Hanzo the Razor 1 – Sword of Justice

Hanzo the Razor 1

Titre original : Goyôkiba
Réalisé par : Kenji Misumi
Année : 1972
Pays : Japon
Genre : Chambara erotique
Durée : 90 mins

Interprèté par

Katsu Shintaro
Fujiwara Kamatari
Atsumi Mari
Kusano Daigo
Yamauchi Akira
Kanie Keizo
Ishibashi Renji
Nishimura Ko

Compositeur : Murai Kunihiko
Scénariste : Koike Kazuo
Histoire originale : Koike Kazuo
Directeur artistique : Oota Seiichi
Directeur photo : Makiura Chishi

Scénario : Hanzo Itami est un policier particulièrement bien monté de l’époque Edo. Aussi efficace qu’insolent, l’homme ne cesse de s’opposer à ses supérieurs. Hanzo est aussi un un brin masochiste, adepte des tortures les plus épouvantables…

Critique

Entre l’épisode 21 de la série Zatoichi et le premier épisode de la série Baby Cart en 1972, Kenji Misumi réalisait cette même année, le premier épisode de la trilogie Hanzo the Razor, tiré des mangas du même nom de Kazuo Koike et il faut l’avouer qu’avec l’un des plus célèbres cinéastes du film de sabre, on pouvait espérer beaucoup, surtout après ses preuves sur la série Baby Cart pour laquelle il a réalisait plusieurs épisodes.

Misumi réalise ainsi ce premier épisode, intitulé Hanzo the Razor 1 : Sword of Justice, dont les deux suivants seront réalisés respectivement par Yasuzo Masumura et Yoshio Inoue, et nous offre une curiosité cinématographique sur plusieurs points.
En effet, Hanzo the Razor, premier du nom, est une sorte de mélange entre le film de sabre, le genre pinku eiga, le funk et le gore des années 70 où l’on ose montrer des scènes rarement vues au pays du soleil levant.

Hanzo the Razor : Sword of justice image 1

Pour vous situer un peu le sujet de Hanzo the Razor 1, on découvre le personnage d’Hanzo Itami, un officier de l’époque chargé de faire régner l’ordre à Edo, un homme efficace et insolent, capable de s’opposer à ses supérieurs tout comme aux mœurs, jusqu’à refuser de signer la charte d’engagement de sa position au service du maintien de l’ordre, simplement en dénonçant les magouilles qui se trainent en arrière-plan, de la belle image de la justice.

D’un autre côté, Hanzo est aussi un masochiste, adepte de la torture rude et violente, pour mieux ressentir la limite possible de celle-ci pour un homme et de mieux l’utiliser par la suite contre les criminels. Mais ce qu’il faut savoir aussi, c’est que Hanzo possède une autre force, un sexe d’une taille démesuré qu’il durcit à coup de bâton et de sac de riz, qu’il utilisera pour faire parler les nombreuses femmes gardant les secrets les plus révélateurs et obtenir ainsi les informations qu’il recherche pour mener à bien sa mission de faire régner la justice dans la capitale du Japon.

Hanzo the Razor 1 peut finalement se résumer en une succession de scènes érotiques et de castagnes sous ambiance funky, comme cité précédemment, un curieux mélange qui à vrai dire, selon moi, ne fait pas honneur au cinéaste.

Hanzo the Razor : Sword of justice image 2

Certes, on ne peut nier la qualité visuelle de l’œuvre, la bande-son assez attirante, la réalisation et le montage mené d’une main de maître, peuplé de petites idées fortes intéressantes, comme la scène d’ouverture nous laissant apercevoir plusieurs parties de l’action en même temps par un découpage rectangulaire ou encore l’usage de la cartographie pour indiquer les déplacements du héros ou encore les différentes trouvailles sur les scènes érotiques, entre la toupie infernale et les visions de l’intérieur du vagin lors de la pénétration, certes, visuellement intéressant, mais fondamentalement dérangeant, car, Hanzo the Razor 1 est selon moi, avant tout, un film qui cherche à choquer son public et à le pousser à la limite de ce qu’il cherche dans le cinéma érotique, car ici, tout est en réalité, anti-érotique.

Pourtant, certains considèrent cette série comme épatante, proche du chef-d’œuvre, et je dois dire que je ne comprends que très peu leur raisonnement, car au final, Hanzo the Razor 1, ne fait vraiment pas honneur à Kenji Misumi.

La série a sans doute dû être tournée pour renflouer les caisses des studios de la Toho, à cette époque où le Pinku eiga se développait de manière très luxuriante, contrairement au film de sabre qui débutait son déclin.

Hanzo the Razor : Sword of justice image 3

Au niveau de l’interprétation de Hanzo the Razor 1, on retrouve Shintaro Katsu dans le rôle principal, acteur ayant remporté un grand succès dans la série du masseur aveugle Zatoichi, qui ici lui permet de pousser un peu plus son charisme d’acteur.

En effet, Hanzo reflète la virilité masculine par excellence à laquelle les nombreuses femmes ne résisteront pas, après avoir tenté de s’échapper de son emprise presque démoniaque. Du côté de l’intrigue, il faut l’avouer, elle ne permet que de servir les possibles scènes érotiques, et l’histoire peut paraitre insipide, malgré, comme je l’ai dit, une qualité formelle intéressante. Hanzo the Razor 1 respecte les 90 minutes réglementaires du long métrage en terminant sur une finalité assez inhabituelle, une sorte de question avant l’heure sur l’euthanasie et la loi, qui ne manquera pas de faire scandale.

Il faut l’avouer, l’ensemble de Hanzo the Razor 1 ne tient pas toutes ses promesses et reste en réalité un pinku-eiga un peu au-dessus de la moyenne sans pour autant transcender les codes du genre, même si ici les genres ne sont pas normalisés, on ne peut pas dire que Kenji Misumi exploite la totalité de ses possibilités dans la réalisation de cette œuvre.

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Au final, Hanzo the Razor 1 offre une curiosité cinématographique, qui pour moi n’est pas indispensable à la filmographie de Kenji Misumi, et je dirais même plus, je pense qu’il s’agit d’une sous-production du réalisateur en période de nécessité financière des studios de la Toho pour simplement permettre par la suite la prise de risque sur des œuvres majeures.

Shintaro Katsu n’est ici qu’un simple acteur sans son charisme de la série qui a fait sa renommée, Zatoichi, le masseur aveugle, avec laquelle il réussira une bien plus belle réussite qu’avec cette curieuse trilogie.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Hanzo the Razor 1 - Sword of Justice de Kenji Misumi
Note
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