Baby Cart

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Titre anglais : Lone Wolf and Cub : Sword of Vengeance
Titre original : Kozure Ôkami: Kowokashi udekashi tsukamatsuru
Titre français : Baby Cart I: Le Sabre de la Vengeance
Réalisé par : Kenji Misumi
Année : 1972
Pays : Japon
Durée : 83 mins
Genre : Chambara

Interprété par

Wakayama Tomisaburo
Tomikawa Akihiro
Uchida Tomoo
Mayama Tomoko
Kasahara Reiko
Naito Taketoshi
Tsuyuguchi Shigeru
Watanabe Fumio

Producteur : Katsu Shintaro
Compositeur : Sakurai Hideaki
Scénariste : Koike Kazuo
Histoire originale : Kojima Goseki & Koike Kazuo
Monteur : Taniguchi Toshio
Directeur photo : Makiura Chishi

Scénario : Ogami Itto est l’exécuteur du Shogun, mais voit sa place est enviée par les membres avides du clan Yagyu. Ceux-ci entreprennent de compromette Itto en l’accusant de comploter contre son maître. Ce complot entraine la mort de sa femme alors que l’exécuteur est condamné à se faire Seppuku. Rendu fou par cette injustice il refuse cette mort « honorable » et décide de se lancer dans le chemin de la vengeance et du déshonneur avec sur les bras son fils de trois ans, Daigoro.

Critique

Juste après Hanzo the Razor 1 : Sword of Justice en 1972, Kenji Misumi s’attelle à la réalisation d’une série de six épisodes, dont le premier est réalisé en parallèle de la trilogie Hanzo the Razor, une série qui amène le grotesque et l’exagération, de manière assumée, atteignant un niveau de violence rarement vu, reflet de l’apparition d’un nouveau genre de samouraï, non plus héroïque et soucieux du respect des traditions, mais des mercenaires sanguinaires prêts à tout pour survivre.

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Dans ce premier épisode de cette série, on retrouve les qualités inhérentes au chambara et plus particulièrement à celui de l’époque des sixties, tout en ajoutant une touche « années 70 » pour le coté un peu « gore » des différentes scènes d’action du film.
Et d’ailleurs de ce coté là, Lone Wolf and Cub offre une sacrée dose d’effets excessifs d’hémoglobine et autres découpages de membres en tout genre, qui donnent à cette série, un aspect tout particulier et une identité propre.

Cette série est donc forte intéressante, développant l’histoire d’un ancien samouraï, ayant choisi la voix du démon, accompagné de son fils, Daigoro, un guerrier moins bavard qu’un Zatoichi ou d’un Kiba, ici Ogami Itto représente l’homme ayant abandonné toute croyance en l’humanité, un homme qui perd toute confiance aux divers clans de l’époque.

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Kenji Misumi nous offre ici quelque chose de bien différent des habituelles productions du genre en y apportant sa touche personnelle, notamment sur les dialogues du film et sur certaines séquences pour le moins surprenantes, comme les scènes érotiques, qui font littéralement opposition à l’image que l’on se fait du samouraï.

C’est donc le scénario entier de Kazuo Koike qui se retrouve modifié pour sublimer le genre tout en gardant à l’esprit des points clés de l’œuvre, notamment la descente aux enfers d’un exécuteur officiel ayant décidé de défier les règles de son pays pour vivre sa propre voix du bushido.

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Ogami Itto, interprété par Wakayama Tomisaburo est réellement l’image de l’invincible ronin, qu’on ne peut égaler dans d’incroyables combats mis en scène par l’usage de plans larges et d’ellipses cinématographiques.

Filmé grâce à la technique du scope, Misumi réussit à capter l’intense émotion de chaque combat qui donne aux spectateurs un certain plaisir à les voir, sans être du grand cinéma, cela reste un bon produit pour celui-ci qui cherche à se divertir sans pour autant devoir regarder une œuvre qui se moque de lui.

Ici, Misumi met tout en œuvre, entre les scènes d’une grande beauté et le grotesque, on assiste à une avalanche d’action parfois théâtralisée qui ne manque par d’un certain piquant.

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Au final, le film de Kenji Misumi est l’une des plus belles adaptations du manga de Kazuo Koike, presque considéré comme un chef-d’œuvre, ce premier épisode de Baby Cart nous montre que le film bis et le film d’art peuvent donner parfois un savant mélange, même si certains défauts sont tout de même notables, comme l’usage de zooms pas forcément nécessaire ou encore certains mouvements de caméra qui offrent une action quelque peu illisible.

On notera surtout que Baby Cart premier du nom, est un très bon divertissement pour les amateurs de film de Chambara et qu’encore aujourd’hui, cette série est toujours autant apprécié par son unique caractère.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Baby Cart de Kenji Misumi
Note
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