Angel Dust

Angel Dust
Aka : Enjeru dasuto | 1994 | Japon | 116 mins | Thriller-Drame | Un film de Sogo Ishii | Avec Minani Kaho, Kamatsu Takeshi, Toyokawa Etsushi et Taguchi Tomoro

Directeur photo : Kasamatsu Norimichi

Scénario : Une belle détective japonaise enquête sur une série de meurtres de jeunes femmes dans le métro de Tokyo. Elle retrouve alors son ancien amant, un psychiatre qui a été démis de son poste et est désormais suspect de meurtre…

Critique

Sogo Ishii revient derrière la caméra avec Angel Dust, un drame penchant du coté du thriller, que certains décrieront comme étant un Lynch à la sauce japonaise, par les sujets qu’il utilise, abordant les questions des sectes, de la solitude des villes et d’autres craintes typiquement japonaises, qui peuvent s’apparenter à des films comme Kairo, Distance qui eux aussi traitent des sectes ou encore Suicide Club. C’est grâce à Angel Dust que Sogo Ishii a réussi à se faire connaitre en dehors du Japon, pourtant ce dernier n’est pas franchement original, car il reprend des thèmes déjà abordés et des éléments scénaristiques que l’on a déjà vu dans d’autres films, par exemple la faculté de l’héroïne de Angel Dust à tenter de rentrer dans la peau du criminel sur lequel elle enquête, mais l’intérêt du film réside dans ce qu’à réussit à faire Sogo Ishii du coté de la mise en scène.

Coté mise en scène de Angel Dust d’ailleurs, on notera une superbe photographie avec des touches de vert et de bleu gris qui donnent une ambiance froide et aseptisée à la ville de Tokyo, tout en faisant des alternances de blanc et de noir avec un grain appuyé permettant de mettre en opposition, des scènes de tension et d’apaisement sous une mise en scène particulièrement réussie mêlant le domaine quasi chirurgical aux opérations terroristes, notamment par ces scènes d’attentats au gaz sarin. D’un point de vue sonore, Sogo Ishii nous offre avec Angel Dust un panel de bruit de fond, métallique et urbain, entre le métro et le bruit de mécanique et robotique qui viennent soutenir la photographie et la mise en scène de manière forte intéressante et homogène.Il est une chose sure, Angel Dust est un film concept, artistique et psychologique, où le réalisateur cherche par les images et le son à nous plonger dans la tête des personnages, une expérience sensorielle assez réussite, un malaise certain qui se dégage de l’œuvre de Ishii, entre les lavages de cerveau, les sectes religieuses, une série de meurtres, difficile pour le spectateur de rester de marbre dans cet univers unique et même parfois de s’y retrouver.

Reste maintenant que Angel Dust ne sera pas au goût de chacun, qu’il est facile de s’y perdre et d’en décrocher à cause d’une mise en scène certes très travaillée, mais surtout très lente, quasi léthargique avec comme mentor, les années 80, omniprésentes, de la lumière au jeu d’acteur, Sogo Ishii à réellement chercher à faire hommage à cette période.Du coté de l’interprétation, c’est pas mal, tout du moins celle de l’actrice principale du film qui tient un rôle torturé, froid et torride à la fois, rien que son interprétation est une raison de voir ce film.Cependant, certains ne sont pas tendre avec Angel Dust, défini comme étant un film plastique, un trip qui tourne mal, mais pour ma part, certes, je n’ai pas non plus trop accroché, mais je l’ai trouvé particulier et différent et qu’au final, je ne regrette absolument pas d’avoir consacré une partie de mon temps sur ce film, autant certain vous diront de l’éviter à tout prix, autant moi je vous dirais de tenter l’expérience si vous êtes un tant soit peu intéressé par les œuvres de Sogo Ishii, surtout celle qui n’était pas encore inscrite dans sa mouvance punk.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Angel Dust de Sogo Ishii
Note
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