Hazard
Aka : Hazâdo | 2005 | Japon | 103 mins | Drame | Un film de Sion Sono | Avec Odagiri Joe, Wesuto Jai, Ikeuchi Hiroyuki, Fukami Motoki et Ishimaru Kenjiro
Producteur : Suzuki Takeshi | Compositeur : Harada Tomohide | Scénariste : Sono Sion | Monteur : Kakesu Shuichi | Directeur Photo : Yanagida Hiroo
Scénario de Hazard
Un jeune étudiant japonais blasé rêve de liberté et se laisse aller aux hasards de la vie newyorkaise aux côtés de deux voyous déjantés…
Critique de Hazard
Réalisé par Sion Sono, Hazard n’est pas un film que l’on trouve au coin de la rue et à vrai dire, j’ai longuement cherché à le voir, malgré tout, à l’heure actuelle, aucune version DVD française de ce film n’existe. C’est donc par des voies moins classiques que j’ai eu l’occasion de voir Hazard et qui m’a finalement envie de me procurer une hypothétique version française, tout du moins, espérons-le. L’histoire tourne autour de Shin, un jeune homme qui ne supporte plus son pays. Tokyo et sa vie léthargique qui ne laisse aucun répit à ceux qui y vivent, un climat qui le rend désintéressé de tout. La seule idée qu’il a en tête à présent, c’est de partir à New York pour y tenter sa chance. Sur place, c’est la désillusion, son niveau d’anglais n’est pas assez bon pour se faire correctement comprendre, il se fait racketter par deux malfrats sans scrupules et se retrouve sans un sou. Mais New York est une ville pleine de surprises et lorsqu’il tente de voler de la nourriture dans un petit commerce du coin, il tombe sur deux Japonais, Lee et Takeda, qui partent du magasin accompagné de Shin, d’un fusil à pompe et de quelques articles obtenus gratuitement.
Ce trio est maintenant soudé, de par son origine ethnique, mais également de par sa manière de voir les choses. Leur quotidien est rythmé par quelques vols à la tire et la vente illégale de cornet de glace à la cocaïne, tout en projetant lors de leurs tribulations, des idées de projets, de devenir riche et d’obtenir toujours plus de contrôle, dans leurs vies qui ne semblent être qu’un simple jeu. On apprend au cours de Hazard, l’histoire de chacun des personnages que l’on croise, en partant de Shin, qui depuis son enfance rêve de s’envoler, Lee, une sorte de fou furieux de la vie qui quelques années auparavant, aimait choquer les gens, les bousculer dans la rue à moitié nu et puis il y a Takeda, un curieux gangster qui ne fait que parler de Nancy, une employée qui distribue des tracts, à qui il n’a jamais parlé pourtant, il en est amoureux depuis toujours. Fatalement, dans Hazard, nous ne sommes pas face à des héros, mais à des personnages hauts en couleur, qui n’ont pas froid aux yeux. Le réalisateur nous présente ainsi le quotidien de ces trois japonais en recherche de liberté continuelle. Pourtant, il ne prendra jamais part aux actions de ses personnages, il les présente de manière neutre pour mieux coller à une certaine réalité.
Hazard est construit de plusieurs hasards de situation, on rencontre deux jeunes filles le temps d’une après-midi, un groupe de Japonais dans un quartier se retrouvant pour une altercation orchestrée à balles à blanc ou bien encore, de délicieuses paroles vulgaires entre nos 3 compères et un inspecteur de police du coin. Si l’on retient une chose sur ce film de Sion Sono, c’est bel et bien, sa liberté. De par la photographie utilisée, les pistes sonores qui viennent élever notre pensée, les quelques touches de citation poétiques, mais également par les cadrages employés, limite en constant mouvement. Je ne sais trop comment vous décrire, l’aventure que l’on vit dans Hazard, car on se sent finalement tout aussi paumé que nos protagonistes. Malgré ses quelques défauts, ce film peu connu de Sion Sono n’en est pas moins une belle image d’une liberté expatriée.
