Avec Breathless, voici un film qui ne vous laissera pas indifférent. C’est un film qu’on apprécie ou qu’on déteste. La question pour vous est de savoir de quel côté vous vous situez ! Pour en être sûr, voici ma critique du film Breathless !
Scénario de Breathless
Sang-Hoon est un créditeur. Il utilise ses gros bras pour récupérer l’argent des dettes des personnes ne pouvant pas rembourser. Un jour il rencontre Yeon-Hee, une lycéenne qui comme lui, a vécu une enfance malheureuse, son père battant sa femme. Le film est en partie autobiographique.
Critique de Breathless
Il vous sera difficile de rester, devant Breathless, sans ressentir quelque chose. De la haine, de l’incompréhension, de la compassion, voire même peut-être de la compréhension. À vrai dire, j’ai lu plus de critiques qui allaient à l’encontre du film que ceux qui en soutenaient la cause et cela se comprend vu la teneur de ce dernier. Dans tous les cas, il est indéniable que Breathless fait parler de lui.
Premier film d’un réalisateur prometteur
Premier film de Yang Ik-Jun, on ne peut pas dire que le monsieur utilise des gants pour nous plonger dans une violence brutale et choquante, qui est éprouvante pour le spectateur, malgré quelques doses d’humanité au cours du métrage, entre deux règlements de comptes.
L’histoire de Sang-Hoon
On suit l’histoire de Sang-Hoon qui ne peut s’empêcher d’utiliser une insulte à chacune de ses phrases. Il crache, il tape, il brutalise, il n’hésite pas à taper policier et même les femmes, voir les jeunes filles. Pour quelles raisons est-il ainsi ? C’est dans son enfance que l’on devra chercher ces réponses. Mais le jour où il croise une jeune lycéenne qui semble être aussi vulgaire que lui, une relation, malgré eux va s’établir.
L’enfance, cette période marquante
Breathless joue donc sur la branche du drame de l’enfance, d’une époque qui peut se valoir être traumatisante, notamment dans un univers où la violence était reine, les poursuivant encore aujourd’hui. D’un côté, un père récemment sorti de prison après avoir causé la mort de sa sœur et de sa mère, qu’il tabasse quotidiennement, de l’autre, un père alcoolique et un frère insupportable et violent qu’elle n’arrive plus à accepter.
La violence sous toutes ses coutures
Il est donc clairement affiché que Breathless traite de la violence, mais pour certains celle-ci est bien trop prononcée. Trop absurde, trop dramatisé et joue trop de la corde mélodramatique. Pourtant, Breathless a réussi à me convaincre, car il m’a frappé. En faisant succéder une vulgarité formelle et des coups de poing à la volée, il tente de démontrer que derrière chaque action se cache une raison, valable ou pas.
Utilisation de la caméra à l’épaule
Pour soutenir l’accablement du spectateur sous cette violence sans précédent, le réalisateur fait appel à une mise en scène en filmant caméra à l’épaule, sans pour autant afficher une certaine sensibilité au cours de l’action. Il est vrai que l’ensemble fait parfois un peu effet brouillon et on pourrait croire que le réalisateur se complaît à s’afficher dans la violence.
La violence, mais aussi l’humour
Pourtant, il est probable que celui-ci souhaite juste nous dire que la violence ne trouve aucun sens et que celle-ci peut être bien plus violente lorsqu’elle ne trouve pas de raison. Cependant, Yang Ik-Jun n’oublie pas de contrebalancer la violence qu’il nous présente par quelques scènes où l’humour prend le dessus. Il joue également lors de la fin de Breathless en mettant en parallèle, une tragique finalité pessimiste au côté, d’un futur optimiste.
Une œuvre qui marque
Une chose est sure, Breathless ne fera pas l’unanimité, par contre, pour un premier film, je dois dire que le bonhomme choque, une bonne chance quand on voit le nombre de films sans fond, qui certes, trouveront leur public, mais dont je ne fais pas partie. Je préfère ce cinéma là, celui qui instaure la communication, le débat, l’échange d’idées, la réflexion, et autres sensations qui font vous faire sortir vivant.
Informations sur Breathless
2008 | Corée du Sud | 130 mins | Drame | Un film de Yang Ik-Jun | Avec Yang Ik-Jun, Kim Kot-Bi, Lee Hwan et Park Jeong-soon | Producteur : Yang Ik-Jun & Jang Sun-Jin | Scénariste : Yang Ik-Jun | Directeur Artistique : Yun Jeong-Ho | Réalisateur Assistant : Kim Jong-Ho













Pour ma part, Breathless m’a totalement convaincu. Je l’ai vu à sa sortie, en Corée et j’y ai retrouvé tout ce qu’ai pu ressentir du peuple sud coréen.
Je trouve ce film si sincère et honnête et loin d’une démarche de vouloir surfer sur la vague où l’on attend les Coréens, justement. Quand on sait que le réal a investi tout ce qu’il avait pour le voir enfin diffuser, on ne peut qu’être admiratif.
Yang Ik Jun me semble ici plus vouloir s’adresser à son peuple .. il y a quelque chose de l’ordre de « voilà où nous en sommes arrivés » .. avec cet espoir en filigrane de changer ces rapports humains à la dérive.
Bref, j’adore ce film, il est vraiment à l’image des stigmates du peuple coréen suite à la succession des traumatismes et ingérences, qui en fait un peuple encore en quête de son identité.
7/10, je trouve la note sévère, au regard d’ Outrage, le dernier Beat K., à même hauteur ? Ce premier film est un coup de maître (8/10 !) : comme le dit Sasori, enfin la Corée du Sud représentée (néoréalisme italien revisité, modernisé) ! Ne pas oublier que le réalisateur endosse le premier rôle du film ! Chapeau. Attendons donc avec enthousiasme les prochaines réalisations de Yang Ik Jun !