale : Nosaka Akiyuki
Critique
Le voilà, ce fameux film d’animation que tout le monde acclame et que je n’avais pas encore vu et je suis quasiment sur que ma critique ne va pas vraiment ravir certains, car je pense que j’ai vu Le tombeau des lucioles bien trop tard. En effet, j’ai été un peu déçu, on m’avait tellement parlé de ce film, tellement juré que j’allais y verser des larmes et finalement, mon attente fût tellement grande qu’elle ne fût pas contentée. Oui, Le tombeau des lucioles est un bon film d’animation, mais même si celui-ci m’a plu, je n’ai pas réussi à trouver ce que j’y espérais. Le film de Takahata Isao nous parle de la guerre, mais au contraire de la majorité des films du genre, surtout du côté Américain, il opte pour un regard différent, celui des civils. D’ailleurs, quand on regarde un peu les films de guerre et principalement, la Seconde Guerre mondiale, les Américains sont souvent proches d’une vision de celle-ci par les soldats et de l’autre, les Japonais, y présentent quasiment tous le temps, la vision des civils et principalement d’Hiroshima.
Alors, vais-je me faire taper sur les doigts en disant que quelque chose me semblait manquant dans Le tombeau des lucioles de Takahata Isao ? Surement, car il semblerait que ce film soit adulé par tous. Alors oui, Le tombeau des lucioles réussit son coup ou presque, celui de faire pleurer les gens. Ici, l’histoire de la guerre nous est présentée par les yeux d’enfants, qui vivent l’horreur de celle-ci, la perte d’un être cher, les difficultés de survie, le coût des choses de la vie, en somme, l’horreur de la guerre pour ceux qui n’y sont pour rien et qui subissent le plus. Mais alors que mon entourage m’annonçait que ce film faisait « chialer à mort« , je n’ai pas versé une seule larme. Pourquoi ? Suis-je insensible ? Non, je ne pense pas, L’intendant Sancho de Mizoguchi Kenji avait pourtant réussi à me tirer les larmes en fin de métrage. Alors pourquoi Le tombeau des lucioles n’a pas réussi à faire de même ? Je pense qu’il s’agit simplement de deux raisons évidentes, indépendantes du métrage.
Tout d’abord, le fait que tout le monde m’a indiqué que ce film était incroyable, qu’il allait me faire pleurer, qu’il était fantastique, bref, beaucoup trop de superlatifs qui a nourri chez moi, bien trop d’espoirs. Au final, quelques déceptions au programme. La seconde raison, c’est le fait que j’ai vu ce film trop tard, car à côté de ça, j’avais déjà vu des films tels que Children of Hiroshima, Rhapsodie en Août ou d’autres films sur les retours des bombes nucléaires de Hiroshima et Nagasaki ainsi que les dommages collatéraux sur les civils. De ce fait, j’ai moins eu cet effet de surprise que le grand public a pu avoir en voyant Le tombeau des lucioles, surement premier film traitant de ce sujet. Cependant, revenons au cœur du film, car je suis loin de dire que le film n’est pas bon, bien au contraire, mais je souhaitais tout de même expliquer les raisons qui me font dire que le film n’est pas autant incroyable qu’il aurait pu l’être dans un autre contexte.
Takahata Isao réussit à décrire la pauvreté de cette époque de conflit, que ce soit par le manque d’argent, la chute sociale des protagonistes, la situation des deux enfants qui deviennent marginalisés et deviennent la moquerie des autres gamins du coin. On a beau dire qu’il s’agit d’un film d’animation, il possède les caractéristiques d’un véritable film dramatique. Je dirais même que ce film d’animation n’a rien à faire dans les mains d’un jeune public, c’est clairement une œuvre pour adulte. Le courage que fait preuve Seita, devenu la figure parentale pour sa petite sœur de 5 ans est exemplaire et tentera de survivre jusqu’au bout. Finalement, pour ne pas trop en dire, à ceux qui n’auraient toujours pas vu ce film d’animation, Le tombeau des lucioles est effectivement à voir, même indispensable, de mon coté, je regrette simplement le fait de ne pas l’avoir vu il y a quelques années, où je n’avais pas encore tout cet historique du cinéma à mon actif, qui a forcément atténué la découverte de ce titre.
Bonjour! Et oui , c’est toujours le problème quand on nous vante trop un film avant de le voir^^ En effet c’est un film d’animation qui s’approche très très prêt de la réalité, et donc d’un film en prise de vue réelle, cette remarque a parfois été faites à Takahata sous forme de reproche et il répondait que les performances d’acteurs, notamment celles de la petite fille, n’aurait jamais été égalée en prise de vue réelle, C’est le style de Takahata ; utiliser le média de l’animation (conventionnellement merveilleux) comme un média ultra réaliste… pourquoi ? et bien parce que le dessin-animé possède quelque chose que n’a pas la prise de vue : l’animation sera toujours (si elle est maitrisée) bien faite, on ne se demande pas si les choses que l’on voit sont possibles ou non, c’est à dire qu’on ne cherche pas le trucage . Miyazaki l’a comprit également et bien que les thèmes de ses films puissent paraître merveilleux, il s’applique dans sa mise en scène à faire en sorte que le spectateur croit toujours à ce qu’il voit ,par le biais d’un évantail de techniques très bien décrites dans » la poésie de l’insolite de stéphane roussel , une très bonne thèse sur ces 2 artistes que je vous conseille fortement ^^ C’est un des gros talents de Ghibli …