Le Grondement de la Montagne

Le Grondement de la Montagne

Titre anglais : Sound of the Mountain
Titre original : Yama no oto
Réalisé par : Naruse Mikio
Année : 1954
Pays : Japon
Durée : 96 mins
Genre : Drame

Interprète par

Hara Setsuko
Yamamura So
Uehara Ken
Nakakita Chieko
Kaneko Nobuo
Tanami Yatsuko
Sugi Yoko

Histoire originale : Kawabata Yasunari

Scénario : Ogata Shingo est un vieux monsieur,respectable chef de famille,mais qui vit avec l’angoisse permanente du vieillissement et de la mort.Il ne trouve de véritable réconfort qu’auprés de sa belle-fille,elle-même peu heureuse en ménage.Leur complicité devra faire face à beaucoup d’obstacles.

Critique

Entre Frère aîné, sœur cadette en 1953 et Chrysanthèmes tardifs en 1954, Mikio Naruse élaborait Le Grondement de la Montagne, emprunt du roman de Yasunari Kawabata, premier prix Nobel japonais de littérature sur la vie d’une famille japonaise dans une banlieue de Tokyo, dans laquelle parents et enfants vivent sous le même toit, ensemble, symbole de la famille traditionnelle japonaise multi-générationnelle, ayant ses avantages et ses inconvénients, mis en avant par Naruse et dépeint tel un tableau de l’époque, un regard plein de sentiment sur des situations délicates et parfois conflictuelles qu’engendre ce type de structure familiale.

C’est donc dans un mélancolique film que Naruse adapte le roman de Kawabata, dans une mise en scène de la vie quotidienne au sein de cette famille, en faisant peinture de la complexité des relations entre les parents/enfants et le Mari/femme, comme a pu le faire à sa manière, Ozu Yasujiro, mais ici, les choses sont tout de même différente, presque plus pessimiste, une situation dans laquelle Naruse met en évidence la lente dégradation des relations de couple, que ce soit celle de la première génération, comme celle de la seconde, dont l’homme est souvent le fautif, la bête noire du couple amoureux, qui détruit celui-ci, sans même s’en rendre compte.

De même, Naruse sublime la relation entre le personnage interprété par Setsuko Hara, la belle-fille et le vieil homme, une relation plus forte que celle du vieil homme pour sa propre fille, autant dire que l’ambiance au sein de cette famille est plutôt tendu, chacun étant victime de la même situation, celle d’être au beau milieu d’un adultère de leur mari, tout en mettant en parallèle une situation d’un amour platonique entre la Setsuko Hara et son beau-père, qui donne au film Le Grondement de la Montagne, une saveur intéressante et un certain lyrisme ambiant qui n’est pas pour déplaire, les situations sont décrites par de simples gestes et regards.

Le Grondement de la Montagne montre également la confrontation d’un Japon traditionnel, ici représenté par le beau-père de Setsuko Hara, enclin au changement d’époque d’un pays plus moderne, personnifié par son fils, volage et insouciant, une séparation très bien menée, permettant de magnifier davantage l’œuvre de Naruse.

Du coté de l’esthétique du film Le Grondement de la Montagne, Naruse nous offre un film en noir et blanc magnifique, suivit d’une interprétation très soignée sous une ambiance mélancolique, une retranscription bien menée d’un roman de Kawabata où les apparences sont calmes, mais cachent souvent une tempête prête à éclater.

Au final, Le Grondement de la Montagne fait belle figure au cinéma en noir et blanc et nous offre une œuvre riche en émotion où la femme est cantonnée à son rôle de femme servie, prisonnière de sa condition de l’époque, où l’homme est tout puissant, Naruse réussit à nous émouvoir même si effectivement, le film aurait pu être bien meilleur si le matériau de base n’était pas aussi confiné.

Résumé
Date de la critique
Titre du film
Le Grondement de la Montagne de Mikio Naruse
Note
41star1star1star1stargray