Eye in the sky

Eye in the sky

Scénario : Les SU (Surveillance Unit) sont une cellule de policiers constituée pour « surveiller » des endroits précis dans notre quotidien; que ce soit l’analyse d’images pré enregistrées par des caméras de surveillance pour traquer le moindre indice pouvant mener à un crime; de « baliser » un endroit de possible crime ou de filer un suspect. La première mission d’une jeune recrue sera également un véritable voyage initiatique: censée filer la tête pensante du braquage d’une bijouterie, cette enquête va s’entremêler avec celle d’un kidnappeur. Et de lui faire perdre petit à petit pied…

Critique

Premier film de Yau Nai-Hoi, ce nouveau réalisateur est depuis longtemps le scénariste de Johnnie To, ayant travaillé sur les films Election et Election 2, sur PTU, Running out of Time, The Mission ou encore A Hero Never Dies, Yau Nai-Hoi n’est pas à son premier coup d’essai d’un point de vue scénaristique, mais du coté de la réalisation, Eye in the Sky est sa première tentative.

On retrouve les éléments de la grande époque des studios de la Milkyway, avec une intrigue plutôt soignée, mais très simple et une réalisation proche des séries télévisuelles américaines, avec caméra à l’épaule et zooms.
On retrouve des acteurs souvent utilisés par Johnnie To, comme Lam Suet, tenant un rôle assez mineur au final, un Simon Yam bedonnant et assez laid pour lui donner cet aspect d’un civil quelconque, la présence de Maggie Siu, et surtout celle de Tony Leung Ka-Fai, qui interprète le « Hollow man« , l’homme de l’ombre, maitre penseur de la bande de criminelles qui tente de dévaliser les bijouteries de la façon la plus parfaite et la plus calculée possible afin d’éviter de se faire bêtement prendre par la police.

Le début du film interpelle, on se demande ce qu’il va se passer, et on comprend finalement le scénario qui se met en place.
Le problème, c’est qu’au bout d’une demi-heure de film, l’enquête piétine, et Yau Nai-Hoi n’arrive pas à mettre en place une ambiance pimentée permettant au spectateur de rester accroché.
À vrai dire, les multiples passages des caméras filmant les rues, arrivent même à faire somnoler, jusqu’à l’arrivée d’une scène d’action, permettant de réveiller le spectateur de sa torpeur, pour terminer sur un dénouement plutôt pas mal, sans non plus renouveler le genre.

Dommage, Eye in the Sky aurait pu être plus prenant, plus oppressant, plus immergés dans ses personnages, qui ne sont pour certains que l’ombre d’eux-mêmes.
Pourtant, certains éléments sympathiques sont présents comme le miroir de la conversation entre Simon Yam et Maggie Siu, lors de son intégration dans l’équipe de la « Surveillance Unit » et la discussion finale entre Maggie Siu et Tony Leung Ka-Fai.
De plus, les histoires drôles de Simon Yam deviennent un élément touchant à la fin du film, pourtant Eye in the Sky, n’arrive pas à la cheville des scénarios que Yau Nai-Hoi à pondu pour Johnnie To.

En conclusion, n’est pas Johnnie To qui veut, même si les scénarios de Hoi ont bien été mis en scène par l’un des plus grands réalisateurs HK.
Le casting du film reste intéressant, mais ne transcende pas, malgré des efforts de la part du réalisateur.
La réalisation du film reste également une bonne initiative, mais n’arrive pourtant pas à réellement satisfaire le spectateur, qui se laisse porter par cette dernière, plutôt que de la suivre assidument.
Eye in the Sky est tout de même une production au dessus du lot, mais se trouve encore loin derrière les meilleures réalisations de Johnnie To.
On préfère donc un Yau Nai-Hoi scénariste que réalisateur.

Ma note pour ce film : 6,5/10

Résumé

Auteur

Maxime Grave

Date de la critique

2007-08-19

Titre du film

Eye in the sky de Yau Nai-Hoi

Note

2