Die Bad, c’est un film particulier de Ryu Seung-Wan ! De l’action, dans un polar noir et sans pitié. Voici ma critique du film coréen Die Bad !

Scénario de Die Bad

Sung-Bin, un jeune d’une vingtaine d’années, traîne avec son frère(Suk-Hwan) dans une salle de billard. Lors d’une bagarre avec une bande d’une école rivale, il tue accidentellement un autre jeune et sera condamné à sept an de prison. A sa sortie, il aura du mal à se ré-intégrer socialement et finira par rejoindre une bande mafieuse dont il a sauvé la vie du chef. Il deviendra à son tour un ponte de la mafia locale tandis que son frère intégrera la police.

Critique de Die Bad

Avant la réalisation de Dachimawa Lee en 2000 et No Blood, No Tears en 2002, Ryu Seung-Wan développe un film atypique. Une œuvre scindée en quatre parties, au parcours chaotique, qui lui a permis d’obtenir le prestigieux surnom de Tarantino coréen dans son pays, simplement par sa structure narrative.

Un projet financé par un fond indépendant

Die Bad, c’est le titre de cette œuvre particulière, qui a bien failli ne pas voir le jour pour des raisons financières. Un projet au final financé en partie par le système d’investissements d’Internet, le Netizen Funds, à qui l’on doit sa sortie sur les grands écrans. Et notamment sa sortie en DVD pour nous autres européens, qui n’ont pas autant de chance en matière de sortie et dont seules les sorties DVD sont accessibles.

Une narration en quatre parties

Comme indiqué précédemment, Die Bad est quelque peu particulier par sa structure narrative. En effet, le film est construit sur quatre segments distincts regroupés pour former un tout conforme à un scénario d’ensemble, ayant sa propre identité et une certaine cohérence au final.

Un film avec des défauts de jeunesse

Cependant, Die Bad n’est pas exempte de défauts, des défauts de jeunesse qui seront corrigés plus tard dans ses prochains films. Dans sa première partie, Ryu Seung-Wan montre une simple bagarre entre jeunes et sa finalité tragique. Une génération portée par la violence, ayant pour référence les jeux de baston et les salles de jeu. Mais aussi use d’une technique de montage en parallèle, montrant des adultes se plaignant du comportement de certains jeunes et cette vision de la culture de la jeunesse actuelle.

Ici c’est par des mouvements de caméra à l’épaule et un grain à l’image renforçant la saleté à l’écran. Cependant les effets sonores sont loin d’être convaincants et le rythme de la scène d’action en pâtis.

Changement de style et d’époque

Puis vient une seconde partie où le style change complètement, un changement d’époque, 7 ans plus tard, lorsque le jeune homme sort de prison et retrouve la liberté. Un segment qui fait la part belle aux difficultés de la réintégration des anciens prisonniers dans la société et aux remords de ses actes. Le tout avec une caméra rapide, variant selon l’intensité des scènes, un segment assez banal, sans grand intérêt.

Une quasi docu-fiction

Par contre, dès qu’on aborde le troisième segment, on passe un niveau supplémentaire dans la réalisation. On assiste à une longue baston entre un flic et un voyou. Chacun étant en parallèle interviewé sur sa vie où il évoque leur quotidien, avec un jeu de caméra faisant croire à un docu-fiction. Un segment efficace qui définit deux hommes séparés par leur mission, mais rassemblés par leur nature.

Le dernier segment

Puis arrive l’ultime segment, réalisé en noir et blanc. Celui-ci cherche à montrer les mécanismes de la violence et comment des jeunes quelque peu habitués à braver les interdits seront influencés par la mafia locale qui pour eux et un modèle d’avenir. C’est un segment qui pourrait être considéré comme un court-métrage, dans lequel on découvre l’ascension d’un jeune délinquant dans les échelons de la mafia locale, dramatisant les scènes jusqu’à nous offrir un final barbare et violent sous une magnifique bande originale sublimant les dernières images de cette tragédie.

Un film d’auteur

Au final, Die Bad est clairement un produit d’auteur, une petite production à messages, une vision sombre de la violence et de la mafia coréenne. Sa décomposition en segment permet de propulser le déroulement du scénario. Même si le film est considéré comme étant du mouvement indépendant, celui-ci est tout de même soumis à un certain coté stylistique visuel et sonore des productions plus importantes. Sa diversité et sa correcte interprétation en font une œuvre de qualité et tout de même non conventionnelle, qu’il fait toujours bon de voir.

Informations sur Die Bad

2000 | Corée du Sud | 95 mins | Action/Drame | Un film de Ryu Seung-Wan | Avec Ryu Seung-Wan, Shin Jae-Myeong, Choi Yeong-Hwan, Ahn Kil-Kang, Jeong Jae-Yeong, Ko In-Bae, Bae Jung-Shik, Kim Su-Hyeon, Ki Joo-Bong, Lim Won-Hee, Park Seong-Bin, Ryu Seung-Beom et Lee Jang-Ho | Producteur : Kim Seong-Jae | Chorégraphe : Shin Jae-Myeong | Compositeur : Kim Seong-Hyeon | Directeur photo : Choi Yeong-Hwan & Choi Sang-Muk

Die Bad - Cover
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Résumé
Date de la critique
Titre du film
Die Bad de Ryu Seung-Wan
Note
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