Death Row Woman

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Titre Original : Onna Shikeishu no Datsugoku
Réalisé par : Nobuo Nakagawa
Année : 1960
Pays : Japon
Genre : Drame
Durée : 79 mins

Interprété par

Miyuki Takakura
Tatsuo Terashima
Yoichi Numata
Keinisuke Wada
Wakasugi Katsuko

Scénario : Une femme accusée à tord d’avoir tuer son père, se retrouve en prison pour ce crime qu’elle n’a pas commis.

Critique

Entre Histoire de Fantômes Japonais en 1959 et L’Enfer en 1960, Nobuo Nakagawa connu pour être l’un des premiers réalisateurs à traiter du cinéma horrifique avait également un talent certain pour les drames, chose que je peux confirmer après avoir vu il y a encore peu de temps de cela, son film A Wicked Woman, qui vaut encore son pesant d’or, ici, le cinéaste utilise une narration qui ressemble au film de Hitchcock, teintée d’une noire atmosphère sur un fond fleuretant avec le thriller, Death Row Woman a tout pour être bon et en effet, après l’avoir vu, je peux simplement en dire que du bien, un Prison Break de l’époque et bien plus encore, un film sur le milieu carcéral et l’état d’une innocente jugée à tord.
En plus d’être un drame, c’est une enquête policière et un mélodrame familial qui se jouent tout au long de cette œuvre, aussi intéressante que les œuvres d’Hitchcock, Sam Fuller ou encore Douglas Sirk.

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L’histoire est la suivante, Imai, un riche industrielle souhaite marier sa fille Kyoko à Aoki, qu’il voit comme étant le candidat idéal pour reprendre son affaire florissante, alors que Kyoko, elle, pense à autre chose et préfère le sympathique, mais pauvre Soichi à l’élégant Aoki, alors que sa belle-sœur à déjà des vues sur Soichi, elle deviendra jalouse à la vue des deux tourtereaux s’embrassant durant une partie de chasse.
Cette nuit, Kyoko décide de se confronter aux idées de son père, obstinément braqué contre sa fille alors qu’il apprend que cette dernière est enceinte de Soichi, elle se fera renier par son père, alors que celui-ci, après que Kyoko est quitté la pièce, meurt empoisonné dans de mystérieuses circonstances que la police va éclaircir en découvrant que son whisky était mélangé à du cyanure.

C’est alors que toutes les preuves vont jouer en défaveur de Kyoko et celle-ci sera condamnée à la peine de mort, malgré que cette dernière est clamée nombreuses fois son innocence au cours de son jugement.
Une fois qu’elle se retrouve en cellule et s’échappe de celle-ci avec l’une des codétenues, elle réalise qu’elle devra faire équipe avec l’homme qu’elle a rejeté pour prouver son innocence et retrouver sa liberté.

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Les paramètres contemporains du scénario sont assez inhabituels chez Nakagawa, en plus d’user de paramètres sociaux, il n’omet pas de donner la part belle à ses protagonistes, notamment au rôle principal du personnage de Kyoko, qui défie l’arrogance patriarche et commet le crime d’avoir un enfant non désiré par son père, elle est tout de suite considérée comme étant fautive de sa situation et c’est grâce à toute l’ambiguïté du réalisateur que Death Row Woman est l’un de ces meilleurs ouvrages, avec des protagonistes se révélant petit à petit dans leur attitude et dans un univers où les codes du genre sont scrupuleusement soignés.

Comme dit précédemment, Nobuo Nakagawa a souvent été considéré comme le père fondateur de l’horreur japonaise et Death Row Woman prouve qu’il n’est pas seulement à réalisateur de ce genre et qu’il est tout à fait capable de mener à bien un drame mélangé à un thriller très frais, même encore aujourd’hui, Death Row Woman ne manque pas de satisfaire les attentes du spectateur sur plusieurs niveaux, que se soit au niveau de son intensité ou de son mélodrame sophistiqué, Nakagawa nous offre ici, une oeuvre réellement personnelle et émotionnelle d’une profondeur inouïe et tout à fait convaincante au niveau de sa réalisation et de mise en scène réaliste.

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Certains pourront dire que les protagonistes ne sont pas assez travaillés et cela est en un sens vrai, mais il faut dire qu’en 79 minutes, il est difficile de tout faire tenir, et dans ce cadre-là, Nobuo Nakagawa privilégie l’intrigue, ce qui est tout à fait à son honneur, donnant ainsi un rythme très appréciable à son oeuvre en plus d’une qualité visuelle agréable et de plans tout à fait intéressants, il ajoute à cela, une bande-son amenant les scènes de suspenses à leur apogée et une tension palpable de tous les instants, il n’y a pas à dire, Nobuo Nakagawa est tout à fait convaincant dans son rôle de cinéaste atypique et personnel.

Soulignons également la très bonne performance de l’acteur Yoichi Numata, qui interprète ce détective cherchant la vérité au lieu de tout faire pour ne pas perdre la face, une qualité d’interprétation tout à fait satisfaisante.

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Au final, Death Row Woman possède d’indéniables atouts qui le propulsent au rang des très bons films du réalisateur, voir même le meilleur de sa filmographie, même si je l’avoue, je suis loin encore d’avoir vu l’ensemble de son œuvre, je suis en tout cas sous le charme de Death Row Woman, et j’espère encore pouvoir être aussi subjugué par son travail que j’ai pu l’être en regardant ce film, mené par d’une main de maître par l’interprétation de l’actrice Miyuki Takakura.
Je conseille donc, bien évidemment, cette fabuleuse œuvre cinématographique.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Death Row Woman de Nobuo Nakagawa
Note
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