Kantoku Banzai

Kantoku Banzai Cover

Titre anglais : Glory to the Filmmaker
Réalisé par : Takeshi Kitano
Année : 2007
Pays : Japon
Genre : Multigenre
Durée : 104 mins

Interprèté par

Matsuzaka Keiko
Yoshiyuki Kazuko
Takarada Akira
Suzuki Ann
Uchida Yuki
Emori Toru
Kishimoto Kayoko
Fujita Yumiko
Osugi Ren
Terajima Susumu
Watanabe Tetsu
Morooka Moro
Sugata Shun
Ishibashi Tamotsu
Chono Masahiro
Tenzan Hiroyoshi
Ibu Masato

Producteur : Mori Masayuki & Yoshida Takio
Compositeur : Ikebe Shinichiro
Scénariste : Kitano Takeshi
Effets spéciaux : Shiraishi Tetsuya
Monteur : Kitano Takeshi & Oota Yoshinori

Scénario : Après sa récente décuvée au Box Office nippon, le cinéaste Kitano Takeshi ne sait plus où donner de la tête. Incapable de faire face à ses pires craintes, le cinéaste réfléchit à plusieurs projets de mise en scène sans vraiment sembler constructif dans sa démarche de renouveler son propre cinéma. Il décide de consulter…

Critique

Qu’il fait plaisir de voir un film de Takeshi Kitano, quand on se souvient de ses plus grandes œuvres comme Hana-Bi, Violent Cop, Sonatine et même Zatoichi, pour lequel il a été récompensé pour sa prise de risque.

Mais il est vrai qu’avec Takeshis’, les fans du réalisateur ont été quelque peu refroidis par le manque de profondeur du film, même si selon moi, ce dernier était tout à fait correct.

Takeshis’ revisitait les périodes de gloire du réalisateur, de son cinéma des années 90, mais avec son dernier film, Kantoku Banzai, il se permet à nouveau de se poser comme étant un réalisateur incontournable, malgré un profond cas de conscience.

Kantoku Banzai image 1

En effet, après un succès très mitigé au Japon pour son film Takeshis’, Takeshi Kitano se pose tout un tas de questions dans son film Kantoku Banzai, car oui, ce film reflète ce qui se passe dans la tête du réalisateur.

D’ailleurs, le film commence ainsi, un Kitano Takeshi qui vient établir un scanner de son cerveau, remplacé ici par son double métallique, une sorte de poupée grandeur nature, présente à l’écran pour le remplacer dans les situations les plus critiques, afin de savoir, si le contenu de celui-ci ne pose pas problème.
C’est donc ainsi que Kitano va se demander, quels genres de film peut-il faire et surtout quels genres de films le public aiment-ils ?

Car dans Kantoku Banzai, Kitano semble être à la recherche du film à succès, en se demandant si celui-ci ne devrait pas retourner à l’époque des films de Yakuza, ou pourquoi ne pas tenter une approche dramatique comme Ozu, en se disant tout de même « Mais qui aurait envie de voir un film qui tourne autour d’une tasse de thé pendant plus de 30 minutes de nos jours » ?

Autant de questions, qui vont amener dans la première partie de son film, plusieurs miniscènes représentant les divers genres du cinéma qu’il pourrait mettre en scène.

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Mais Kantoku Banzai révèle aussi plusieurs questions existentielles dans la filmographie de Kitano, pourquoi dans tous ces films, les femmes sont dévouées aux hommes ? Pourquoi, l’inverse ne serait-il pas possible ? Et c’est ainsi que kitano tente l’expérience dans une mini-scène, tout en se moquant de lui-même en conclusion de celle-ci.

Kitano tentera également le drame social, avec notamment une scène sur la discrimination des femmes, de la violence domestique, semblerait-il à l’image du film Blood & Bones dans lequel il avait tourné.
Évidemment, le genre du film d’horreur n’a jamais été abordé par le réalisateur, et bien sur, on ne manquera pas d’apercevoir ses débuts, avec comme idée de base, un revenant vêtu d’un kimono et un masque du théâtre No, tout comme le titre du possible film, qui infiltrerai la demeure pour manger les humains après leur avoir arraché la tête.

Mais bien évidemment, ça sera encore un flop, avec un monstre qui ne fait pas peur, qui se cogne contre les portes en tentant d’avancer, et dans lequel, on retrouverait des filles en bikinis effrayés par ce spectacle soi-disant horrifique, non vraiment, le genre de l’horreur n’est pas fait pour kitano.

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Alors que reste-t-il à Kitano comme sujet, pour réaliser un film d’exception ?
Il ne reste plus que lui, un film centré sur son personnage, sur le déroulement de sa vie, entre homme de main pour récupérer une somme d’argent ou encore comme maitre karatéka muet tout à fait risible.
Kitano crée ainsi deux univers bien distincts, la parodie du cinéma japonais, et une seconde partie qui revient aux sources de son humour d’antan, avec l’apparition d’anciens acteurs fétiches, comme Osugi Ren ou Terajima Susumu.

En même temps, cette seconde partie du film est sans doute la plus déjantée, entre la reconstitution d’une marionnette de zidane, donnant un coup de boule pour se débarrasser de ses agresseurs, le rendez-vous à la place de la Concorde, la mère et la fille, dont l’une possède un canard en peluche et l’autre une girafe, ou bien encore ces scènes à caractères sexuel et parfois pervers, comme le moment où une femme habillée en sado-maso vient fouetté un homme sans raison, ou que ce dernier se met à enfiler un cheval en bois, ou bien encore cette scène finale, où des danseurs portant des masques dansent avec une verge rouge énorme, autant vous dire que takeshi kitano n’est pas tout blanc.

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En conclusion, ce Kantoku Banzai est selon moi très mitigé, certaines parties sont tout à fait intéressantes, mais l’ensemble est plutôt bancal, même si l’on ressent tout à fait la maitrise cinématographique du réalisateur.

Kantoku Banzai est certes imparfait, mais donne une véritable identité thématique et formelle à ce dernier, et ne donnera pas la réponse que tout le monde attend, quelle sera le prochain film sérieux de Kitano ?

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Kantoku Banzai de Takeshi Kitano
Note
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