Baby Cart II
Titre anglais : Lone Wolf and Cub: Baby Cart at the River Styx
Titre original : Kozure Ôkami: Sanzu no kawa no ubaguruma
Titre français : Baby Cart II: L’enfant Massacre
Réalisé par : Kenji Misumi
Année : 1972
Pays : Japon
Genre : chambara
Durée : 80 mins
Interprété par
Wakayama Tomisaburo
Kasahara Reiko
Tomikawa Akihiro
Matsuo Kayo
Kishida Shin
Kobayashi Akiji
Ohki Minoru
Ayukawa Izumi
Producteur : Katsu Shintaro
Compositeur : Sakurai Hideaki
Scénariste : Koike Kazuo
Histoire originale : Koike Kazuo & Kojima Goseki
Monteur : Taniguchi Toshio
Directeur photo : Makiura Chishi
Scénario : Itto Ogami, dit Le Loup Solitaire, est engage par des artisans pour assassiner un Daimyo qui les ranconne, protégé par les Trois Maitres de la Mort. Avant d’accomplir cette mission, Itto se heurte a un clan de femmes ninjas dirigé par l’une des petites filles de son ennemi juré, Retsudo Yagyu.
Critique
Après avoir réalisé la première partie de la série Baby Cart en 1972, Kenji Misumi continue son petit bonhomme de chemin avec ce second épisode, toujours en hommage certain au classique du cinéma asiatique du genre, japonais ou chinois, en revisitant à sa sauce le héros de ces films, ici en totale opposition avec l’image habituelle du samouraï et cette fois-ci, il donne un peu plus de poids aux femmes, cruelles et dangereuses, un peu comme dans les premiers de Hong-Kong où les femmes étaient des guerrières à part entière. En tout cas, ce second épisode des aventures de Itto Ogami est sans doute l’un des meilleurs de la série.
Baby Cart II est à la hauteur de la réputation du premier opus, déployant un peu plus de détails sur la personnalité de notre bon vieux héros, en mettant l’accent cette fois-ci sur l’action que sur le développement du personnage, un plaisir jouissif de la violence et de cette surenchère de giclée de sang rouge fluo en comparaison à l’épisode précédent.
Dès le début, on nous donne le ton, un sabre en pleine tête permettant à son porteur de pouvoir rebondir pour assaillir son second adversaire, inventivité et esthétique en une seule action. On ne peut nier que cet épisode est également teinté d’une ambiance dramatique particulièrement sombre et forte appréciable.
Certes, dans le fond le scénario de Baby Cart II n’est pas d’un fort intérêt pour la série puisque, comme dit précédemment, l’épisode est fortement composé de duels et défis pour dans un premier lieu, impressionner le spectateur et dans un second temps, y développer un peu le personnage d’Ogami Itto, mais c’est surtout l’incessant festival de personnages qui donne au film son intérêt premier, entre les femmes ninjas qui se font découpées par notre ami Wakayama et des guerriers aux chapeaux de paille, nul ne survit après avoir croisé le regard de notre ancien exécuteur du shogun.
Du coté des nouveautés dans Baby Cart II, on notera une amélioration des combats, usage de lances, les roues du landau (le Cart) qui peut maintenant faire sortir des lames afin de trancher les pieds qu’il rencontre sur son passage, des griffes de combat, des chapeaux tranchants et des guerriers qui se planquent sous le sable, de quoi faire plaisir aux plus exigeants des spectateurs.
Certes, on notera tout de même une mise en valeur des traditions, mais surtout de la quasi-considération d’Ogami en tant que simple pantin, fine lame sans âme, utilisé tel un outil de vengeance, sous une esthétique formelle ultra violente.
Au final, Baby Cart II offre, malgré un scénario qui tient sur un bout de papier, son lot d’action, des séquences mémorables, comme la scène du bateau enflammé ou du désert, une mise en scène toujours aussi performante, usage de zoom et caméra à l’épaule, un concentré de divertissement du cinéma du genre, une belle réussite.
